11 mai 2012

L'école

Je ne voudrais pas directement répondre à mes amis dont le point de vue diffère du mien sur l'université sans remonter à l'école. Oui, l'école tout simplement. Je viens de prendre cette résolution à la suite d'un article du Potentiel.
Qui va à l'école coloniale ou occidentale devenue notre école naturelle, y va d'abord pour apprendre à lire et à écrire, ce qui correspond à un certain développement humain, intellectuel, culturel, civique, moral et spirituel. Avant, on allait à l'école pour devenir clerc ou apprendre un métier, aujourd'hui c'est pour rien. Juste recevoir quelques notions éparses de français (anglais, portugais, espagnol) et de calcul. Caricature! Mais c'est pourtant vrai. Résultat: certains individus issus de cette école se comportent comme des illettrés ou affichent des attitudes anti-intellectuelles. Mais le mal est plus profond:
"95% d’élèves ne savent pas lire à l’entrée en 2ème primaire en RDC et leur récupération presque impossible ! Inacceptable. A quoi est due cette situation déplorable et comment la traiter ?" (http://www.lepotentiel.cd/2012/04/epsp-l%e2%80%99enseignement-de-la-lecture-fondamentale-est-agonissant.html)
La tare commence à la racine. L'université n'est que le point saillant de l'iceberg. C'est tout le système qui est à revoir de fond en comble.
Pur produit de l'école congolaise de mon époque, je  n'éprouve aucune honte à le reconnaître. J'ai de bons contacts avec mes collègues et amis enseignants. Seulement, comme tout le monde, comme tout intellectuel, je m'interroge sur le bien-fondé de l'école et de l'université dans le contexte actuel de notre pays. Le mythe du diplôme est tombé en désuétude, remplacé symboliquement par l'Institut Masoko Pasi (littéralempent Institut où les fesses font mal), une école sans bancs où les élèves se débrouillent à qui mieux mieux pour prendre notes. Au pouvoir organisateur d'entreprendre les réformes nécessaires et de la remettre au service du pays! Les conditions de travail et l'équipement logistique doivent être reconsidérés car un enseignant sans livres est comme le tailleur sans aiguille, le 'tonga" que Franco avait chanté pour se moquer de Léon Kengo. Quant à enseigner dans mon pays, je n'hésiterai pas à le faire si l'occasion se présente. Toutefois, en exerçant mon métier en Barbade, j'estime que je contribue, à ma façon, à l'aura de mon pays quoique j'aie dépassé ce cloisonnement de frontières coloniales au profit de l'humanité entière. J'ai hérité de mon père enseignant des principes fondamentaux que j'applique dans la pratique de ma profession. Je hais la médiocrité, en tout.

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