"Congo-Kinshasa: Le Nord-Kivu vit dans la peur
Par Passy Mubalama, 2 Mai 2012
Dans l'est de la République démocratique du Congo, nombreux sont les gens à fuir les affrontements entres les militaires des FARDC et les forces rebelles de Bosco Ntaganda. Les visages des déplacés épuisés parlent tous le même langage, celui de la peur.
Matelas sur la tête, enfants fatigués sur le dos, chèvres et quelques casseroles à la main, c'est l'image qui caractérise le convoi des populations déplacées qu'on retrouve à Sake, à 27 kilomètres de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu."
(Source: http://fr.allafrica.com/stories/201205020795.html)
"En République démocratique du Congo (RDC), la réforme du secteur de la sécurité fait toujours office de véritable serpent de mer. Tout le monde en parle, tout le monde promet la réforme, mais rien ne bouge… ou presque. Depuis plus de 15 ans, le pays est ravagé par des conflits successifs. Encore aujourd'hui, une dizaine de groupes armés terrorisent les populations du Nord et de l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Désorganisés, mal formés, mal payés, les militaires congolais (FARDC) sont dans l'incapacité de rétablir la sécurité dans ces zones. Ces troupes vieillissantes et non-formées à 70% se retrouvent également accusées des pires atrocités : pillages, viols, meurtres… Résultat : 1,7 million de Congolais sont déplacés dans leur propre pays et 500.000 se sont réfugiés dans les pays voisins."
(Source: http://www.afrikarabia.com/ 29 avril 2012: RDC : Quelle armée pour le Congo? Par Christophe RIGAUD)
De tels titres me font frissonner lorsque je les lis. Les scènes de déplacements massifs m'inquiètent au plus haut point. La paix, un des éléments de la devise nationale, est sujet à problème. Les nouvelles qui viennent de cette région sont toujours alarmantes. Est-ce un destin? Pourquoi les efforts entrepris pour pacificier cette région ne portent pas le résultat escompté? On ne me dira pas que le sang de nos frères et soeurs qui coule abondamment là-bas ne vaut rient.
La RDC est trop riche pour être gouvernée telle qu'elle est. La guerre sert d'alibi à toutes les formes d'agenda cachés. D'aucuns parlent de la balkanisation du pays. D'autres de l'annexion pure et simple de l'Est au Rwanda ou à l'Ouganda, lesquels pays envahissent cette partie chaque fois qu'ils en ont l'opportunité. Conséquence directe de la répartition coloniale des pays, la guerre serait motivée par des revendications ethniques et des incohérences géopolitiques. D'autres prétendent que la RDC est trop grande pour garder ses frontières telles qu'elles sont aujourd'hui. Dans tout cela, la voix du Congolais ne se fait pas entendre. J'en suis scandalisé. A Kinshasa, on se préoccupe plus des conforts ministériels pendant que l'Est s'embrase, que des milliers de nos frères et soeurs se retrouvent dans le dépouillement total, sommés de sauver leur souffle vital en fuyant dans une brousse ou une forêt. L'inconnu, le sans-avenir, tels sont les signes de la ruine mentale.
La paix avant tout le reste est une condition essentielle. J'essaie de me mettre à la place de nos compatriotes qui abandonnent leurs maisons et propriétés à la suite d'affrontements belliqueux. Je pense aux enfants dont la scolarité est interrompue et l'intégrité agressée, encore faut-il qu'ils ne soient perdus dans ces foules en déplacements. J'imagine le désarroi des pères et mères de famille acculés à prendre des décision de survie, au cas où les balles ne les auraient décimés. Je pense aux handicapés, aux personnes âgées, aux femmes et jeunes filles probables victimes de viols et d'atrocités inhumaines, aux orphelins et veufs(ves) en devenir. J'imagine l'agressivité cruelle des maisons brûlées, des plantations annihilées, aux réserves naturelles anéanties. Je pense surtout au sang des innocents versés pour assouvir les sournois désirs des seigneurs de guerres. La vie ne tient vraiment qu'à un fil. Je tiens le sang de mes compatriotes pour hautement sacré et que tout doit être mis en oeuvre pour le défendre, le protéger et le perpétuer.
La RDC, un pays qui a connu une colonisation brutale et sanguinaire, continue de subir le pillage de ses richesses par les voisins qui n'hésitent pas à y apporter la guerre, à annexer son territoire et ses eaux maritimes. Elle bouge de toutes parts. Réputé être un scandale géologique, elle traîne une misère humaine indescriptible. Mon pays est un énigme indéchiffrable.
L'Est, une poudrière, en est désormais le tendon d'Achille. Cette région est incontrôlée, voire incontrôlable tant qu'il y aura des milices non maîtrisées par l'armée nationale.
J'ai toujours dit à mon pourfendeur de lecteur qu'accuser les pays voisins n'est qu'un premier pas, mais qu'il serait mieux de se défendre contre eux. "Si vis pacem bellum para" (Si tu veux la paix, prépare la guerre), disaient les Latins. Sans un être un apôtre de la violence à outrance, je suggère simplement qu'on négocie à armes égales. A quand LA PAIX?
Par Passy Mubalama, 2 Mai 2012
Dans l'est de la République démocratique du Congo, nombreux sont les gens à fuir les affrontements entres les militaires des FARDC et les forces rebelles de Bosco Ntaganda. Les visages des déplacés épuisés parlent tous le même langage, celui de la peur.
Matelas sur la tête, enfants fatigués sur le dos, chèvres et quelques casseroles à la main, c'est l'image qui caractérise le convoi des populations déplacées qu'on retrouve à Sake, à 27 kilomètres de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu."
(Source: http://fr.allafrica.com/stories/201205020795.html)
"En République démocratique du Congo (RDC), la réforme du secteur de la sécurité fait toujours office de véritable serpent de mer. Tout le monde en parle, tout le monde promet la réforme, mais rien ne bouge… ou presque. Depuis plus de 15 ans, le pays est ravagé par des conflits successifs. Encore aujourd'hui, une dizaine de groupes armés terrorisent les populations du Nord et de l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Désorganisés, mal formés, mal payés, les militaires congolais (FARDC) sont dans l'incapacité de rétablir la sécurité dans ces zones. Ces troupes vieillissantes et non-formées à 70% se retrouvent également accusées des pires atrocités : pillages, viols, meurtres… Résultat : 1,7 million de Congolais sont déplacés dans leur propre pays et 500.000 se sont réfugiés dans les pays voisins."
(Source: http://www.afrikarabia.com/ 29 avril 2012: RDC : Quelle armée pour le Congo? Par Christophe RIGAUD)
De tels titres me font frissonner lorsque je les lis. Les scènes de déplacements massifs m'inquiètent au plus haut point. La paix, un des éléments de la devise nationale, est sujet à problème. Les nouvelles qui viennent de cette région sont toujours alarmantes. Est-ce un destin? Pourquoi les efforts entrepris pour pacificier cette région ne portent pas le résultat escompté? On ne me dira pas que le sang de nos frères et soeurs qui coule abondamment là-bas ne vaut rient.
La RDC est trop riche pour être gouvernée telle qu'elle est. La guerre sert d'alibi à toutes les formes d'agenda cachés. D'aucuns parlent de la balkanisation du pays. D'autres de l'annexion pure et simple de l'Est au Rwanda ou à l'Ouganda, lesquels pays envahissent cette partie chaque fois qu'ils en ont l'opportunité. Conséquence directe de la répartition coloniale des pays, la guerre serait motivée par des revendications ethniques et des incohérences géopolitiques. D'autres prétendent que la RDC est trop grande pour garder ses frontières telles qu'elles sont aujourd'hui. Dans tout cela, la voix du Congolais ne se fait pas entendre. J'en suis scandalisé. A Kinshasa, on se préoccupe plus des conforts ministériels pendant que l'Est s'embrase, que des milliers de nos frères et soeurs se retrouvent dans le dépouillement total, sommés de sauver leur souffle vital en fuyant dans une brousse ou une forêt. L'inconnu, le sans-avenir, tels sont les signes de la ruine mentale.
La paix avant tout le reste est une condition essentielle. J'essaie de me mettre à la place de nos compatriotes qui abandonnent leurs maisons et propriétés à la suite d'affrontements belliqueux. Je pense aux enfants dont la scolarité est interrompue et l'intégrité agressée, encore faut-il qu'ils ne soient perdus dans ces foules en déplacements. J'imagine le désarroi des pères et mères de famille acculés à prendre des décision de survie, au cas où les balles ne les auraient décimés. Je pense aux handicapés, aux personnes âgées, aux femmes et jeunes filles probables victimes de viols et d'atrocités inhumaines, aux orphelins et veufs(ves) en devenir. J'imagine l'agressivité cruelle des maisons brûlées, des plantations annihilées, aux réserves naturelles anéanties. Je pense surtout au sang des innocents versés pour assouvir les sournois désirs des seigneurs de guerres. La vie ne tient vraiment qu'à un fil. Je tiens le sang de mes compatriotes pour hautement sacré et que tout doit être mis en oeuvre pour le défendre, le protéger et le perpétuer.
La RDC, un pays qui a connu une colonisation brutale et sanguinaire, continue de subir le pillage de ses richesses par les voisins qui n'hésitent pas à y apporter la guerre, à annexer son territoire et ses eaux maritimes. Elle bouge de toutes parts. Réputé être un scandale géologique, elle traîne une misère humaine indescriptible. Mon pays est un énigme indéchiffrable.
L'Est, une poudrière, en est désormais le tendon d'Achille. Cette région est incontrôlée, voire incontrôlable tant qu'il y aura des milices non maîtrisées par l'armée nationale.
J'ai toujours dit à mon pourfendeur de lecteur qu'accuser les pays voisins n'est qu'un premier pas, mais qu'il serait mieux de se défendre contre eux. "Si vis pacem bellum para" (Si tu veux la paix, prépare la guerre), disaient les Latins. Sans un être un apôtre de la violence à outrance, je suggère simplement qu'on négocie à armes égales. A quand LA PAIX?
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