11 oct. 2015

Financé ou entretenu depuis l'étranger

Il y a des choses qui étonnent. L'honnêteté n'est pas de ce monde. Des surprises désagréables arrivent souvent, plus souvent qu'on ne croit. Et encore, de votre propre entourage. Une collègue me disait qu'en Jamaïque de nombreuses personnes émigrées se sont retrouvées sans abri, après avoir construit des villas depuis l'étranger. Les Etats-Unis, le Canada ou le Royaume-Uni. 
Le scénario est simple. Emigrée depuis plus de trente ans, la personne est rongée par le mal du pays où elle compte passer ses vieux jours. Alors elle entreprend de se construire la maison de ses rêves grâce à l'assistance des membres de famille restés au pays. Tout se passe bien: les plans de constructions, les documents, et les formalités d'usage. Des photos de l'évolution de la construction sont régulièrement envoyées par la magie de l'Internet ou des smartphones avec Whatsapp. Le moment venu, l'émigrée fait un retour triomphal au pays après avoir soldé ses comptes dans le pays d'émigration, après avoir tout vendu et embarqué ses effets dans un bateau. Surprise: la maison de rêve n'existe simplement pas. Elle n'a jamais été construite; l'argent complètement dilapidé par des parents qui disparaissent à son arrivée. Des centaines des milliers évaporés dans la nature. Consternation, déception, agitation. Colère, vengeance, désir de sévir. Impuissance devant la scélératesse humaine, désir d'en finir avec la vie voire de tuer. Tous les états d'âme sont possibles, et souvent, l'issue est imprévisible. La famille se déchire: querelles, dissensions, différends et autres animosités vont régner à la place de l'amour et de l'entente qui jadis cimentèrent les relations.
Une autre histoire, au pays du grand fleuve. Un brillant neveu vient de terminer ses études secondaires à l'intérieur. Le voilà inscrit à l'Unikin en éconmie. L'oncle qui vit en Belgique depuis des années décide de le prendre en charge. Frais académiques, transport, habillement, nourriture et transport sont assurés en devises. Et le bon économiste s'est arrangé pour que la manne tombe constamment, affichant tout le sérieux qu'une telle aubaine exige. Au fil des jours et des mois, il envoie des nouvelles de ses résultats, de l'avancement de ses études, voire des reçus pour des syllabi payés auprès des profs. Une année passe, l'étudiant monte de classe. Mention: distinction. Deuxième année OK. En troisième graduat, quelques anicroches avec les frais de stage et la rédaction du mémoire. Le généreux oncle bienfaiteur comprend, car au pays du grand fleuve, la vie n'est pas facile pour un étudiant sans ressources. La manne est prolongée avec condition que le passage en licence soit assuré. Promesse tenue, selon le rapport du brillant étudiant. Seulement, c'était sans compter que le destin en déciderait autrement. La tante descend brusquement au pays à l'occasion de la mort de sa mère. Notre économiste ne se présente pas au matanga. Invisible à l'Unikin où il est inconnu, invisible partout. Comme cette dernière tenait à ramener de nouvelles à son mari, elle envoie des émissaires aux quatre coins de Kin qui finissent par le dénicher dans une maison où l'étudiant économiste fait le Mario. Nul n'en croit ses yeux ni ses oreilles. Le jeune homme vit en union libre avec une dame cambiste qui fait ses affaires en ville: il est père d'une jolie fille de deux ans alors qu'un autre enfant est en chemin. Les 100 Euros qu'il obtenait mensuellement de son oncle, n'ont servi que de pactole pour entretenir sa petite famille et assurer le minerval scolaire du fils de sa dulcinée.
Je vous laisse le loisir de commenter ces deux événements comme vous l'entendez.


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