25 mai 2018

"Sois Bienheureuse, Ma'Dionie" (A. Albert Ngengi Mundele)


Dix ans ! Comme ce matin.
(25 Mai 2008 – 25 Mai 2018)

TON AMOUR EST PLUS FORT QUE TOUT !
Sois Bienheureuse, MA’DIONIE !


Chère Sœur,
Cher Frère,
C’est pour une intention pieuse et particulière que je vous partage cette photo et ces pensées en ce jour du 25 Mai 2018, dix ans après jour pour jour. Merci. Soyez bénis.

Ce que vous allez lire est un extrait tiré de « Ma’Dionie, Apôtre de l’Amour ». C’est une brochure que j’ai écrite en mémoire de maman.
-         Son nom complet : Nzonzi Mvenge Léonie
-         Née en 1935
-         Veuve de Papa Mundele Matoka Longi (+ Mars 1978)
-         Rentrée auprès du Père éternel le Dimanche, le 25 Mai 2008 à Kinshasa.

Cet extrait a été composé la semaine qui a suivi son enterrement le 29 Mai 2008, la veille de la messe d’action des grâces, célébrée au Grand Séminaire Interdiocésain de Kikwit. Est-il un poème ? ou dans quelle catégorie allez-vous le classer ? Peut-être faudra-t-il discuter avec le Prof. Claver Mabana, un spécialiste en Littérature Africaine de langue/expression française, veuillez consulter son blog ou avec l’un de vous, comme Gaby Kwambamba.

= Albert Ngengi Mundele =


DOUCE LARME CONSOLATRICE

Après avoir annoncé à l’Abbé Albert Kenkfuni, Recteur du Grand Séminaire Interdiocésain St Cyprien de Kikwit, la nouvelle du décès de Mama, la larme coula ; je m’assis un moment chez lui, puis je remontai chez moi.  Elle commença à couler à flots. J’étais incapable de l’arrêter, je ne l’avais pas appelée, je ne l’avais pas invitée, mais elle était déjà, cette douce larme bienveillante et bienfaisante, je la laissai couler ; car, je sais combien elle me faisait du bien ; elle me tenait compagnie : pendant que j’entendais le recteur téléphoner par ci par là. « –  pauvre recteur, me dis-je – certes bientôt il viendra me rejoindre – qui sait ?  Peut-être cette petite larme est aussi auprès de lui ; car ce n’est même pas une année que Ma’Louise, sa maman avait précédé sa sœur, Ma’Dionie auprès de Dieu ».

Douce Larme, Consolatrice !
Je ne t’avais pas invitée ; je ne t’avais même pas dit mot,
Mais tu es là,
Comme tu es bienveillante !
Tu coules sur mes joues, caressant mon cœur et mon esprit.
Douce larme !
Ta douceur est comme le sein maternel
Qui allaite le bébé et celui/celle–ci en prend plaisir
Tu caresses et consoles pour l’endormir.

Douce Larme, Consolatrice !
Certes ! Puissante, Tu l’es :
Tu pousses les autres à entrer dans la danse de la consolation :
-         A la main de prendre un mouchoir ou un pan de pagne
                   Pour humecter le nez ou se moucher ;
-         La gorge à se racler et la voix à étouffer ;
-         Aux sanglots à exploser ;
-         Aux bras à chercher d’autres bras à embrasser ;
-          Aux yeux, d’autres yeux pour t’en retrouver ;

Douce Larme, Consolatrice !
Je te comprends maintenant : Tu es l’amie intime de maman
Qui t’avait mise en service perpétuel dans nos mères, nos sœurs, nos religieuses,
Qui me téléphonant ou s’approchant vers moi les bras ouverts, je te vois dans leurs yeux rouges, sur leurs joues mouillées et sur leurs lèvres tremblantes.

Douce Larme, Consolatrice !
Tu es magnétique parce que tu attires toute personne vers celle affectée
Tu es magique, parce que tu m’as ébranlé et mis dans l’amour maternel :
Tu es magnétique et magique parce que tu es l’expression même de l’amour vrai ;
Tu as balayé « la croix » que j’avais mise sur certaines personnes
et nous a poussé sans résistance à nous étreindre longuement comme des amoureux.

Douce Larme, Consolatrice !
Tu es superpuissante parce que tu as ébranlé Bibamu, mon jeune frère, dernier fils de maman, qui me disait au téléphone à partir de lointain Canada de remercier maman pour tout ce qu’elle a fait pour lui ; puis je l’entendis s’effondrer et tu étais là solidement planté auprès de lui.
Tu es coriace parce que c’est toi qui a fait fondre Felly qui m’interpellait au téléphone, de dire à maman un « doux au revoir » de sa part. Tu l’as accompagné pour faire sortir ses mots dans les sanglots.

Tu es superpuissante et coriace, oui, parce que, à ces deux coups de téléphones, qui m’atteignirent alors que nous étions en route amenant maman vers Kinkole, le dernier demeure terrestre, Tu t’es présenté à moi sans aucun effort,
M’éblouissant les yeux,
Me caressant les joues,
Me poussant à me moucher tout en pensant à ces deux-là pour lesquelles, maman, veuve pendant 30 ans, a travaillé durement pour qu’ils deviennent « des hommes » dans la société ; et c’est vrai : car en ce jour-là du 29 Mai 2008, l’un au Canada et l’autre en Belgique, ces deux-là, pour des raisons indépendantes de leurs volontés, ne pouvaient pas lui mettre un peu de terre sur son cercueil.

Douce Larme, Consolatrice !
Electricité ! Tu déranges et affoles tous les paramètres devant la souffrance de la personne aimée : à la tombe, alors que je rapportais à maman de messages de ses plus jeunes enfants, et de moi-même, tu m’as saisi, terrassé et tu as été la plus forte. C’est mieux comme cela. Je t’en reconnais. Personne ne voulait voir maman souffrir ;  mais devoir la laisser à la tombe, était plus que dur ; alors Toi Douce Larme Consolatrice tu as immédiatement embauché Cyrille Luwala, mon fils et mon confrère, à venir danser dans ton rythme : entrelacement des bras, éloignement de la tombe, paroles douces, consolation pure.

OUI c’est toi Douce Larme, Consolatrice
Tu es L’Amour Contagieux, Bienveillant et Bienfaisant.
Tu es Douceur du sein maternel, Coriace, Puissance, oui Superpuissance
Tu es Magnétique, Magique et Electrique,
Tu es Embaucheur des Vaillants auprès des souffrants
Tu es - Merci-Dieu-Créateur - CONSOLATION PURE.

= Albert Ngengi Mundele =

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