8 oct. 2015

J'ai retrouvé Ignace

8 octobre 2015. Ce matin à mon réveil j'ai eu une double surprise. Grâce à Facebook, j'ai retrouvé les traces de Mauricette. Avec les Itatu, nous avons des liens très anciens... et pour moi ces liens remontent du temps d'école primaire. En 66 était venu de Kinshasa à Kenge un ami pas autrement nommé Ignace. Il était à l'école officielle, mais on se retrouvait souvent au camp Fonds d'avance - comme s'appelait le camp ONL à l'époque - pour différentes activités d'enfants: jeux, promenades, maraudages, etc. Depuis, j'ai gardé de lui un bon souvenir lorsque je devais quitter Kenge pour Makiosi, et plus tard, Kimbau. Je ne l'ai revu qu'une seule fois quand je commençais Kalonda. Depuis, oublié. Oublié pour lui, mais pas pour moi.
Pendant mes années de service à l'évêché de Kenge (82-87), je m'informais à son sujet, quand l'occasion se présentait, auprès de sa tante, qui m'avait appris qu'il se trouvait en Angolais. Depuis, plus rien. Hier, comme par hasard, par la magie de Facebook, j'ai contacté Mauricette et ai obtenu son numéro de téléphone ce matin. Sans hésiter, j'ai appelé mon vieil ami et frère Ignace, enthousiasmé par l'euphorie des retrouvailles. Hélàs, je devais vite déchanter; le gars ne m'a pas reconnu tout de suite. Je n'ai été ni déçu ni surpris car le temps voile les souvenirs. C'est vrai, il s'est passé plus de quarante-cinq ans depuis notre dernière rencontre sans un seul signe de contact. Puis, petit à petit, au fil de la conversation, sa mémoire lui est revenue et il m'a décrit comment j'étais mince alors que lui était joufflu. Sa voix et sa tonalité de parole sont restées presque identiques. Il est dans les affaires. On a remercié Dieu et on s'est promis de se rappeler, de renouer contact. Le premier pas des retrouvailles est franchi.
Au fait, c'est moi, avec ma mémoire. Je surprends souvent des gens en les appelant par leurs noms après des années de séparation. Il m'arrive aussi souvent d'en oublier. Normal. Mais dans le cas d'Ignace, j'ai des repères solides: sa famille. La vie gère le quotidien, le récent; ainsi des amis d'école primaire disparaissent de notre univers sans qu'on le veuille. Une chose est sûre: j'ai retrouvé Ignace.

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