13 oct. 2015

Politique ou contradiction incarnée

Mon ami politologue n'en finit pas de s'étonner devant la volte-face de nos politiciens africains. Après avoir cité divers cas à travers le monde, il a fini par croire que nul n'est fiable ni digne de confiance en politique. Le politicien peut dire ceci aujourd'hui et se contredire le lendemain sans exprimer du regret, sans réaliser combien il se rend ridicule. Le discours politique est souvent vide, impressionnant et édifiant; il ne traduit jamais la vraie face de l'individu. On ne connait jamais les intentions du félin qui est devant vous ou qui vous gouverne. Les médias passent des messages pour flatter la classe dirigeante sans se préoccuper de la misère dans laquelle s'enfonce tous les jours le petit peuple. On se sert du peuple "muselé" pour justifier ses propres ambitions et folies. Et mon ami politologue de conclure: "Et si tu avais raison?".
"Voilà qui est honnête et sensé", que je lui ai répondu spontanément. Je sais que j'ai raison. Là alors tu rejoins les idées fondementales de ce blog. "On ne peut pas être politicien et avoir les mains propres," que je scande à qui veut m'entendre. Je suis heureux de te compter aujourd'hui parmi mes adeptes. On entre en politique non pas pour le bien de la nation, pour sa propre poche et celle de ses proches (familles, amis, sympathisants). Mes idées sur la politique ne datent pas d'aujourd'hui, c'est du temps de mon adolescence. J'ai curieusement mieux observé la politique quand j'étais au petit séminaire de Kalonda entre 69 et 75 que je ne le fais aujourd'hui. J'ai connu le MPR, l'ai étudié, l'ai subi. J'ai suivi les discours de Mobutu et de sa propagande. Cet épisode a forgé ma pensée. A l'âge adulte où j'aurais pu exercer la politique, j'ai opté pour autre chose,  ajoutant quelques connaissances et expériences; mais le fond de ma pensée n'a pas du tout changé. J'ai mépris de la politique telle qu'elle est pratiquée en Afrique. C'est pourquoi je préfère voir le monde en littéraire. Et les scénarios que je perçois en littéraire me trompent rarement quand il me faut prédire des événements.
"Si tu avais vécu au pays, tu aurais exercé la politique." Peut-être mais je ne crois pas quoique j'en connaisse beaucoup qui y sont entrés ou ont tenté leur chance comme députés ou autres agents élus. "Encore faudrait-il que tu y réussisses!" Vrai, je n'y aurais sans aucun doute pas réussi, puisque j'aurais agi comme tout le monde, amassant des fortunes au mépris du pauvre, toisant de haut tous ceux qui ne seraient pas de ma classe de dilapideurs des biens publics. Je n'aime pas la politique: elle expose à des trahisons, coups bas, tueries et toutes sortes de violences dans nos pays africains. Pour un oui ou pour un non, on peut vous éliminer, vous emprisonner, vous torturer, vous priver de vos libertés fondamentales. Et quand je dis vous, c'est vous, et les vôtres: familles, amis, ethnies, etc.
Observez attentivement les comportements des hommes politiques africains: notez les écarts entre leurs discours et leurs actions, entre leurs silences et leurs actes, entre les privilèges qu'ils s'octroient et les humiliations qu'ils imposent à leurs frères et soeurs humains. Souvent, innocents manipulés, ils sont victimes de systèmes qu'ils ont montés ou qui les maintiennent au pouvoir. Ils ne servent quel leurs ventres et les intérêts de leurs maîtres à penser. Les crimes sont voilés par la propagande; les arrestations arbitraires sont justifiées par de fumeux jugements sommaires, les détournements des fonds sont masqués et transformés en biens personnels honnêtement acquis. Vive l'impunité des puissants de ce monde! Vive la corruption à tous les niveaux! Et vous voulez que je devienne politicien? Ah non. Pauvre et libre plutôt que riche et esclave. Politique ou contradiction incarnée! 


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