31 janv. 2014

Doukipudonktan

C'est l'ouverture du fameux roman de Raymond Queneau, Zazie dans le métro publié en 1959. C'est pour moi l'histoire d'une lecture. J'avais vu le film au grand séminaire de Mayidi en 1976, ignorant même que c'était le titre d'un roman. Le père De Cock sj devait avoir dit que le film était tiré d'un roman, mais mon oreille était étrangère aux sonorités littéraires, quoique j'aie été poète le temps de quelques années. Ma mémoire m'a cependant ramené à la philosophie morale du père Edouard Dirven sj. Zazie, la petite paysanne de 12 ans perdue dans l'immensité parisienne, cherche à trouver ses marques afin de ne pas périr envoûtée par la magie urbaine. Le père Dirven avait l'art d'interpréter les films qu'il visionnait en les intégrant dans son cours. La morale rurale opposée à la morale citadine accouche au final d'une aliénée mentale, d'une fofolle qui perd la boussole. Pendant longtemps, je n'avais souvenir que du film. C'est probablement en 90, je ne suis plus sûr, que j'ai lu le roman Zazie dans le métro fasciné par les commentaires qu'en fit M. Jean Roudaut, professeur de littérature moderne et contemporaine à Fribourg. Ce qui m'intéresse, c'est le temps et la transformation qui s'opèrent en moi, dans mon intellect. Il m'a fallu attendre quatorze ans pour lier le film au livre en assumant ma position d'étudiant es  lettres. Quatorze ans d'ignorance, quatorze ans d'illusion. Mieux outillé en terminologie, j'y ai ainsi collé le savant titre d'incipit. Seulement voilà, je n'ai plus revu le film. Une lacune à ma culture, car justement c'est en littéraire que je l'interprêterais le mieux. "D'où qu'ils puent donc tant". Sacré Queneau, poète du verbe et maître français de la parole!
Lisez les romanciers africains et caribéens actuels, vous y retrouverez à peu près la même veine esthétique que chez l'écrivain français. Queneau a utilisé des francismes, les Africains utilisent des particularités lexicales africaines appelées africanismes alors que les Frankétienne, Confiant et Danticat recourent à des créolismes. Ajoutez donc des -ismes à la région de naissance, vous remonterez à l'Art poétique qui sous-tend la création littéraire française et francophone. Queneau lointain inspirateur et précurseur de la littérature-monde.

Du n'importe quoi

Mon pourfendeur n'a rien trouvé de mieux à écrire à propos des femmes de M. Hollande: "N'importe quoi".
Je n'ai, moi non plus, rien trouvé pour rétorquer à ce propos insultant. Je me tais donc; je tais ma verve colérique.
C

30 janv. 2014

Les types de femmes de François Hollande

Ségolène Royal, Valérie Trierweiler, Julie Gayet, voilà les types de femmes de Monsieur le Président. Femme politique, journaliste, comédienne, telles sont les professions qui séduisent François Hollande. La politicienne fut candidate malheureuse aux présidentielles de 2008 face à Nicolas Sarkozy. La politicienne fut encore mariée à Hollande lorsqu'elle perdit lesdites élections. Elément important, car la victoire de Hollande sur Sarkozy se donne à lire d'abord comme une revanche d'ordre familial. Comme cela aurait été trop beau, ils ont divorcé, séparés en fait par leur concurrence politique avec Sarkozy.
La journaliste, femme en vue dans le monde des communications, des médias et de l'information, a fait figure de première dame effective. En fait, elle a arraché le coeur présidentiel à celle qui a échoué à rendre François un président heureux. Je suis très sérieux. Suivez-moi bien. Cela ne sent pas bon d'être polygame en France, une pratique réservée aux musulmans et aux peuples arriérés. Alors pour faire civilisé, Hollande entreprend une relation inédite. Allez-y voir. Il faut jouer avec la vie qui n'est, en réalité, qu'une pièce de théâtre. Le solitaire de l'Elysée est un homme, comme tous les communs des mortels. Il se jette à la scène pour traverser la Seine en moto. Pensez aux fastes de son escorte officielle et imaginez la "persona" qu'il incarne; et le tour est accompli..
La comédienne qui l'attend de l'autre côté est une dame qui a choisi le métier de "jouer la vie", que dis-je, de "jouer les mots et les actes". Monsieur le Président qui ne peut se présenter dans sa toge officielle opte pour le déguissement du bal masqué. Le voilà en train de traverser incognito les rues de Paris sur un scooter, à la différence qu'il n'a pas eu le malheur que moi j'ai eu il y a plus de vingt ans, d'en garder quelques cicatrices sur le visage et au bras. Comme la polygamie est interdite, la journaliste choisit de déguerpir des palais dorés pour un appartement cinq étoiles. La comédienne attend son heure de gloire, mais le portable du monde des spectacles lui est encore fermé car le président a décidé de ne plus avoir de première dame à défaut d'avoir les trois ensemble. Soit un divorce avant, une rupture ensuite, et la suite? Sur le plan littéraire et dramatique, plusieurs cas de figures peuvent être mis à contribution; mais arrêtons le débat à ce niveau.
Qu'ont-elles en commun ces femmes qui ont eu les faveurs de l'élu de la République française actuelle sinon le succès populaire? Toutes des Françaises en vue. Ayez la vue, Madame, vous serez en vue, et vous serez vue du président. Sous l'innocent voile du métier transparaît un filtre de séduction qui a fait que l'illustre président brave la noblesse de son métier pour tomber dans le panier. En plus, elles sont toutes des artistes. Voilà à quelles extrêmités les femmes, du fait de leur séduction, peuvent exposer les hommes! Ensemble, elles auront au moins réussi à laisser Monsieur Hollande seul dans les bâtisses éponymes de la plus belle avenue du monde (avis des Français).
Ce matin, en discutant avec Mme Schmitt sur Skype, j'ai évoqué cet aspect auquel elle n'a pas songé. Que la solitude de la gloire présidentielle a ramené Monsieur le Président de la République à sa dimension humaine: un homme seul, sans amis sinon des "flatteurs" politicailleurs, abandonné dans les murs froids de son immense palais, a parfois besoin d'évasion et d'exutoire aux tensions liées à ses responsabilités. Monsieur Hollande n'a commis, à mon avis, aucune erreur grave: il n'a fait que suivre les pulsions de son coeur tout en évitant de compromettre son aura républicaine. Il est juste un homme, comme vous et moi même si ni vous ni moi n'habiterons jamais ce palais.

26 janv. 2014

Souvenirs de Vieux Mario

1. Monsieur Gaston Mario était un homme respecté à Berlin dans la communauté congolaise. Avec sa mort disparaît à Berlin un véritable monument, le doyen de tous les Congolais de Berlin. Tous le connaissaient sans aucun doute. Un des fondateurs de la COCOBE (Communuauté Congolaise de Berlin), il en a été longtemps une des personalités les plus marquantes. Il mérite à ce titre que la communauté africaine lui rende hommage.
2. L'appartement d'Ingrid et Gaston Mario au croisement Wilmersdorfer Strasse - Giesebrechstrasse était décoré avec goût, parsemé d'oeuvres d'art d'Afrique, argémenté de photos-souvenirs du couple et de la famille. Leur living-room offrait un espace agréable où, après un bon repas, nous nous trémoussions au rythme de l'OK Jazz, d'Afrisa ou d'une autre gloire africaine ou antillaise. Vieux Mario, DJ attitré, avait une gamme très variée de musique. "Le premier Gaou n'est pas gaou" était à la mode à l'époque.
3. Lorsqu'il apprit que nous venions à la Barbade, il s'était exclamé: "Leki, obebi na yo! Okozonga lisusu te. Po na nini? ... Tu auras une maison à colonnades peinte de blanc, une maison coloniale quoi. Tu sera gâté avec le soleil." En effet, Ingrid et lui avaient quelques années auparavant passé des vacances en Martinique ou en Guadeloupe. Il savait donc de quoi il parlait. Comme cadeaux d'adieu, le couple Gaston nous avait offert deux grands essuies-mains de plage que nous gardons et utilisons précieusement.
4. En 2009, il m'a raconté comment un compatriote l'a calomnié après qu'il a décidé d'annuler le mariage coutumier de sa fille qui terminait avec brio ses études de médecine. En effet, le fiancé de sa fille alors au chomage avait déclaré qu'il ne chercherait plus de travail et vivrait aux crochets de sa future épouse. C'en était assez pour que le pater familias mît fin à l'aventure. Le compatriote, connu sous le surnom d'Allo Berlin, en profita pour le diffamer à qui voulait l'entendre, en racontant n'importe quoi au sujet de Vieux Mario. Bien sûr que les gens enviaient sa stabilité familiale! Bien sûr que tous les visiteurs et amis ne voyaient pas d'un bon oeil la réussite sociale de ses enfants. Bien sûr que la douceur d'Ingrid dérangeait les jaloux, surtout les jalouses, pour qui ce couple a tenu trop longtemps.
5. Vieux Mario, comme tout homme, n'était ni un saint ni un ange. Il avait par contre le sens du réalisme. La compagnie d'Ingrid a été capitale dans sa vie. Ils se sont aimés dès le premier jour de leur rencontre à l'université. Ce qui a provoqué un tollé parmi les condisciples à tel point qu'ils auraient presque été lynchés n'eut-été le courage d'Ingrid. A deux, ils ont repoussé l'agression raciste de leurs copains de fac. Et ce jour-là Ingrid a juré: "Je vivrai toute ma vie avec cet homme". Cinquante ans plus tard, pari gagné en dépit d'énormes épreuves endurées. La mort les sépare, enfin.

25 janv. 2014

A propos de l'abbé Pini-Pini

"Claver,
Tu as promis de réagir à mes remarques sur Pivari, mais tu n'as toujours rien écrit. Comme par le passé tu oublies tes promesses. Je comprends que tes obligations professionnelles t'éloignent quelques fois de tes lecteurs. Je crois que tu as jugé ton ancien condisciple au lieu d'être objectif. Entre-temps, tu as parlé de VDB d'heureuse mémoire, de politique-jeu de dames et d'autres sujets. J'attends donc."
 
 
Je te remercie de m'avoir rappelé l'omission.  Je ne vais pas revenir sur mes relations avec l'abbé Evariste Pini-Pini qui est plus que juste un condisciple, un ami. Par contre, je vais répondre à la question que tu n'as pas posée, mais qui te préoccupe sans aucun doute: sa situation actuelle. Voici mon avis!
1. Le problème de l'abbé Pini-Pini avec l'évêché de Namur relève d'une affaire personnelle bien qu'elle ait franchi la sphère publique et collective. Comme lui-même donne là-dessus des informations suffisamment détaillées sur sa page Facebook, il ne me revient pas de le juger par rapport à ses devoirs de prêtre ni par rapport à ses résolutions personnelles. C'est sa liberté; je la respecte. Son libre-arbitre seul lui sert de guide. On s'est parlés pendant près de deux heures lorsque je me trouvais en Hollande. Ce que nous nous sommes dit reste entre nous. J'ai toutefois retrouvé Evariste tel que je le connais, tel que j'ai toujours connu dans ses prises de positions. Il a le courage de dire clairement ce qu'il pense. Manque de tact ou naïveté? Esprit polémique ou ouverture d'horizons? Quoi qu'il en soit, la responsabilité de sa vie, de ses choix, opinions et décisions lui revient entièrement.
2. Evariste a publié un livre sur la colonisation et l'évangélisation belges dans lequel il présente son point de vue, comme l'ont fait beaucoup avant lui et comme le feront d'autres après lui. Ce livre constitue un témoignage de son expérience vécue et de ses options de vie. Bien documenté et brassant des sources comme des registres d'ordres variés - intellectuel, historique, politique, religieux, sociologique, anthropologique, journalistique, témoignage - ce livre s'engage solidement dans la condamnation de l'hypocrisie qui a toujours accompagné les rapports inégaux entre les hommes, les races, les sexes, les classes. Que je ne sois pas d'accord avec certaines de ses affirmations fait partie du débat auquel tout intellectuel peut participer; cela ne ferait que prouver la pertinence du sujet.
3. Au-delà de tout ceci, Evariste a mon soutien. Quoique l'Eglise catholique romaine ait ses traditions douteuses de gouvernement, j'estime qu'en tant que prêtre et homme, Evariste Pini-Pini mérite du respect, de la considération et de la reconnaissance pour tout le travail d'apostolat et de ministère qu'il a exercé depuis bientôt trente ans. Je déplore le tapage médiatique qui a été créé autour de cette affaire, qui jette de l'ombre aussi bien sur l'église que sur le prêtre incriminé. Quelle que soit la gravité de ce qui lui est reproché, la hiérarchie aurait dû agir dans un esprit de vérité et de correction sacerdotale plutôt que de le pousser au pied du mur. Hélas, c'est comme cela que fonctionne l'Eglise sainte et catholique dans certains endroits.

Le football africain et l'argent

Des sommes fabuleuses sont à disposition dans les métiers du foot. Les Clubs européens brassent des millions. Les fédérations gèrent des millions. La FIFA pendant la finale des mondiaux administre pas moins de 40 milliards de dollars, dit-on. Les Africains évoluant en Europe et sous d'autres cieux en bénéficient. L'an passé, on citait le Camerounais Eto'o comme le mieux payé de la planète. George Weah en sait quelque chose, qui équipait l'équipe nationale du Liberia alors qu'une fédération nationale en était le gestionnaire. Ces millionnaires créés ailleurs se pavanent devant les pauvres collègues locaux en exhibant les bienfaits de l'argent gagné à la sueur de leurs pieds. Chapeau! Mais que se passe-t-il sur notre beau continent?
En RDC mon pays, l'argent du foot est un problème quoique quelques rares mécènes locaux y pompent de l'argent. Le TP Mazembe constitue un cas exceptionnel à cause de la générosité personnelle de Moïse Katumbi. Les autres clubs survivent difficilement. Il arrive souvent qu'à la veille d'une grande compétition, on ne sache même pas si l'équipe va voyager ou pas. En 74, à la suite de leur victoire en Egypte, les Léopards avaient reçu des maisons à Kinshasa-Salongo et des voitures sans essence. En 2009, les Léopards vaniqueurs de la CHAN, vainqueurs ont reçu des jeeps tout terrain. Aux dernières nouvelles, André Mandokolo aurait distribué à chaque ancien Léopard 500 USD, un sac de riz ou un carton de chinchards. Un acte très généreux de sa part mais qui met à nue un système où des personnes qui ont fait l'honneur du pays n'ont pas été récompensés à leur valeur pendant que des aventuriers à l'envergure douteuse se remplissent les poches en puisant impunément des millions au robinet du trésor public. Afrique de misère et de précarité! Afrique pauvre, démunie et maudite à jamais!
Quant aux Léopards qui défendent aujourd'hui les couleurs nationales en Afrique du Sud, ils ont connu une préparation très difficile. Exposés à la faim et à la soif, ils auraient même été délogés de leur hôtel. J'ai lu cela sur le site Africatime, on y expliquait notamment pourquoi Trésor Mputu s'est désisté. Le ministère des finances n'aurait pas débloqué les fonds à temps. Ces jeunes gens sont à mon avis des héros. Qu'ils se soient hissés parmi les huit meilleures équipes du continent relève quasi du miracle. Chapeau à Santos et à sa bande! Selon moi, qu'ils gagnent ou pas la coupe, le fait qu'ils participent aux quarts de finale doit être récompensé. C'est une question de fierté nationale.
100 000 USD ont été promis aux Nigérians s'ils vanquaient le Maroc. Eh bien, les Super Eagles sont parvenus à battre à quatre reprises Lamyaghri après avoir été menés 3-0 à la mi-temps. Exploit géant certes, mais il y avait aussi des milliers de dollars de motivation. Ils se sont surpassés, et leur persévérance a payé. Le gros lot est là, du moins officiellement, et j'espère que les autorités nigérianes tiendront à leur parole; car tout peut arriver tant que l'argent ne leur est pas encore versé. Le mot "corruption" vous dit-il quelque chose?
Pour moi, nos compatriotes africains qui disputent la CHAN méritent d'être payés par leurs associations ou leurs gouvernements exactement comme le sont ceux qui évoluent sous d'autres cieux. Ce n'est pas un don, mais un salaire mérité pour un travail accompli. Au lieu de détourner sans vergogne l'argent public assigné à ce but, les dirigeants auraient intérêt à récompenser nos talents sportifs. Fini le temps d'une Afrique de misère dirigée par des millionnaires opportunistes et criminels.
 

24 janv. 2014

Kulutu Gaston Mario, repose en paix!

La nouvelle de la mort de Vieux Mario vient de nous surprendre, Clavère et moi-même, comme un ouragan dévastateur. Nous sommes sans parole, tellement surpris par ce malheur. Chaque fois que nous évoquons notre séjour à Berlin, nous citons le nom de Vieux Mario, car s'il est des personnes qui nous ont marqués à Berlin et y ont rendu notre séjour heureux, Ingrid et Gaston Mario sont de ceux-là. En plus de mes cadets doctorants Willy Musitu et Fulgence Kambembo, je citerai aussi les famille Ekumba, Kylaba, Maman Annie Akuda et Vieux Paul Imbanda. Nous nous sommes connus en 1999. Nous nous rencontrions régulièrement soit chez eux soit chez nous, soit chez des amis communs. Si je devais raconter tout ce que je sais de cette famille, depuis leur rencontre comme étudiants en Tchecoslovaquie jusqu'à ce jour où la mort les a séparés, j'écrirais facilement un livre. Ingrid et Gaston Mario ont traversé des défis sociaux, des tempêtes raciales et culturelles de toutes sortes. Je n'oublierai jamais nos conversations avec Ingrid au sujet des (enfants) métis tels qu'ils sont perçus en Afrique et en Europe. Bien inculturée dans tradition congolaise, Ingrid parlait aussi bien le lingala que le français. Ils ont tenu à ce que leurs enfants suivent tous une formation universitaire, moyen efficace pour vivre dans leur environnement aux multiples défis.
Lorsque nous les avons connus, Vieux Mario était à la retraite prématurée, victime d'un AVC suivi d'une paralysie qui l'avait frappé du côté gauche. Sa femme allemande, Ingrid, travaillait encore comme pharmacienne. C'est le premier couple mixte qu'il m'a été donné de voir vieillir ensemble. Les enfants étaient déjà grands, pour la plupart sortis de la maison. Son fils Champro faisait des va et vient dans le cadre de son travail. Très vite, j'ai découvert que Vieux Mario était prince kongo de la dynastie Menikongo, ami d'enfance de Jean-Jacques Kande et Dominique Sakombi, oncle de Mawampanga. Il a vu Mobutu venir draguer Maman Antoinette qui fut sa voisine de parcelle à Ngiri-Ngiri. Il a vu Léon Lobitch prendre le bus pour se rendre au travail. Il a vu... Sa soeur aînée fut gouvernante des enfants Mobutu. Etc. Kulutu Mario mélomane possédait de vieux 33 Tours d'une rareté exceptionnelle, dont une pochette de l'OK Jazz sur laquelle on pouvait reconnaître Maître Nyimi Mayidika Ngimbi musicien du temps de ses études. Intellectuel et analyste politique averti, il  possédait également une série de photos-souvenirs impressionnants, des documents d'archive .instructifs et un carnet d'adresses bien fourni.
Parti en formation universitaire en 1960 en Europe, il y est resté et s'est installé à Berlin jusqu'à sa mort. Il est quelquefois retourné au Zaire du temps où Kande et Sakombi étaient forts dans le régime. Le président les avait une fois reçus, lui et son épouse, au Mont Ngaliema, et se serait étonné de les voir sortir sans qu'ils lui aient demandé de l'argent. Leur dernier séjour en famille s'est terminé en queue de poisson, sommés par des circonstances inattendues de quitter Kinshasa. Comme l'a écrit l'aîné Paul Indongo-Imbanda, Vieux Mario aimait rire et faire rire. Sa tête était pleine d'anecdotes. Viveur, jouisseur de la vie, Vieux Mario adorait la bière Becks. A une époque antérieure, cet ambianceur-né avait tenu un bar-dancing africain du côté de KaDeWe où Africains, Antillais, Latino et Afro-Américains allaient se défouler. Dans un bar, il achetait toujours deux bouteilles de bière à la fois. Un jour, il m'a surpris: "Dis Claver, il paraît que Petit na yo moko abali basi mibale. Bapetit oyo baza sérieux te".
Nous allions souvent chez lui. Et à chacun de mes passages à Berlin, je ne manquais jamais d'aller leur rendre visite et de lui apporter une petite bouteille de rhum, car il en était amateur. Lors de mon séjour d'enseignement à Humboldt de mai-juillet 2009, je suis personnellement intervenu pour le réconcilier avec son ami Léopard. Il m'avait appelé pour me remercier. Vieux Mario m'a révélé beaucoup de confidences sur sa vie, sur ses relations, sur ses positions politiques et idéologiques. Leur maison était ouverte à toutes les nationalités du monde sans distinction de race, ni de genre, ni de religion. Ce que j'ai admiré chez ce sage, c'était son sens d'écoute, d'accueil et d'humanité, sa largeur d'esprit, sa générosité. Il m'a également donné beaucoup de conseils dont certains étaient ironiques, pratiques.
Nos sincères condoléances à Ingrid et à toute la famille étendue Mario. Que son âme repose en paix!
Kulutu Mario, kende malamu. Pema na boboto ya Nkolo Nzambe! Tu nous manqueras toujours.



Vieux GASTON MARIO in memoriam

Chères TOUTES,
Chers TOUS,
 
La Diaspora congolaise de Berlin a la profonde douleur d'annoncer le décès de notre Compatriote MARIO GASTON - "Vieux MARIO", "LÉOPARD" -, décès survenu le jeudi, 23 janvier 2014, à 10.30', à Berlin.
 Toujours souriant, prêt à rire et, surtout, à fairer rire, telle est l'image que nous laisse, à jamais, le Doyen de la Communauté congolaise de Berlin et de la RFA.
 A sa famille biologique, à ses enfants et petits-enfants, nous présentons nos condoléances les plus affligées et leur disons, en ce moment douloureux: du courage, encore du courage et toujours du courage.
D'amples et complémentaires informations vous seront communiquées dans les tout prochains jours.
 Que l'âme du Disparu repose en paix.
 
Iseewanga Indongo-Imbanda

19 janv. 2014

La politique: un jeu de dames?

1. On a toujours dit, à tort ou à raison, que le président Maréchal Mobutu était un grand "damiste", imbattable au damier. Le film Le Damier de Balufu en est une preuve irréfutable. A se demander si, comme c'est souvent le cas, on le laissait gagner par complaisance ou parce qu'il était effectivement un excellent joueur de dames. Allez-y voir. Je crois que l'une et l'autre explication vaut, car pour les lèches-pattes l'occasion était propice de gagner les faveurs du chef en le sublimant outre-mesure.
2. Mon regard de littéraire et de dramaturge me laisse croire qu'il était un excellent damiste politique. Orateur doté d'une extraordinaire capacité de mise en scène, Mobutu savait présenter les choses en sa faveur et convaincre même les plus récalcitrants de ses détracteurs. Un proche ami était toujours forcé de changer son point de vue sur lui à chaque fois qu'il entendait un discours du Guide-Maréchal. En juin 1980, peu avant son arrivée à Rome, les étudiants du Campus de Kin s'étaient révoltés à cause de leur alimentation. Un ami lui a posé une question à ce sujet lors de sa rencontre avec les ecclésiastiques zaïrois de Rome à la résidence de l'ambassadeur Tshimbalanga.
3. Voici plus ou moins la réponse de Mobutu: "Soki mama alambi matembele, makayabu, kwanga. kasi mwana alingi kolia loso na mbisi (Si une maman offre du matembele, du poisson salé et de la chikwangue, mais que l'enfant préfère manger du riz au poisson), ce dernier n'a pas, pour cela, le droit de casser les marmites à la cuisine. Il doit aller d'abord exposer son voeu. C'est justement à ce dialogue que j'ai appelé les étudiants. Il faut quand même de l'ordre. Vous faites du désordre, je vous arrête." Tout le monde présent a applaudi bien entendu, même moi entraîné dans la mêlée. A ce niveau de maîtrise de la parole, il était très bon joueur de dames.
4. Une fois, il avait engagé un directeur de cabinet d'ethnie luba. Il aurait reçu des coups de fil de plusieurs personnes le décourageant et le mettant même en garde qu'il allait regretter ce choix. Pour expliquer son choix, il en a parlé au Stade du 20 mai. Les historiographes s'en souviennent assurément. La mise en scène était tellement bien agencée que dans la presse personne n'avait osé remettre en question l'existence de ces coups de fil. C'était son point fort. Mobutu exerçait l'art de la politique comme un jeu de dames.
5. Ces mises en scène ont existé, existent, et existeront tant que le noble métier de la politique continuera d'exister. Pour se débarrasser d'opposants trop encombrants, on n'hésite pas à fomenter un coup d'état monté. Pour faire taire un opposant trop bavard, on crée une cellule du silence. Tchicaya U Tam'si avait trouvé mieux: Le maréchal Nnikon Nniku a exigé de ses collaborateurs de se crever un oeil pour faire partie du gouvernement. Eh bien, un jour après, tous les ministres étaient devenus borgnes. De là à obtenir un gouvernement d'aveugles, de toque-toque ou de fous. Des empires se sont érigés sur la base de ce jeu. 
6. Observez bien la politique dans n'importe quel pays du monde. Vous y retrouverez tous ces cas de figures, et même d'autres, inédits. La politique, véritable damier, est un champ extraordinaire pour la révélation de la créativité de l'imaginaire. Si vous apprenez un jour que je fais de la politique, sans aucun doute ce sera pour y appliquer ma théorie dramaturgique. Placez bien vos pions, vous y verrez clair. Les pions fonctionneront d'eux-mêmes, automatiquement, sans intervention immédiate ni permanente de votre part. Seulement, veillez à contrôler les tendances qui s'en dégagent. Vous serez maîtres du jeu. La politique, c'est cela. Un jeu de dames, rien d'autres!

17 janv. 2014

Joyeux Anniversaire Kamvinda Vwanga

18 janvier. PKV fête son enième anniversaire. Je lui ai toujours dit de m'attendre pour qu'on totalise ensemble le chiffre zéro. Mais non! Il est très pressé. Il n'écoute pas; il n'écoute pas l'appel de son ami. Bon anniversaire KV. Que les fleurs de cactus t'accompagnent au cours de cette longue année, car préssé comme tu l'es, you can't wait to turn 0. Many happy returns, Man.

15 janv. 2014

Un email de Ben Van den Boom

From: benboom@casema.nl
To: clmabana@hotmail.com
Subject: Bonjour
Date: Fri, 17 Oct 2008 14:22:59 +0200


Cher Claver
Ca m'a fait un grand plaisir de recevoir un message de toi.
C'est intéressant de savoir qu'un ancien Petit-chanteur de Kenge est
professeur dans une Université dans le "West Indies".
Quand j'étais plus jeune je viendrais te visiter au Barbados.
Nous avons regulierement contact avec Noel Manzanza , qui habite
et travaille à Paris: il est toujours en bonne forme et il a beaucoup de
succes avec son groupe de percussion au Disney-Land.
Je suppose que tu n'es pas seul et que tu as une épouse.
Chaque deux ans nous avons une reunion à Paris avec des anciens de
Kenge et Kinshasa.
Des que nous aurons la prochaine reunion je veux te faire savoir la date.
Je te souhaite beaucoup de succes dans ton travail et beaucoup de
bonheur dans ta vie, aussi au nom de ma femme.
Bernard ( Ben) van den Boom

14 janv. 2014

Hommage à Ben Van den Boom (1923-2014)

Avec la mort du Père Bernard Van den Boom se tourne une page spéciale de l'histoire du diocèse de Kenge. Il a fait partie du premier tandem SVD qui a franchi les frontières du Congo-Belge le 10 octobre 1951 pour continuer l'oeuvre de l'évangélisation commencée par les missionnaires jésuites. Le jeune prêtre qui accompagne le patriarche Jean Van der Heyden qui deviendra quelques années plus tard Préfet Apostolique de Kenge ainsi que le Père Adrien Van Gorp, travaillera tour à tour à Beno, à Misay et à Kenge I. Ceux qui ont un certain âge se souviennent de sa "Missa Misay". C'est plutôt à Kenge qu'il accomplira sa première oeuvre la plus notable: les Petits-Chanteurs et Danseurs de Kenge entre 1964 et 1967, basés à la Paroisse Saint-Esprit. Avec ce groupe, il fera sortir un disque 33 Tours "Missa Kwango" et animera des représentations culturelles qui mettront Kenge sur la carte du Congo. Les Petits Chanteurs et Danseurs effectueront en 1967 des tournées en Europe, plus précisément en Belgique, en Italie, en Suisse et au Canada. Au retour de ce voyage, Ben Van den Boom s'installe à Kinshasa où il fonde le groupe Chem Chem Yetu au Carrefour des Jeunes. L'argent perçu de ces tournées a servi à la construction de l'école primaire des filles Ntetembo et Ntinu-Ngemba. Je dois avouer que j'ai suivi de très loin son évolution à Kinshasa. Quoi qu'il en soit, sa contribution à la culture de la RDC est énorme. Chem Chem Yetu est le berceau des musiciens de talent comme Donat Mobeti, Lokwa Kanza, Reddy Amisi, Pablo Bokunde de Zaiko Langa Langa ou le percussionniste Maître Nono Tsakala Manzanza.
J'ai eu une relation particulière avec le Père Bernard. C'est en juillet 1965 que j'avais fait la connaissance de ce talentueux musicien  à la paroisse Saint Esprit. J'étais venu à Kenge passer mes toutes premières vacances avec ma famille. La rue Kasai que j'habitais donnait directement sur la paroisse ou se situait dans le prolongement de la paroisse à quelques trois cent mètres. Ce qui m'a donné l'occasion d'y passer très souvent et jouer avec les autres enfants du quartier. Apôtre des jeunes, missionnaire dans le coeur et dans l'âme, le père Bernard mettait à notre disposition des jeux que je découvrais pour la première fois (domino, mensch, cartes de voitures, mille bornes, scrabble, moulin), des balles de football, basket ou volley. Nous pouvions les emprunter pour un ou deux jours et les remettre à son bureau. Il organisait aussi des projections de films: c'est dans la dernière salle du seul bâtiment résidentiel de Saint-Esprit que je vis pour la toute première fois un film. C'était un film de Charlot et Bourreau (sic). Le presbytère paroissial abritait les pères Frank Roelandts, Albin Schmitt, les abbés Denys Luhangu et Longin Makula.
Reparti vers Makiosi fin août 1965, j'y reviens en octobre pour la troisième année primaire, mon père étant parti poursuivre une formation pédagogique à Léopoldville. C'est là que je vécus le putsch de Mobutu du 24 novembre. Cette fois, j'habitais chez mon oncle Paul Valentin Tsakala Mpilamosi sur l'avenue Laurence devenue plus tard Musey. Le père Bernard ayant découvert que je venais presque tous les matins à la messe m'a proposé de devenir servant de messe. Ce qui se fit grâce à Romain Kabasi, Jean-Paul Munganga, Mundele, Kapata, Macaire Ngasia, Pambo, et d'autres. Dès novembre 65, je devins donc servant de messe, luttant contre le latin. "Ad Deum qui laetificat juventutem meam.... Qui fecit caelum et terram" était devenu mon langage. Comme tous les servants, j'avais éprouvé un mal terrible à retenir le "Suscipiat.... Ecclesiae suae sanctae". Dieu seul sait ce que je récitais. Ensuite, m'ayant entendu chanté, le père Bernard me proposa de devenir chanteur dans le groupe des PCDK. Un honneur pour tout enfant de Kenge de l'époque. J'étais donc chanteur deuxième voix de novembre 65 à juin 67. Tout cela avec la contribution ou autour du Père Bernard.
Ma vie à Kenge, comme celle de beaucoup de garçons de mon âge, tournait autour du Père Van den Boom. J'ai encore quelque part une photo passeport qui date de cette époque. Noël Manzanza en a, je le sais. Un événement malheureux a marqué Kenge à cette époque-là: un ami du père, Mr Daniel, avait conduit des jeunes au bac de Kenge II et trois dont Mazumbu sont morts noyés dans la rivière Wamba. C'était en 66 si ma mémoire est bonne. J'ai quitté le groupe alors que les Petits Chanteurs et Danseurs de Kenge se trouvaient en Europe en août 67. Je n'avais pas participé au périple européen à la suite du refus de mon père de nous laisser partir, mon cousin Charles Makiosi, mon oncle Dieudonné Bunda et moi. A la fin de la formation de mon père à Kinshasa, je dus repartir vers Makiosi, puis Kimbau où j'ai continué ma scolarité.
Voyez comme l'impact de ce père a été vital dans mon parcours, du servant de messe à Kenge au séminariste à Kalonda, Mayidi, Rome et au diacre et prêtre à Kenge. Merci Père Ben Van den Boom pour m'avoir montré une partie de mon chemin. Je vais publier quelques emails qu'il m'a envoyés il y a quelques années. J'avais espéré le rencontrer lorsque j'étais à Gröningen en novembre-décembre 2013, mais cela ne s'est pas fait. Je l'ai remercié dans mon livre Des transpositions francophones en 2002. Je l'ai aussi cité dans un article sur l'oralité africaine.
Adieu Ben Van den Boom, artiste et homme de culture, compositeur du meilleur Credo qu'il m'a été donné de connaître en kikongo: "Ikwikila Nzambi Tata, ikwikila Nzambi Mwana, ikwikila Mpeve Santu". Paix éternelle dans la maison du Père Céleste.


Ben Van den Boom in memoriam

R.I.P.
Le Père Bernard Van Den Boom vient de nous quitter ce lundi 13 janvier 2014 à 14h à Breda (Hollande), à la suite d'une longue maladie. Fondateur des Petits Chanteurs et danseurs de Kenge et de Chem-Chem Yetu de Kinshasa au Carrefour des jeunes à Matonge.
Que son âme repose en paix ,et nos sincères condoléances à sa famille.
 

12 janv. 2014

Deux l'oeufs

A l'école on me parlait de "chaud l'eau"; on disait que les Chinois commettaient souvent cette faute en français à cause de la structure fondamentale du chinois. A Kalonda, il y avait un "Frère Les Oeufs" (prononcé les oeufffs), le frère Cléophas Kroegman, qu'on appelait aussi Frère-Mouton. On m'a encore dit que Mr Eyadema du Togo disait: "le léléphant". Aujourd'hui, ma fille Ibangu nous a surpris en mangeant "deux l'oeufs":
- Maman, j'ai mangé deux l'oeufs.
- On ne dit pas deux l'oeufs, mais on dit: deux oeufs."
Résultat du français parlé dans un milieu anglophone! Moralité: il faut assurer un cours de grammaire française aux deux trésors, dès qu'ils seront en mesure de comprendre les subtilités du genre, du pluriel, de la prononciation des rrrrrrrr. Hélas, à cause de la scolarisation, ils sont plutôt anglophones.
Ce soir encore, alors qu'elle faisait des exercices d'addition, elle a demandé à sa mère ce que c'est "seize" en anglais. Elle sait compter en français, mais ne sait pas écrire les chiffres en français. Comme son frère d'ailleurs.

Mort orchestrée de Paul Kagame?

Sur Facebook circule depuis deux ou trois jours la nouvelle selon laquelle Paul Kagame, le président rwandais, serait mort, ou mortellement atteint par des balles. Des scènes de liesse auraient eu lieu à Bukavu, Goma, Butembo, bref dans l'est de la RDC. Le Rwanda dément; les médias rwandais le donnent encore vivant. RFI diffuse la nouvelle. Chacun y va de sa version. Qui devons-nous croire finalement? Secret d'Etat.
Il y a cependant de quoi se poser des questions. Comment une population peut-elle se réjouir de la mort d'un être à ce point? Mandela mort il y a un mois a été pleuré par le monde entier. Si la mort de Kagame suscite de la joie chez les RD Congolais, c'est qu'il est détesté dans ce pays; c'est qu'il est un mauvais. Les Congolais l'accusent de semer la guerre, de soutenir les rébellions qui causent le désarroi et la misère à l'Est, de vouloir annexer cette partie, de tirer profit des ressources minières et naturelles de ce pays. Massacres et atrocités, viols des femmes, incendies de maison, pillages, exploitations illicites des ressources de la RDC, tout cela a aux yeux des Congolais un seul instigateur: Paul Kagame. Est-ce pour autant dire que sa mort amènerait automatiquement la paix dans cette partie de la RDC? J'en doute fort. Car les intérêts et les appétits des exploitants des richesses dont régorge cette région sont immenses et tentaculaires. Les multinationales ont aussi leurs mots.
La haine que Kagame a répandue parmi les populations, les morts qu'il a causées sur le territoire rdcongolais, les humiliations qu'il a infligées aux Congolais, resteront gravées dans la mémoire collective. Les Congolais ne les lui pardonneront jamais. Malheureusement, il bénéficie de la complicité des traitres congolais assoifés de pouvoir et de richesses, il jouit du soutien des grandes puissances impérialistes et coloniales. Celui que les Congolais détestent est adulé par la communauté internationale et ses institutions-phares. Pour preuve, le Rwanda siège au Conseil de Sécurité. Le Rwanda a réussi à vendre son génocide pendant que la RDC éprouve tout le mal du monde pour faire croire à cette même communauté internationale que la rébellion a déjà causé plusieurs millions de morts. Les RD Congolais ont toutes les raisons du monde pour le détester, le honnir, et peut-être l'éliminer physiquement si l'occasion leur était offerte. C'est ce que prouvent ces scènes de liesse à l'annonce orchestrée de la mort de Kagame. Qu'on se le dise, avant comme après Kagame, ce sera la même chose. Autant ne pas se réjouir de sa mort qui ne changera pas grand chose au cours de l'histoire. Il faudra par contre s'attaquer à la racine du mal, celui qui a été infiltré dans le coeur des gens.

Ariel Sharon mort enfin.

Paix à son âme! Après un si long coma de huit ans, le voilà enfin parti. C'est quelqu'un que je connais depuis une bonne trentaine d'années, peut-être même une quarantaine. Au fils du temps, il m'a paru sous plusieurs visages. Héros pour Israël, il mérite des funérailles nationales. Cependant, il demeure pour les Palestiniens un personnage controversé et un sanguinaire. 
Homme radical à tout point de vue, Ariel Sharon a eu une carrière militaire et politique exceptionnelle. On ne peut lui reprocher d'avoir servi son pays, quoique certaines de ses actions soient difficilement acceptables pour tout le monde. Pour ma part, j'admire l'homme d'actions et de principes, sans plus. Paix à son âme!

L'Afrique actuelle au fil des jours

Lybie, RCA, Sud Soudan, RDC. Combien de crimes, de morts d'innocents ou de serviteurs de l'Etat? J'en viens à quelques réflexions sur cette situation.
En RDC un colonel est tué après avoir libéré l'Est du M23. En Lybie, c'est un vice-ministre. En RCA, c'est la rue qui tue sous le couvert d'un conflit anti-islamique. Au Sud-Soudan, les forces gouvernementales reprennent le contrôle d'une ville. Les morts se comptent par milliers. La violence est partout, sous différentes formes. Tous ces pays ont en commun l'existence d'un phénomène: la rébellion.
Djotodia. Voilà un chef d'Etat improvisé à la faveur d'un putsch ou de la fuite de son prédécesseur. Cela s'est déjà vu ailleurs. Et souvent, ces chefs de guerre mués en présidents autoproclamés ne savent pas comment gérer une république. Du maquis au palais présidentiel, le pas se franchit vite, mais l'homme traîne à adopter les manières propres à son nouveau métier. Le chef prend le pouvoir l'arme à la main, l'exerce l'arme à la main et s'y maintient l'arme à la main. Il ne sait pas faire autre chose. Le maquis, lieu de survie par excellence, ne forme qu'à un pouvoir totalitaire, à la dimension étroite de l'idéologie ethnique ou religieuse qui l'a suscité. Rien d'étonnant que ces maquisards deviennent tous de piètres et sanguinaires dictateurs. Djotodia a été incapable de contenir les violences à Bangui et en RCA, parce qu'il n'a jamais connu que le langage de Seleka, c'est-à-dire de l'arme et de la terreur. Que retiendra l'histoire de sa courte présidence? Rien de positif. Il a semé la pagaille, peut-être il a habilité les musulmans dans un pays unilatéralement géré par les chrétiens depuis son indépendance. Comme caricaturait Ahmadou Kourouma à propos du Liberia, un président vient, s'empare de la caisse de l'Etat, et disparaît dans la nature.
Si on y réfléchit à fond, on constate que partout où une rébellion a pris le pouvoir, a toujours existé un régime de terreur. Aucun pays n'y fait exception. Le schéma est souvent le même. On muselle la population, on neutralise l'ancien pouvoir et l'ancienne armée, on quadrille le pays, on suspend la Constitution, qu'on manipulera par la suite grâce à un clientélisme démagogique pour installer un semblant de démocratie alors qu'en réalité on tient les rènes du pouvoir. La population, résignée ou avide de changement, salue allègrement ce nouveau règne de l'arbitraire.
Le Sud-Soudant en fait la cruelle expérience. La rébellion a conquis l'indépendance en réussissant à scinder le Soudan en Nord et en Sud, mais il n'a pas fallu attendre longtemps pour que surviennent des guerres et des rébellions. La base de ces conflits est politique, ethnique, religieuse et économique. Les richesses naturelles sont en cause. Et ces guerres constituent un échec de la démocratie dont j'ai toujours dit qu'elle n'est pas faite pour nous. Chaque régime l'évoque quand cela lui convient.
De là on en vient à reconnaître que nous sommes gouvernés par des leaders plus soucieux de leurs propres intérêts (pouvoir, gloire, enrichissement) que du bien de l'Etat. La population vit constamment dans l'insécurité, la peur et la pauvreté pendant que leurs gouvernants amassent des sommes colossales. Les inégalités sociales sont flagrantes alors qu'on proclame la justice sociale et la paix. Il y a eu des conférences nationales, des guerres de libération, des printemps arabes, et que sais-je encore, au nom de la démocratie. Résultats? Rien. En fait, la démocratie est dictée d'en haut par les Etats-Unis, l'ONU et les anciens empires coloniaux comme la bonne gouvernance est imposée par les institutions financières telles le FMI ou la Banque Mondiale. Nos pays sont notés à la mesure de leur prouesse face aux attentes de ceux qui dirigent le monde. Le modèle économique occidental a encore de beaux jours devant lui. En d'autres mots, l'Afrique est incapable de se gouverner selon les règles de la démocratie et de la bonne gouvernance. La violence y est le maître-mot dans ces régimes hermétiques. Et la logique veut que le salut des populations viennent des anciens maîtres. 

Un commentaire

"Mbuta, vous avez parfaitement raison. Mais moi, j'irai plus loin et je peux l'affirmer sans hésiter. Il y a beaucoup de choses que vous ne savez pas, Mbuta. Pour moi, le vicaire général Onésime Muyembe est capable de fomenter un tel forfait. Vous ne le connaissez que de surface. Doyen est victime de son franc parler dans ce diocèse de Bar-a-wa. On l'a suspendu pour avoir refusé de se rendre à Matari, mais ils sont nombreux les prêtres dans le même cas sans subir une suspension. On est très mécontent de le voir travailler: on lui met les batons dans les roues jusqu'à ce qu'il se décourage et cède."

11 janv. 2014

A propos de la surprenante nouvelle

"Claver, décidément tu en veux aux curés de Kenge. Pourquoi te plais-tu à exposer leurs conflits sur le net alors qu'il s'agit d'individus avec noms et identités précis? C'est malsain, surtout qu'une affaire pareille pourrait bien faire l'objet d'un cas de tribunal. Atteinte à l'intégrité physique d'un individu. Tu ne leur rends pas un bon service. En plus, tes commentaires sont à la limite du sarcasme et du pamphlet. Mon cher ami, tu en es parti depuis belles lurettes, ne t'y accroche plus."
 
Ma réponse:
 
1. Ce texte, je ne l'ai pas inventé. Il se trouve sur Facebook, sur ma page à moi. Il y a des individus qui l'ont lu entretemps. Ce n'est pas moi qui expose les conflits de Kenge, ils sont là. Par contre, j'ai pris le loisir d'y ajouter ma pointe. Lorsque j'écris que l'abbé Singa est suspendu "ad aeternitatem", je reflète la réalité de sa situation. Là se trouve justement le point du conflit. Ce prêtre suspendu exerce la charge de directeur général de l'ISTM Kenge, institution sous tutelle de l'état congolais qui l'y a nommé légalement (pas canoniquement); et apparemment, avec un certain succès dans le contexte difficile de notre pays.
2. On sait, d'autre part, que les cordons sont tendus entre ce prêtre et sa hiérarchie. J'ai lu sur le net une lettre où un avocat le traite de "prêtre en rupture de communion avec son diocèse". (Je le reprends de mémoire). On sait que, pour avoir été contesté par le premier nommé, le Vicaire Général n'entretient pas de bons rapports personnels avec son aîné dans le sacerdoce. De là à ce qu'il engage un "commando" pour terroriser son aîné, me surprend et me laisse sans paroles. Qu'y gagnerait-il? Qu'en est-il du pardon fraternel dont les deux hommes de Dieu sont des annonciateurs privilégiés. Plusieurs questions peuvent se poser à ce niveau. Je préfère les garder pour moi.
3. Je répète que mon intellect m'interdit d'accepter cette déclaration de l'abbé Singa comme vraie. C'est pourquoi, je laisse à chacun la liberté d'en juger selon ses convictions. Mais c'est surprenant. Qui est l'informateur? Quelle est la source de cette information? Cela peut se verser dans le rang de l'intoxication médiatique car la colportation, la calomnie, la médisance, l'accusation gratuite, la volonté de nuire, sont de puissants vecteurs de division et de haine. Quelles sont les motivations derrière ces accusations? Etc.
4. L'abbé Singa se sent sûrement en insécurité dans un pays où n'importe qui peut être agent de l'ordre le jour et terroriste ou terminator la nuit. Je le comprends. Que de recourir à de tels malfrats pour régler une situation entre prêtres catholiques relève simplement d'un manque de charité évangélique et pastorale, voire de la paganité la plus exécrable. Si le pouvoir laïc et républicain possède des structures judiciaires pour punir de tels crimes, a fortiori les agents de l'église, institution par excellence de réconciliation, peuvent mieux agir que comme cela. J'ose espérer que cette accusation se révèle fausse, basée sur une information erronée et sur la mauvaise intention des "intoxicateurs".
5. Quant à mes commentaires, comme j'aime à le répéter, ils n'engagent que moi. J'aime bien me contredire suivant les cas; mais j'ai des convictions inébranlables. Que les deux serviteurs de l'Eglise se mettent ensemble et parlent de ce qu'au fond de moi j'estime être un malendu regretable commandité par les "forces négatives" comme on dit au Congo. Impossible? Que non! Ce serait erreur que de croiser les bras.

10 janv. 2014

Une nouvelle surprenante de Kenge: A. Singa

"Encore Claver, mes vœux les meilleurs de paix, joie, succès, prospérité et longévité à toi et toute la famille. Je suis arrivé depuis le 24 décembre à 15h30. J'avais encore le temps de prendre part à la Messe de Minuit.
Voici un texte que j'ai reçu du doyen : "Le commando devrait partir de Kinshasa. M'enlever et m'humilier. M'abandonner vivant en pleine brousse. Plan de Muyembe. Le commando avait exigé 15.000 $ avant de passer à l'action. Somme que Muyembe n'a pu réunir."


(Doyen : Abbé Jean-René Singa de Kenge, suspendu a divinis "ad aeternitatem", DG ISTM Kenge.
Muyembe: Mgr Onésime Muyembe, Vicaire Général de Kenge)
 
Utilisez votre sens critique pour juger d'une telle situation. Je n'y crois pas quant à moi car ce diocèse est en train de célébrer son Jubilé d'Or en toute pompe. Symbole d'une évangélisation profonde et enracinée. Il y a cependant de quoi vous déboussoler à vie dans cette église de Dieu, que dis-je, des hommes. Mais disait mon ami F-A Mampuya La Tortue d'heureuse mémoire: "Ce qu'on ne sait pas, c'est parfois terrible". Paix à son âme! On sait très peu des hommes; surtout trop peu de ce qu'ils peuvent entreprendre derrière votre dos. Dans ce cas, mieux vaut retenir son souffle, écouter toutes les parties, si on veut atteindre la vérité. La vérité dans l'église? De quel mot parles-tu? Inconnu.
A chacun d'y réagir à sa façon, selon ses convictions objectives s'il en est.
 
C

6 janv. 2014

Caius Julius C

"Caius Julius C", facile et simple, mais une seule personne est capable d'y donner suite. La suite que j"entends recevoir. C'est Franck Mapasu. Et cela nous rappelle un fameux monsieur.

4 janv. 2014

Gute Besserung, Claus

Claus Schmitt ist im Krankenhaus Tuttlingen seit ein paar Tagen. Ich wuensche ihm eine schnelle Besserung.
Claus, Du hast es immer geschaft. Hoer nicht auf. Meine Gedanken bleiben bei Dir solange Du krank bist.. Ich denke oft an Deine humorvollen Witzen, die Du so spontan erzaehlst. Letzesmal im Condor Flugzeug habe ich an Dich gedacht, da ich genuegend Raum fuer meine Fuesse hatte. Genau wie Du es Dir wuenscht hattest, als Du damals nach Kuba flug. Gute Besserung nochmals, Claus, und herzliche Gruesse aus Barbados!


3 janv. 2014

Bon voyage!

Une amie voyage quelque part en ce jour. Je lui  demade si elle me laisse quelque chose. Elle me dit: son coeur, ou mieux son amour. "I love you so much, insiste-t-telle. N'est-ce pas de la magie?" Je lui dis que non. "C'est de l'ensorcelement mutuel", que je m'exclame. Bon voyage, amie.

2 janv. 2014

Le complexe d'Oedipe

J'ai été certes initié par le Père Emile Peeters sj à la psychologie des profondeurs ou à la psychanalyse pendant mes études de philosophie à Mayidi, mais mon premier initiateur, en réalité, c'est l'abbé Swa-Yaamfu Charles Kapende M'Khetu Toma Ku Nzwo N'kwenu N'Singa N'Situ alors dynamique jeune diacre et prêtre, pendant mes années du petit séminaire. Tout locuteur "suku-pelende-yaka ou kongo" peut aisément décortiquer cette identité multiforme qui résume toute la savante complexité du fascinant personnage. Posez-lui une question sur le concept du "surmoi", il vous parlera de sa très chère mère d'heureuse mémoire. Paix à son âme! Là n'est cependant pas mon propos d'aujourd'hui.
Je disais, mes cours de psychanalyse reçus m'ont appris que le complexe d'Oedipe se manifestait à un certain âge du développement de l'enfant et disparaissait au bout d'un temps. Quel temps? Combien de temps? Je ne sais plus. Moi, j'avoue que le complexe d'Oedipe attribué à Sigmund Freud ou bien théorisé par ce brillant psychiatre, est vécu chez moi depuis que Ibangu et Mukawa ont commencé de parler. Pas plus tard que ce matin, j'en ai vécu l'expérience. Je crois que je pourrais écrire, un jour, un essai sur ce sujet si le temps me le permet.
Hier, 1er janvier, on a invité des amis à fêter chez nous. Des proches africains et des amis barbadiens. On était une quarantaine de personnes enfants compris. On a loué un jumping tent aux dessins de Mickey Mouse, qui a fait la joie des enfants. Chaque fois que je mettais sur mes genous un(e) enfant, Ibangu s'empressait de venir me "dire un secret" à l'oreille. Elle cherchait mon attention, sans aucun doute. Et la nuit, contre toute attente, elle est venue dormir avec moi, résistant à chacune de mes tentatives de la remettre au milieu du lit. Elle avait précisément besoin de recharger ses batteries d'amour au nouvel an. Vers 7h45, Mukawa qui d'habitude se lève tôt, est entré dans la chambre. Je lisais. Il a vu sa soeur à côté de moi. Dès qu'il a constaté l'absence de sa maman, il est immédiatement ressorti sans même dire bonjour mais en prenant le soin de refermer la porte. Je l'ai retrouvé une vingtaine de minutes plus tard assis à côté de sa mère, expérimentant un jeu-vidéo d'alphabet qu'il a reçu en cadeau.
Et dire justement que quand Claver est entré, je réfléchissais sur le complexe d'Oedipe. Ma réflexion portait sur la position qu'adopte Chrystelle pour dormir, au mieux. Elle s'arcboute de la même façon qu'elle le faisait dans le sein de sa mère. Et même comme bébé. En général sur le flanc gauche, avec la tête penchée. Signe qu'elle dort profondément, car elle a un sommeil relativement léger, comme son père. J'y réfléchissais confusément lorsque mon fils m'a prouvé la justesse de cette pensée. Cela m'a fait remonter à ma propre expérience, lointaine certes mais toujours pertinente. Soit. Il ne s'agit pas ou plus de moi, mais de l'éternel enfant qui gît en mon être intime.
Paix aux parents de sang et d'adoption! Paix spéciale à tous les enfants du monde en cette année 2014!

1 janv. 2014

Pensées pour 2014

2013 s'en va. Arrive 2014. La roue tourne, un cycle se referme. Une nouvelle année pointe à l'horizon. Comment s'annonce-t-elle? Comme les autres bien entendu. Qu'annonce-t-elle? Dieu seul sait. Attendons voir. Prions donc qu'elle soit bonne, peut-être meilleure que la précédente, que les précédentes. Mettons notre espoir et notre foi en l'Eternel, en Celui-là même qui est intemporel.
Meilleurs voeux encore une fois à toutes et à tous!