19 mai 2012

A tes ordres et merci, Maestro!

"Franchement, Claver, tu me surprends. Ton blog n'est rien de plus qu'un exutoire pour tes divagations extravagantes! Tu as une conception révolue de l'école et de l'université. Te crois-tu le maître-penseur de l'humanité qui a raison en tout et pour tout? Tes prétentions se retourneront un jour contre toi si tu n'y prends garde. La vie est dure au pays, même pour les insoupçonnables, des personnes jadis enviables et peu soucieux du lendemain.
Un de tes anciens congénères et élèves fait exactement le mixage que tu tires de l'interview du collègue Biyoya. Il se présente comme responsable de projets de développement, organisateur de conférences, directeur d'un centre de recherche, écrivain, théologien, penseur humaniste, rédacteur de rapports. On le voit toujours en train de courir à gauche à droite. Toujours en mouvement pour quemander de l'argent à gauche à droite. Pourquoi ne parles-tu jamais de lui?
Tu critiques les titres, les diplômes, les débrouilles. Que te reste-t-il encore à critiquer? Le néant, l'inanité. Coup de chapeau!
Du temps de tes études, tu étais un bon joueur de foot, un bon défenseur que l'aîné Dominique appelait le "technicien". Mais cela ne fait pas de toi un spécialiste du foot pour que tu oses des pronostics sur un match aussi important que la finale de la ligue européenne des champions. Tu avais pourtant bien pré-vu les Zambiens vainqueurs de la CAN. A quoi joues-tu sur ton blog? Au magicien ou au vendeur de rêves?
Tu ridiculises tes compatriotes à propos de ce que tu appelles la grand-mère française. Le français ne sera jamais ta langue maternelle quoique tu aies acquis quelques notions de linguistique et l'enseigne. Elle te demeure étrangère. Je trouve pas mal de coquilles dans tes textes. Humain, diras-tu bien entendu.
L'homme politique n'est pour toi qu'un usurpateur des droits et des biens des autres. Pourquoi finis-tu tes élucubrations par "politique, mani pulite".
Tu critiques ton ancien diocèse, tes collègues, sauf ta famille bien que tu exposes l'évolution linguistique ou logique de ton fils et de ta fille. Que ne critiques-tu pas? Je souhaiterais que tu deviennes positif dans tes considérations, et surtout respectes les autres dans leur intégrité."
J'allais oublier: "Bon anniversaire de baptême".
(Email du 18 mai 2012).

A quoi je réponds:

A tes ordres et merci, Maestro. Qui t'a dit que j'étais baptisé un 19 mai. Bravo. J'essayerai de suivre tes bonnes leçons et sages conseils. On n'a jamais cessé d'apprendre dans la vie.
1. Boileau avait écrit Les Caractères pour dépeindre la société de son temps. Ménalque existe encore aujourd'hui, il n'est pas mort.
2. Ma vue sur l'école et l'université est des plus réalistes. Elles demeureront utiles tant qu'elles ne seront pas consommées par la société. Pas besoin d'un diplôme pour finir casseur de pierre ou chargeur de bus.
3. Quant au foot, je crois y comprendre quelque chose. Puyol et Rio Ferdinand ne m'impressionnent pas; car ils paniquent vite. Tu as vu le but de Chelsea à l'aller? Et je te dis: "Flavien Busina" était de son vivant le meilleur gardien du monde. Suis sérieux!
4. Tu as raison. La langue française - coloniale et condescendante - me demeurera toujours étrangère. C'est pour cela que je m'applique, depuis quelque temps, à comprendre la francophonie dans ses mécanismes essentiels. Comme toutes les langues coloniales, elle assoie l'impérialisme français sur nous. Et dire que le travail que j'exerce assure la survie de cette politique d'assimilation?
5. Quant aux questions d'individus, de famille ou collègues, c'est parmi mes petites folies personnelles. Qu'ils me pardonnent mes allusions lorsqu'ils se sentent lésés. Mais c'est plus fort que moi. Je critique tout lorsque les émotions l'emportent, tout en m'efforçant de garder ma raison.

Je refuse les titres ronflants exactement comme Okonkwo promu inspector: "You tink say na my salary I use for alle dese things? If I no stand for road dere to be traffic you tink say I for fit? Ah, dis promotion, na demotion. Make dem take de Inspector, give me my sarzent" (Saro-Wiwa: Sozaboy, Longman, 1994, 2)".

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