23 avr. 2018

30 ans déjà depuis la mort de Tchicaya U T'am'si

22 avril 1988 - 22 avril 2018. Soit trente années écoulées depuis que Gérald-Félix Tchicaya est décédé. Lorsque je commençais mes études universitaires à Fribourg, je ne pensais pas que je deviendrais un jour spécialiste du poète, romancier et nouvelliste congolais Tchicaya U Tam'si. Je le connaissais par oui dire sans vraiment savoir quoi que ce soit de son oeuvre. A l'époque on disait que son oeuvre poétique était très difficile à comprendre. C'est d'ailleurs dans cet esprit que j'avais opté de l'aborder sur le terrain romanesque.
L'université de Fribourg en Suisse n'offrant pas de cours de littérature africaine, j'étais obligé d'effectuer un séjour à Paris, pendant l'intersemestre de mars-avril 90. Le professeur Georges Ngal eut la gentillesse de m'accueillir et de me servir de mentor dans ce voyage scientifique. Durant un mois, grâce à une intervention de son ami l'abbé Denys Luhangu, l'éminent critique littéraire africain a accepté de m'orienter dans la recherche jusqu'à la formulation de mon sujet de mémoire de licence. Après avoir tergiversé sur Glissant, Césaire, j’ai opté pour le mythe de Chaka, un cycle littéraire repris en français par huit auteurs adaptateurs. Une assistance impayable ni en pièces de monnaie et en paroles de merci. Immensa gratitudine, aurait dit mon amie Lodo dont c'est l'anniversaire.
Pendant ce séjour parisien, je bénéficiai de l'agréable compagnie de mes cadets Joseph Kisisa et Placide Mabaka. Je passai du temps mémorable avec Jean Bumbakini, le P. Charles D'Souza SVD, Willy Mwendo tous les trois d'heureuse mémoire. Il y avait également Modeste Mulasa qui y faisait un stage de formation politique des "maires", et Anto Menga, la femme de Willy. Je fus reçu chez le vieux Véron et Pauline Bula Tshaka, en compagnie de son cousin qui n'est autre que le bouillant opposant Martin Fayulu.  Je gardai des photos d'un passage à Chez Paris-Kin, je ne sais pas si ça existe encore. Tout cela en marge de mes recherches pourtant sérieuses vu que le résultat de ce séjour est appréciable. 
J'avais choisi d'étudier pour la licence les transpositions théatrales offertes par Seydou Badian et Tchicaya U Tam'si, publiées en 2002 comme Des transpositions francophones du mythe de Chaka. Une étude comparée des oeuvres de deux auteurs. Après cette première tentative relativement réussie, j' ai continué de travailler sur la prose de Tchicaya, évitant sciemment de traiter sa poésie réputée hermétique. Ce qui m'a ouvert un champ d'investigation original et non examiné de façon critique et raciale: L'univers mythique de Tchicaya U Tam'si à travers son oeuvre en prose. Elle est aujourd'hui l'objet de plusieurs citations et interprétations par d’éminents  chercheurs en littérature francophone. Je crois avoir réussi mon pari qui était de d'apporter ma contribution à la connaissance de ce grand homme de lettres congolais. 
Voilà aujourd'hui trente ans qu'il est mort. Paix, honneur et gloire à Tchicaya!
  

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