Hilton, Port-of-Spain. Juin 2015. Le dialogue des poignets: cf. photos ci-dessus.
Savez-vous ce que je viens de découvrir ce soir? Eh bien, je viens de passer deux nuits dans une chambre sans savoir qu'elle détient des archives historiques. En effet, comme la journée n'a pas été assez longue pour ces "rompus du travail", mes collègues Derek Archer et Lillith Barnaby sont venus vers 19h30 à ma chambre pour qu'on termine le travail inachevé dans la journée. Tenez, on quitte l'hôtel à 7h30 pour y revenir vers 18 heures. Et c'est Lillith qui m'a informé de cette fameuse suite 116. Moi, élevé dans la stricte tradition séminaristique, je ne m'occupe pas du voisin. Respect, décence, pudeur, appelez cela comme vous voulez.
Je suis logé à la 718, une chambre attenante à la plus prestigieuse suite de l'hôtel. Ce soir, en revenant de la salle de gym vers 19h20, j'ai vu deux messieurs entrer dans ce que je croyais être une salle de conférence; j'ai pu apercevoir un divan au fond avant que la porte à deux battants ne se referme derrière eux. J'ai alors compris que c'était une suite. Grâce à ma collègue qui en attendant que je lui ouvre la porte a pris le soin de lire la plaquette placée à coté de de cette suite qui donne tout droit sur le couloir, j'ai découvert que j'ai vécu sans le savoir à côté d'un endroit qui a une valeur spéciale. En effet, quatre personnalités y ont été logées: Michael Jackson en août 1978, Madiba Nelson Mandela en avril 2004, le Prince Charles en mars 2008, et le président Barak Obama en avril 2009. Vous pouvez imaginer l'émotion qui m'a pris à cette découverte. Cette partie de l'hôtel constitue le lieu le plus proche où ces personnages ont passé la nuit et d'où je peux, par la magie de l'esprit, éprouver leur présence et leur existence. Que des voisins prestigieux! Cette proximité qui n'est pas le fruit pas du hasard possède une profonde signification pour moi car rien ne s'improvise dans ma vie; elle montre également combien nos karma subtils se rencontrent quelque part dans la mystérieuse nébuleuse cosmique de la Vie. J'éprouve la même vibration souterraine qu'ils ont ressentie chacun à son passage en ce lieu. Je vois les mêmes rosiers, j'aperçois les mêmes pics de montagnes à travers les trous parsemés de l'univers, je respire les mêmes senteurs de la capitale trinidadienne dont ce beau monde s'est régalé chacun à sa façon. Les mêmes bruits de voitures, les mêmes conditionnements d'air, etc. N'est-ce pas que je suis un être spécial? On n'aurait pu me mettre loin de leur suite. N'est-ce pas que je continue, à ma façon, la chaîne de l'histoire?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire