L'ouragan Matthew est devenu dévastateur. Alors que nous l'avions à peine senti à la Barbade, il a causé au moins 108 morts dans le sud d'Haïti. Paix à leurs âmes! Tempête tropicale modérée à la Barbade, il a atteint le grade 4 en un rien de temps. A présent il se dirige aujourd'hui vers les côtes de la Floride, au sud-est des Etats-Unis, réduit au grade 3. Les experts craignent toutefois que le réchauffement des eaux océaniques le ramène à l'échelle 4 ou 5. Ce qui serait catastrophique. Que des vies et des biens en danger de disparition! Que des humains menacés au plus profond d'eux-mêmes! Des routes et des ponts ont été détruits au passage de la tempête; des arbres, immeubles comme des maisons privées vont être balayés de la surface terrestre par un coup de vent chargé d'eau. Le gouverneur de la Floride a ordonné que près d'un un million et demi de personnes soient évacuées de leurs domiciles. Tous ne quitteront pas leurs logements pour des raisons diverses. Tel est l'insolite lot de cette partie de la terre. Un coup de vent suffit à anéantir du revers ce que des années entières ont érigé à force de patience et de sacrifice.
Je me pose beaucoup de questions à ce sujet, en essayant de me mettre dans la peau de ces frères et soeurs humains frappés par ce sort. Haïti n'est jamais épargné par les désastres naturels qui se produisent ces dernières années. Qu'est-ce que les Haïtiens ont fait à Dieu - comme disent les Africains - pour subir de tels malheurs? Quelles offenses ont-ils commises pour mériter cette ire répétée des dieux? Imaginons que l'alerte soit donnée à tous. Que doit-on faire ou prendre avec soi avant de quitter le domicile menacé de destruction? Les documents importants? Les biens de valeur? Souvent le temps d'alerte est trop court pour permettre de telles réflexions. Pris dans la vague, on réagit au gré de la vague. Il faut se sauver: la vie humaine d'abord. Tout le reste n'est pas ou plus important. C'est à des moments pareils qu'on réalise ce qui compte le plus dans la vie, qu'on prend conscience de la vanité des choses matérielles ou des luxes auxquels on s'attache toute la vie. Tout est vanité, rien que vanité. Les pays les mieux équipés s'en sortent relativement bien, mais des catastrophes ont déjà montré les limites des puissances économiques ou industrielles, dévoilant dans ces pays riches, une misère qui n'a pas de noms. Comme disait le capitaine d'Une Tempête de Césaire au conseiller du roi: "Maintenant, le roi, c'est le vent." C'est le vent qui commande tout le monde; et tous sont priés de s'y conformer. Voilà comme le monde est désespérément accroché désormais au sort que le vent nous réserve. Seuls la peur et le désarroi peuplent les coeurs des populations.
Prions ardemment que le Bon Dieu soit miséricordieux, et protège ses fils et ses filles.
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