De Kenge est arrivée la nouvelle du décès de Bosco, fils de Mama Geneviève Kunga. Paix à son âme! Une atroce mort dans la fleur de l'âge qui a révolté la jeunesse au point d'accuser sa mère de l'avoir sacrifié dans le cadre de son attachement à la Rose-Croix. Les jeunes, motivés par un esprit de vengeance en ont voulu à sa mère à telle enseigne que la Police a décidé d'anticiper l'enterrement pour éviter des troubles. Les nouvelles de cette mort tragique me sont parvenues de plusieurs sources concordantes. Le jeune homme est mort à la suite d'un horrible accident de circulation. Il était sur une Moto lorsque celle-ci a violemment percuté l'arrière d'une remorque ou a été percutée par ce camion-remorque. Selon les témoins oculaires, Bosco est décédé sur place, la tête fracassée, les intestins dehors et les parties intimes écrasées. De là à établir immédiatemment le lien avec les pratiques rosecruciennes de sa mère n'a pas été difficile. Et cette rumeur a accompagné tout le temps du matanga. Cet accident m'a rappelé un autre survenu pendant les grandes vacances de 1986 sur la descente de Kasombo, au cours duquel est décédé le propre grand-père du défunt. Grand-père et petit-fils sont décédés à moins de 10 km de distance. Paix à leur âme. D'un point de vue mythique, l'histoire quelque part se répète, la fin de la vie du grand-père avait 32 ans auparavant préfiguré celle de son petit-fils. Pour ma part, j'ai appelé Geneviève à deux reprises pour lui présenter mes condoléances, m'unir à sa douleur, et l'encourager pour la suite des jours. Comme le monde est méchant. Comment et dans quel intérêt une femme qui a porté son fils depuis l'état de foetus jusqu'à la fin de ses études universitaires pourrait-elle le tuer? Pour gagner quoi? Que reçoit-elle en retour? Une élévation dans la hiérarchie sacrificielle rosicrucienne ne vaut pas le prix d'une vie humaine. Cette pauvre femme n'est que la victime de nos croyances qui consistent à chercher et trouver la personne qui cause la mort, le ndoki. Je ne suis pas édifié. C'est malheureusement le seul langage qui se comprend dans nos sociétés où l'on ne se détache jamais des croyances sorcières.
Dans l'après-midi d'hier nous avons eu un long coup de fil avec une ancienne amie de famille. Séparée du mari que nous avions connu et remariée aujourd'hui à un autre, elle a rappelé pas mal de détails sur son passé. "Si j'avais écouté l'avis de mon papa, je n'aurais jamais épousé cet homme." En effet, son père pour avoir connu le père de son ex, n'avait pas accepté le mariage. Son père reprochait au vieux père d'avoir violé une fille de 9 ans. Malgré cette spectaculaire accusation, la fille était tellement emportée dans l'envoûtement du prétendant qu'elle n'a rien voulu entendre. Deux décennies plus tard, le fils répéta presque le même crime de viol sur une mineure venue séjourner chez eux en échange scolaire. Comme quarante années plus tôt, le crime a été dissimulé et le violeur n'a jamais été inquiété. Et quand cette dernière devint majeure, elle a remplaçé la maîtresse de maison. Ce septuagénaire en est à son sixième ou septième mariage aujourd'hui. Une vie digne d'un roman dramatique!
Ce weekend du 5-6 mai est aussi le dernier que Madeleine et Claver Jr ont passé avant l'examen dit de Common Entrance. La veille, ils ont reçu une visite impromptue de compatriotes africaines. Hier dimanche, nous sommes allés à la messe dominicale où ils ont chanté avec le groupe des enfants. De retour à la maison, nous les avons laissés plutôt faire autre chose que préparer l'examen. Ensuite ils ont effectué une révision de certains points difficiles d'anglais et de mathématique. Ils étaient stressés à tel point qu'ils ont eu des malaises dans la soirée: diarhée, toux, insomnie. Ils se sont pourtant bien réveillés ce matin pour l'école. Pour ce soir, on a décidé de les divertir dans un park d'enfants. On peut tout me dire: je soutiens que cet examen ne reflète pas forcément le niveau de l'enfant car les conditions dans lesquelles il s'effectue ne sont pas appropriées à l'épanouissement intellectuel et psychologique de l'enfant. Des enfants de 11 ans soumis à une épreuve qui décidera de leur avenir et de leur vie, sans qu'ils y soient responsablement préparés. Que des nuits passées à réviser, des jours dédiés aux fameuses "lessons", véritables businesses pour les enseignants qui amassent des sommes importantes. Tout cela avec le mythe créé autour de cet examen fort contestable dans son essence. J'ai des collègues qui ont épargné ce calvaire à leurs enfants en choisissant un autre créneau d'enseignement. D'autre part, on vous répondra que c'est une épreuve par laquelle tout le monde est passé et doit passer. Pas d'autre choix! Trêve de discussions! Rendez-vous est pris pour ce 8 mai 2018 à 9 heures à travers les centres d'examens éparpillés dans toute l'île de la Barbade!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire