1. Quoi que l'on dise, l'avenir de l'Afrique sera sombre tant qu'il demeurera un continent dilapidé par ses propres habitants. Quelqu'un me disait: "Les Africains n'ont pas hésité de vendre leurs propres pères, frères et sœurs, comme esclaves. Pensez-vous qu'ils seraient capables de résister à dilapider leurs terres et leurs ressources? Les faits parlent d'eux-mêmes. Du moment qu'ils peuvent s'enrichir en spoliant honteusement leurs propres richesses naturelles, ils vont de l'avant. L'appât du gain facile, de l'opulence et du plaisir, est plus fort que leur maîtrise" (sic). Appelez cela comme vous voulez, mais cela s'entend, se vit et se perçoit. L'Africain a perdu ses repaires depuis la traite de l'esclavage, la colonisation et l'introduction de l'économie de marché. De quoi se demander s'il ne pèse pas une fatalité sur ce continent? Il prétend être riche en matières premières, mais il n'a pas la capacité de les exploiter. L'Occidental, le Chinois et l'étranger bénéficient plus de ses ressources naturelles que l'Africain lui-même. Sommes-nous à ce point aveugles, insensibles et irresponsables?
2. Nos leaders politiques sont à blâmer pour n'avoir pas créé des structures susceptibles de défendre nos intérêts. Sont-ils d'ailleurs conscients de ces intérêts lorsqu'ils signent, sous l'effet des coupes de Champagne et d'alcools forts, des contrats léonins à des sociétés étrangères? Ils se réjouissent dès que les pourcentages que leur génèrent ces opérations sont déposés dans leurs comptes ou que des chèques leur sont offerts. La corruption est le premier fléau qui sous-tend l'attitude égoïste de nos dirigeants qui ne se préoccupent d'abord que leurs intérêts. Tout s'achète avec l'argent, même la nomination à un poste politique, social ou administratif. J'ajouterais "religieux" aussi, mais là je ne dispose d'aucune preuve convaincante. Il n'y a pas de structures de contrôle à quelque niveau que ce soit. Un leader emprisonné pour détournement des fonds publics peut retrouver son poste après la prison, sans qu'aucune forme de protestation ni d'indignation ne se déclenche. Le chef n'est pas contrôlé, et ne répond de rien. Il fait ce qu'il veut impunément. Tant que son pouvoir n'est pas touché, il s'en fout du reste.
3. Des structures délabrées. Comment construire l'avenir d'un continent sur des structures héritées du système colonial qu'on n'a ni comprises, ni maîtrisées ni acceptées de gré? La notion du bien commun est souvent inconnue de nos chefs qui gèrent leurs républiques "bananières" comme ils l'entendent. A l'occasion d'une mutation de service, on détruit, salit et encrasse la résidence officielle pour que le successeur ne soit pas le bienvenu. On vide les caisses, on dépouille la résidence des meubles, des toilettes, des ampoules électriques, etc. à défaut de la peindre aux excréments, d'arracher les tôles, ou de la brûler; ce qui serait trop visible. A considérer les choses de près, c'est les structures mêmes de l'entité "Etat" qui sont complètement délabrées, défaillantes. L'impunité étant le gage de ce système, on comprend qu'aucun progrès ne se réalise à ce prix. Vous trouvez dans ce cas de figure tout ce qui est impensable, inconcevable. Là encore, comme disait jadis un oncle, vaut-il la peine de spécialiser en philosophie sans s'avilir ni se bâtardiser pour survivre ici?
4. Ce destin fatal et désastreux est-il lié à la peau noire? D'aucuns l'avouent comme un argument de poids. Et ils disposent des preuves pour soutenir leurs arguments. Là n'est pas ma piste de réflexion. Aucun peuple, disait Césaire, ne possède le monopole de l'intelligence ni de l'imagination. Des conditions historiques ont certes favorisé tels ou tels groupes humains à développer telles ou telles capacités techniques, intellectuelles ou artistiques, mais ces capacités ne sont que contingentes. La loi du plus fort a toujours prévalu sur le plus faible.
A suivre...
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