4 juin 2013

Francophonie = parrainage français?


La francophonie doit avoir une politique de parrainage des état ayant en commun la langue française pour les accompagner dans la bonne gouvernance.
 
Cher ami, votre point de vue semble intéressant mais il pose une dimension de sujétion bien dommageable.
En effet, si l’on se tient à un parallélisme avec le Commonwealth, on se dirait que la francophonie peut être un pendant.
Toutefois, ce vœu induit un paternalisme auto commandé. Comment comprendre qu’après plus de 50 ans d’indépendance, nos pays aient besoin d’une tutelle chronique ? Ceci ne pose-t-il pas la question de notre incapacité à concevoir et appliquer un devenir heureux pour nos peuples. Soyons réalistes, nous avons des sols et sous-sols d’une richesse que le monde nous envie Et qui, justement est la cause de nos malheurs et misères qui semblent ataviques.
NON, la francophonie ne doit pas avoir « une politique de parrainage » comme vous dites pour nous accompagner dans la bonne voie ».Non, sur le plan stylistique et linguistique, je relèverai cet inconscient révélateur de votre attente qui est, en soi, problématique. Vous usez de l’article défini, « la », comme s’il n’y avait qu’une seule voie possible et qui soit la meilleure !
Notre bonne voie sera celle que nos peuples auront décidé sans avoir le père français qui nous intimera ce que nous devons penser et faire. Non, cher ami, observez notre continent dans son histoire récente et vous vous raviserez.
Interrogez notre histoire avec Kwamé N’kruma, Sékou Touré et aujourd’hui, Laurent Gbagbo, un homme qui a voulu choisir une autre voie pour notre peuple et qui, bombardé par votre parrain français, se retrouve en prison tandis que le perdant des élections, préfet ou gouverneur français, livre mon pays aux industriels français.
Non, cher monsieur votre vision de la Francophonie aurait pu être vraie si la France avait un comportement autre.
Sortons des visions rousseauistes et angéliques. Ne soyons pas les négriers de nous-mêmes en nous livrant volontairement à une puissance colonisatrice qui n’a qu’une visée, nous soumettre de gré ou de force.
Comme vous le savez, la puissance de l’Occident repose sur deux facteurs : le savoir technique et technologique et l’argent. Or ce savoir technique et technologique nous est accessible et l’argent est chez nous et non au FMI ou à la Banque mondiale. Sortons de notre négronite pour penser notre devenir.
En toute amitié et sincérité, cher ami et frère africain
Cordialement,
Richard DJIROPO
  (Source: Linkedin Panel: Francophonie and Postcolonial Studies, 4 June 2013)

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