Qu'est-ce qui les justifie? Toutes les causes et raisons mentionnées dans la section précédente tiennent. Remontons à la tradition classique pour cerner le phénomène. Les anciens romains, grecs ou gaulois avaient des principes inébranlables sur lesquels étaient fondées leurs civilisations et leurs cultures. Le spartiate cultivait l'art de l'endurance, l'athénien l'esprit de la polis. "Salus in fuga" ou "pro patria mori", disaient les latins. "Se sauver en fuyant" ou "défendre l'honneur de sa patrie jusqu'à la dernière goutte de son sang". Héroïsme. Des slogans qui ont constitué la conception de la vie de ces peuples. En self-defence, on vous dit aussi que la première défense c'est la fuite, et se défendre physiquement en croisant les fers lorsqu'on n'a plus d'autre choix. Ces principes sont à interpréter dans leur contexte originel. Les populations se sont toujours déplacées au cours de l'histoire. Les grandes migrations indo-européennes sont marquées par des guerres, des pactes de paix et des relations multiforms. Même les Basuku, mon peuple, ont traversé des montagnes, des forêts et rivières pour se retrouver là où ils sont aujourd'hui en Angola et en RDC. "Betu basuku ku Nganga twa tuka". Le Nganga n'est pas la porte à côté. Les déplacements en masses ou en groupes réduits font partie de l'histoire et ont crée l'Histoire à travers le temps. L'histoire de la Barbade raconte que l'île était complètement vide lorsque les Anglais sont arrivés pour en prendre possession. Il fallait la peupler. Etc. Seulement, ce qui se passe aujourd'hui porte des caractéristiques assez particulières.
Les motivations de l'exil sont légion. Ainsi en a-t-il été de tous les temps. Aujourd'hui qu'on soit du côté du Mexique, d'Haïti, de Cuba, de la Libye, du Maroc, de la Tunisie, de la Turquie, de l'Irak, de l'Erythrée, de l'Indonésie, ou des îles du Sud asiatique, le passage vers le lieu où l'argent coule à flots - du moins le croit-on - justifie le mouvement migratoire d'un nombre élevé de personnes. Les formes du déplacement sont aussi variées: les saga des boat peoples, le cas du gouvernement rwandais d'Habiyarimana qui pénètre en 94 en RDC avec son armée, le cas d'enfants abandonnés ou évadés sans compagnie. Face à de tels événements s'imposent de nouvelles attitudes et approches, des réponses appropriées afin d'éviter des escalades sociales.
L'attrait de l'Ouest est la conséquence directe de l'hégémonie politique et économique que celui-ci entretient. L'Ouest est réputé être le lieu de la liberté, de la justice, de la démocratie et de la prospérité. En d'autres termes, le lieu où l'on réalise ses rêves. Au fil des années et des décennies, cette croyance a, malheureusement, été élevée au rang de mythe. La ruée vers l'Eldorado occidental fait partie des aspirations incarnant le monde actuel. Les médias envoûtant les consciences y sont également pour quelque chose. La Hongrie élève un rideau de fers barbelés à sa frontière pendant que près de 1500 personnes traversent journalièrement l'Inn d'Autriche vers l'Allemagne. Une chose est vraie: pour réaliser leurs rêves, les migrants ne vont pas n'importe où; ils savent ce qui les attend ça et là. Les organisations humanitaires le savent, et éclairent les débats des politiques.
Il suffit de changer l'ordre du monde pour que la trajectoire des migrations change; il suffit de changer de modèles de vision pour que les choses changent. C'est plus simple à dire qu'à réaliser.
L'attrait de l'Ouest est la conséquence directe de l'hégémonie politique et économique que celui-ci entretient. L'Ouest est réputé être le lieu de la liberté, de la justice, de la démocratie et de la prospérité. En d'autres termes, le lieu où l'on réalise ses rêves. Au fil des années et des décennies, cette croyance a, malheureusement, été élevée au rang de mythe. La ruée vers l'Eldorado occidental fait partie des aspirations incarnant le monde actuel. Les médias envoûtant les consciences y sont également pour quelque chose. La Hongrie élève un rideau de fers barbelés à sa frontière pendant que près de 1500 personnes traversent journalièrement l'Inn d'Autriche vers l'Allemagne. Une chose est vraie: pour réaliser leurs rêves, les migrants ne vont pas n'importe où; ils savent ce qui les attend ça et là. Les organisations humanitaires le savent, et éclairent les débats des politiques.
Il suffit de changer l'ordre du monde pour que la trajectoire des migrations change; il suffit de changer de modèles de vision pour que les choses changent. C'est plus simple à dire qu'à réaliser.
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