2 janv. 2014

Le complexe d'Oedipe

J'ai été certes initié par le Père Emile Peeters sj à la psychologie des profondeurs ou à la psychanalyse pendant mes études de philosophie à Mayidi, mais mon premier initiateur, en réalité, c'est l'abbé Swa-Yaamfu Charles Kapende M'Khetu Toma Ku Nzwo N'kwenu N'Singa N'Situ alors dynamique jeune diacre et prêtre, pendant mes années du petit séminaire. Tout locuteur "suku-pelende-yaka ou kongo" peut aisément décortiquer cette identité multiforme qui résume toute la savante complexité du fascinant personnage. Posez-lui une question sur le concept du "surmoi", il vous parlera de sa très chère mère d'heureuse mémoire. Paix à son âme! Là n'est cependant pas mon propos d'aujourd'hui.
Je disais, mes cours de psychanalyse reçus m'ont appris que le complexe d'Oedipe se manifestait à un certain âge du développement de l'enfant et disparaissait au bout d'un temps. Quel temps? Combien de temps? Je ne sais plus. Moi, j'avoue que le complexe d'Oedipe attribué à Sigmund Freud ou bien théorisé par ce brillant psychiatre, est vécu chez moi depuis que Ibangu et Mukawa ont commencé de parler. Pas plus tard que ce matin, j'en ai vécu l'expérience. Je crois que je pourrais écrire, un jour, un essai sur ce sujet si le temps me le permet.
Hier, 1er janvier, on a invité des amis à fêter chez nous. Des proches africains et des amis barbadiens. On était une quarantaine de personnes enfants compris. On a loué un jumping tent aux dessins de Mickey Mouse, qui a fait la joie des enfants. Chaque fois que je mettais sur mes genous un(e) enfant, Ibangu s'empressait de venir me "dire un secret" à l'oreille. Elle cherchait mon attention, sans aucun doute. Et la nuit, contre toute attente, elle est venue dormir avec moi, résistant à chacune de mes tentatives de la remettre au milieu du lit. Elle avait précisément besoin de recharger ses batteries d'amour au nouvel an. Vers 7h45, Mukawa qui d'habitude se lève tôt, est entré dans la chambre. Je lisais. Il a vu sa soeur à côté de moi. Dès qu'il a constaté l'absence de sa maman, il est immédiatement ressorti sans même dire bonjour mais en prenant le soin de refermer la porte. Je l'ai retrouvé une vingtaine de minutes plus tard assis à côté de sa mère, expérimentant un jeu-vidéo d'alphabet qu'il a reçu en cadeau.
Et dire justement que quand Claver est entré, je réfléchissais sur le complexe d'Oedipe. Ma réflexion portait sur la position qu'adopte Chrystelle pour dormir, au mieux. Elle s'arcboute de la même façon qu'elle le faisait dans le sein de sa mère. Et même comme bébé. En général sur le flanc gauche, avec la tête penchée. Signe qu'elle dort profondément, car elle a un sommeil relativement léger, comme son père. J'y réfléchissais confusément lorsque mon fils m'a prouvé la justesse de cette pensée. Cela m'a fait remonter à ma propre expérience, lointaine certes mais toujours pertinente. Soit. Il ne s'agit pas ou plus de moi, mais de l'éternel enfant qui gît en mon être intime.
Paix aux parents de sang et d'adoption! Paix spéciale à tous les enfants du monde en cette année 2014!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire