J'ai suivi de près sur internet, par la presse comme à la télévison, les élections américaines, depuis les primaires jusqu'aux conventions, du premier au dernier débats. J'ai mieux compris le système d'élection et les enjeux.
1. Tous les battlegrounds dans les swing states donnaient Obama gagnant, fut-ce avec une légère avance. Cela s'est prouvé. Dans ces genres d'affrontements, mieux vaut se poser en position d'avant plutôt que d'arrière; mieux vaut être devant que derrière. La Tortue, non pas mon cher ami d'heureuse mémoire, mais la tortue naturelle en sait quelque chose.
2. La démocratie est un exercice cruel, une épreuve atroce et dure lorsqu'on s'y est investi corps et âme et qu'on échoue. Ce risque-là, les dictateurs africains l'évitent en mettant en place des mécanismes propres à leur assurer la pérennité tels que: la corruption, la révision de la constitution taillée sur mesure, la suppression des libertés, la fraude, l'intimidation des opposants, la militarisation des urnes, la distribution de l'argent, etc. Bref, le hold-up électoral.
3. Etre africain-américain constitue un défi aux Etats Unis. Le parcours d'Obama est impressionnant à plus d'un titre. Noir à moitié, blanc à moitié, ce métis a su mettre à profit tout son héritage hybride pour assoeir sa personnalité. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, il est le président réélu pour les quatre années à venir, dans un pays où la majorité est blanche. Fin politicien et stratège, il a su utiliser la sagesse et l'envergure de Bill Clinton pour réussir une campagne de proximité qui s'est révélée très efficace et concluante.
4. Les passions mises à part, la victoire d'Obama était prévisible. Là, j'avoue sans risque de me tromper que s'il avait été blanc, la presse aurait très vite relevé ce fait au lieu de prolonger le suspense, en parlant simplement d'une élection très serrée. Le New York Times a publié un schéma qui donnait à Obama plus de 450 cas de figures de victoire contre 75 à Mitt Romney. Personnellement, je ne voyais pas par quel miracle Romney aurait pu renverser la situation alors même qu'il ne dévançait son rival dans aucun swing state.
5. Romney croyait dur comme fer à sa victoire au point qu'il affirmé avoir déjà rédigé son "speech". C'est ainsi qu'il a traîné à concéder sa défaite, attendant les résultats définitifs d'Ohio, état clé pour lui. En désespoir de cause, il s'est emmené en Pennsylvanie, un bastion démocrate; et a continué sa campagne jusqu'au jour de l'élection alors que son rival est allé joué au basket. N'est-ce pas que chacun possède sa superstition? Des signes qui ne trompent pas. Georges Bush père s'était trouvé dans cette même situation lors de son affrontement contre Clinton.
6. S'il est une leçon à retenir des deux candidats, c'est une leçon d'humilité et de respect mutuel. J'ai bien aimé les mots de Romney félicitant son rival et même priant pour qu'il réussisse son mandat au service des Etats-Unis. En Afrique, ce sont plutôt les armes qui crépitent dans les rues en plus ou à défaut de couvres-feux, d'intimidations militaires, d'arrestations arbitraires d'opposants, et d'exécutions sommaires. Pensez à Savimbi, Gbagbo, Fanko, Mugabe, Ngwema, Sassou Nguessou.
7. La démocratie appartient à l'Occident. Une valeur sûre qui fonde la force et la stabilité politico-économique des Occidentaux. Quant à nous, elle ne nous convient pas, que dis-je, pas encore. Une réélection sans contestations n'a jamais eu lieu en Afrique.
Bravo Président Barack Obama, Well Done. J'ai bien reçu vos messages sur Twitter.
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