Depuis le 25 avril au soir jusqu'à ce 27 avril a lieu ici le Symposium International de Philosophie de Cave Hill (CHIPS), un aéropage scientifique qui existe depuis plus de dix ans et auquel j'ai pris l'habitude de participer. Je suis de fait l'un des plus fidèles participants, peut-être le plus fidèle à côté des membres du comité. Voilà une symposium organisé sur place, par mon voisin de palier, Prof. Fred Ochieng'-Odhiambo, dont la valeur est irréfutable et qui ne me coûte ni déplacement, ni visa, ni hôtel ni autres tracasseries inhérentes à ces genres d'activités. Le thème de cette année: Conversation XIII: Investigating Marxism (Voir https://sites.google. com/site/chipssymposium/home).
Ma présentation concernait l'usage et le développement du marxisme dans la littérature francophone d'Afrique et de la Caraïbe à partir de quatre figures représentatives incluant Jacques Roumain, Léopold S. Senghor, Frantz Fanon et V.Y. Mudimbe. Bien avant la révolution de Castro à Cuba, Roumain dans Gouverneurs de la rosée donne la mesure du marxisme dans la Caraïbe des années 1935. La négritude Senghor a longtemps milité pour un socialisme africain inspiré du concept de développement économique de Karl Marx, mais s'en est écarté plus tard face aux difficultés théoriques d'appliquer le marxisme aux réalités locales africaines. Fanon, l'auteur de Peau noire masques blancs et des Damnés de la terre offre une analyse du complexe d'infériorité basée sur la condition prolétarienne et coloniale posée par Marx. Dans Entre les eaux Mudimbe enfin a donné de l'ex-prêtre Pierre Lumbi un profil révolutionnaire qui s'engage dans une guerilla; dans Tales of Faith, il examine le marxisme d'Amaly A. Dieng. Le marxisme caribéen et africain au final peut être considéré comme l'activisme personnel dénommé littérature engagée.
N'étant pas spécialiste de Marx, mais disposant de quelques rudiments, j'ai pu présenter une réflexion et enrichir ma connaissance de la praxis marxiste en rapport avec la sexualité (Paul Reynolds). Cet homme aux allures marginales ou légèrement excentriques sillonne le monde pour diffuser ses études sur les rapports qui existent entre le marxisme et la sexualité. "People (especially feminist scholars) nowadays talk more about sexuality than about sex."
La participation au symposium est pratiquement réduite de moitié, comparée aux années précédentes. Contraintes financières obligent. N'est-ce peut-être pas le temps de repenser le concept de ce symposium? Au lieu d'une rencontre annuelle, les organisateurs que par ailleurs je félicite, auraient intérêt à le tenir tous les deux ans s'ils entendent en garder le niveau et le succès.
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