Cela revient au même. La politique c'est le pouvoir du leader sur le peuple; et la démocratie, c'est le pouvoir du peuple sur le leader En principe seulement. Le leader tire sa raison d'être du peuple, mais le peuple existe bien sans leader, c'est ce qu'on oublie souvent. Il y a dictature lorsque le pouvoir du leader engloutit celui du peuple, le contrôle à ses fins, et le soumet à ses intérêts.
Il se prouve un peu partout en Afrique que le président de la république est d'abord une machine à intérêts, un système qui fonctionne sans qu'à la rigueur il s'implique personnellement. Les structures sont mises en place pour que les ambitions du leader soient canalisées, astucieusement dissimulées sous des pratiques de corruption et de menaces physiques ou psychologiques, sous des pactes ténébreux couverts par l'omerta. Alors que le peuple pense à son bien commun, le leader lui pense à sa propre vie, à sa survie. Et souvent il lie le destin du pays au sien propre. La Constitution dont il est officiellement le garant ne constitue pas forcément sa référence fondamentale. Il peut monter son arsenal idéologique pour la torpiller ou la tripatouiller, selon son gré et impunément. Cela s'est vu. Ne comptent ses propres intérêts et ceux de sa clique.
Le pouvoir, il le garde par un étalage terrifiant d'armes sophistiquées et des menaces d'emprisonnement ou de mort. Les services de l'armée, de la police, de sécurité et d'autres structures secrètes acquises à la cause du pouvoir en place fonctionnent uniquement pour cette fin. La Constitution est réinterprétée en fonction du désir du maître, réajustée au profil du leader et au profit de la clique régnante. Les intouchables sont nombreux, qui perturbent la vie des paisibles citoyens pour que le pouvoir exhibe sa puissance et sa force de frappe. En Afrique, il y a touujours ou presque toujours des morts lors des manifestations voulues au départ pacifiques. Ailleurs, malgré des affrontements parfois sérieux, des casses et des dégâts matériels, on signale rarement des décès par balle. C'est à cette jauge que devrait se juger le degré de démocratie et de tolérance dans un pays.
Lorsque le pouvoir veut obtenir quelque chose, il l'obtient quoi qu'il en coûte. Comme cela se prouve chaque jour, il ne recule devant rien pour se maintenir. Il réussit à diviser l'opposition pour faire passer ainsi ses dispositions, ses volontés et diktats. Il sait mater toute velleité de protestations et rébellions parfois avec des moyens disproportionnés. Des citoyens aux mains vides sont encadrés par des chars de combat lors des manifestions politiques. Le discours des thuriféraires du régime tourne autour de la personnalité immaculée du leader dont ils transmettent la volonté et le désir de régner "démocratiquement". Des rues ou des quartiers entiers sont bloqués ou mis hors d'état de nuire par des hommes armés jusqu'aux dents, insensibles aux doléances du peuple. Des bandits se confondent dans les mêlées pour servir de prétexte à la police ou à l'armée de tirer à balles réelles. Démocratie et politique en Afrique convergent lorsqu'elles exploitent les instruments de la république uniquement au service du leader-président. Ce scénario est connu de tous les Africains observateurs des mises en scènes politiques. L'assassinat d'opposants ou de partisans trop en vue forme une recette très appréciées des leaders sanguinaires. L'argent, la corruption, le clientélisme battent leur plein pour faire avaler des couleuvres au petit peuple auquel on arrache le peu de droits qui entretiennent ses illusions de démocratie. En Afrique politique = démocratie. Ne me demandez surtout pas de quelle démocratie il est question! Un concept pas du tout fait pour les Africains. Politique, politque, mani pulite!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire