26 mai 2012

Paolo Gabriele, majordome du Saint-Père?

L'arrestation du majordome du Pape Benoît XVI provoque un tollé général dans le monde catholique et universel. Des questions demeurent sans réponse. Le "secret dévoilé" a un prix: la mort. A défaut de celle-ci: la prison à vie. Les membres de certaines associations tuent carrément l'incriminé qui transgresse l'omerta. S'il est reconnu coupable, Gabriele qui a 46 ans en sortira à 76 ans. Autant la mort!
Trêve d'anecdotes. Secret d'Etat, il n'y a au monde aucun état où le secret fonctionne à plein comme au Vatican, j'entends, dans l'église catholique romaine. L'église possède même un sacrement forgé sur le secret: la confession. Le Vatican possède des Archives Secrètes, un véritable réduit exclus du monde. Le Secret est dissimulé à travers des symboles de toutes sortes allant des bâtiments aux sculptures les plus anodines, des livres aux parchemins d'Egypte. Le Vatican, s'il faut bien le définir, c'est l'Empire du Mystère, du Souterrain. Une société secrète? Non, mais pas loin de là. Le secret "ficelé" attend cinquante ans pour surgir des tiroirs.
Si l'Eglise réussit à juguler des crises ébranlantes au cours de sa longue histoire, c'est justement parce qu'elle sait gérer ses secrets de tous genres: moraux, spirituels, financiers, doctrinaux, politiques ou sociaux. Elle sait "couvrir". Tout le monde le sait, tout le monde en parle, mais jamais rien n'atteint le seuil de la certitude. Tous les scandales financiers s'arrêtent à la Porta Sant'Anna.
Seulement, voilà! C'est ici que le scandale commence. Le Palais Apostolique voit ses murs longtemps hermétiques se transformer en vibrants hauts-parleurs. Inconcevable! Le courrier du Saint-Père, les guéguerres des cardinaux, les intrigues des prélats, les querelles de l'administration du Saint-Siège sont dévoilés au monde. Des dossiers ultra-secrets et ultra-sensibles arrivent aux mains du monde profane et impitoyable. Quelqu'un du serail est dans le coup. L'heure est grave; trois cardinaux mènent une enquête. Un premier bouc-émissaire saute: le PDG de l'Institut pour les Oeuvres de Religion. Avez-vous jamais vu une carte-client de cette banque? Secret! Elle est confidentielle, illisible aux yeux de non initiés. Elle vous permet d'entrer au Vatican, jusqu'au troisième étage du palais. Un garde-suisse se tient à tous les coins car plus haut, c'est les appartements où travaillait PG, le deuxième bouc-émissaire qui vient de sauter.
PG, discret et modeste héros dans l'ombre, mais extrêmement puissant pour faire basculer l'Empire du Vatican. Une véritable bombe à retardement pour le SP? A-t-il vraiment vendu la mèche? A la justice de le prouver! La gravité des "suintements" pousse à penser qu'un puissant réseau d'intérêts, de pouvoirs, d'influences et de finances, tire assurément les ficelles. Ne me demandez pas lequel? On le suppose, on le connaît, on en parle sans conviction, mais on se tait. Je me tais.
Une véritable affaire d'Etat au Vatican! Attendons voir.

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