Avant-hier j'ai donné mon dernier cours du semestre. Ouf c'était un semestre relativement épuisant. Un long temps d'enseignement pour moi commencé depuis fin décembre 17 à Kenge. En dépit de ce parcours édifiant, il y a à la fin la satisfaction du devoir accompli. L'enseignement, notre beau et noble métier, possède ses détours et retours. Les étudiants, nos clients naturels, savent reconnaître le labeur du bouvier dans un kraal. Il reste la session des examens, avec ses tralalala. Ma collègue immédiate forcée de partir d'urgence en France, j'ai accepté de corriger un de ses examens en son absence comme premier examinateur. Solidarité oblige!
Hier 20 avril, j'ai eu à présider au Graduate Studies Building, Paradise Park, une défense de thèse en Culture Studies. Le titre de la thèse était: "Blocking both Head and Foot: An Examinations of the Bajan Stick Licking" by Mr. Philip Forde. La séance a commencé à 15h03 pour finir à 16h30. Le directeur de la thèse était Prof. Alan Cobley, actuellement pro-vice chancellier chargé de l'Office pour les Etudes de 1er Cycle de l'Université des West Indies. Historien spécialiste de l'Afrique du Sud, Alan fut le doyen qui m'accueillit à la faculté des lettres en août 2001 et même me présenta à mon compatriote, le Prof. Nlandu Mamingi. L'examnteur interne était Dr. Henderson Carter, senior-lecturer dans notre département d'histoire et philosophie. L'examinateur externe était le Prof. Michael J. Ryan, de l'université
En voyant le titre, le contenu et la qualité des examinateurs, je me suis interrogé sur le statut des études de culture appelées Culture ou Cultural Studies. Voilà un domaine aux contours ambigus. Un touche à tout qui puise ses ressources dans tous les domaines des sciences humaines. Les examinateurs sont tous des historiens; le contenu recourt à l'anthropologue Malinowski comme à au philosophe post-moderne Michel Foucault; le titre décrit un art martial qui prétend relever de l'identité caribéenne avec ses origines africaines. C'est là que le choix d'Alan Cobley intervient avec pertinence. Culture Studies est un micmac comme aurait dit l'abbé Charles Kapende. Lorsque je considère mes collègues de ce département qui relève directement de la faculté des lettres, je vois une historienne spécialiste de la Barbade, un homme de lettres qui touche aussi bien à la littérature anglaise qu'à la philosophie, une femme spécialiste des arts de la danse et des religions afro-caribéenne. Bref un département en porte-à-faux qui mêle histoire, littérature, philosophie, beaux-arts et science des religions. C'est ça qui donne le département de Culture Studies s'il en est un. Le statut même du chef de ce département pose problème: il n'est pas autonome comme les autres. Il est chapeauté par le Doyen. A ses débuts il y a dix ans environ, Culture Studies était une section d'histoire et philosophie. Pour dire, que les innovations qui s'opèrent dans les réajustements des facultés universitaires ne sont pas sans poser des problèmes au niveau du curriculum et des spécialités. La modernité exige qu'on introduise des combinaisons de programmes du genre Gender Studies ou Computer, History and Climate Change. Des ouvertures impensables il y a quelques décenies.
La semaine prochaine, je participerai au Cave Hill International Philosophy Symposium (CHIPS) dont je me révèle être un des plus fidèles participants depuis sa création. On célèbre le centenaire du Marxisme. Je m'accorde un répit pour finaliser ma présentation qui aura lieu le ??? Je n'ai pas encore vu le programme final. Une chose est sûre: je serai présent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire