14 juin 2015

Rencontres et impressions de la conference du 11-12 juin.

Lisez svp ce texte tel qu'il se présente; je le corrigerai plus tard. Je tenais à fixer ces pensées avant de faire autre chose.
J'ai vu pas mal de monde, et pas n'importe lequel, du beau monde, pendant ces deux jours de conférence à Cambridge. La plupart sont des chercheurs sur la RD Congo et la connaissent parfois mieux que moi. C'est des professeurs, des chercheurs, des doctorants venus d'un peu partout. Des noms connus comme des non connus. Les premiers, c'est les organisateurs: Nancy Hunt, Kathrien, Lys, Pedro et les autres. Un petit groupe de Congolais: Drs Yasso, Sylvie Ayimpam; Emery Kalema, Enika Ngongo et Gerda Bongondo (?). On peut ajouter Pedro Monaville de parents mixtes congolo-belgo-portugais. Ces chercheurs ont une particularité: ils ont tous ou presque visité la RD Congo, souvent dans les coins les plus reculés et le plus insoupconables à l'intérieur du pays. Ce qui justifie une expression entendue là même "Si vous mettez un ver à l'hamecon, vous attrapez un poisson. Si vous y placez un Bonobo, vous attrapez un Mundele" (sic). Les thèmes varient entre les conflits Mai Mai vs Banyamulenge et le planning familial inapplicable en RDC, entre le cannibalisme legendaire des Bapende au Kwango-Kwilu et la sorcellerie de Nkundo en Equateur. Autant de sujets touchant surtout à l'anthropologie, à l'histoire ou à la géopolitique. Une panoplie de sujets monographiques qui scrutent de façon très ciblée la réalité de la RDC et de ses habitants; et ces sujets sont abordés dans tous les sens concevables. Des recherches que peu de Congolais entreprennent à cause de leur cadre théorique, spacial et géopolitique. Pendant les débats tenus en anglais et en francais, l'effort des discutants était de dépasser les frontières étroites des sciences humaines pour envisager une vision plus complexe et globale. Le cadre spatial de prédilection était l'Est de la RD Congo. Seuls Silvia Riva et moi avons présenté des sujets proprement litteraires. Soit mais le cadre de ces recherches offrait une vision plus élargie. J'ai beaucoup appris des interventions quoique je n'aie pas toujours pu cerner la visée de certaines recherches. La qualité savante des travaux est indiscutable bien que certains travaux soient encore à un etat embryonnaire. Pour un Congolais un peu dur d'oreilles que je suis, certains discours s'arretaient à mes oreilles sans pénétrer mes tympans, tel celui concernant la mission civilisatrice belge. Aberration de l'histoire. "Failed State. Failed Leadership. Failed Economy. Failed Infrastructure," ainsi a été definie la RDC par une des présentatrices. But Where is the RD Congo? Pour elle, la RDC est un non-état, exactement comme l'affirme avec un certain mépris Jacques Attali. Ce n'est qu'une hypothèse de recherche, m'entendrai-je dire. J'ai eu aussi des conversations intéressantes avec mes compatriotes. On a parlé du pays, de la situation actuelle. Sylvie revenait de Kinshasa. La fille du célèbre journaliste Theophile Ayimpam est établie a Marseille. Ancienne de l'UCC, elle connait les collegues JB Matand, Jean C Akenda, Mole, Kumbu, etc. Elle connait aussi mon cadet Rigobert Kabwita, son doyen à l'UPN. Le seul congolais habitant le pays était Dr Yasso, secrétaire académique de l'Université Anglicane de Bunia. Il a connu mon feu oncle Prosper Yamfu. Etc. Je retiendrai de cette conférence que c'est la premiere fois de ma vie que j'ai participé à une telle rencontre intellectuelle. Elle a été très stimulante, engageante et polyvalente. J'ai bien aimé l'esprit d'ouverture de l'aéropage malgré quelques relents paternalistes visibles chez certains intervenants. Dans ce laboratoire de recherches qu'est Congo Research Network, j'ai eu l'impression que la RDC demeure une "terra ignota", que le chercheur est un Diego Cao des temps de la mondialisation. Ce reseau s'enrichira énormément si un nombre plus élevé de chercheurs congolais s'y joignent. Cette réflexion n'engage que moi. Chapeau aux organisateurs!

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