Suivez les politiciens. C'est le seul métier où l'on dit à son interlocuteur (au peuple): "voilà, je vous trompe; croyez-moi." Beaucoup de métiers sont réputés être mauvais, alors mauvais puisque immoraux dans leur essence comme dans leur pratique. Je ne vous les décrirai pas puisque vous les connaissez, et pouvez les citer spontanément. Mais la profession politique a aussi une mauvaise réputation toute singulière. "Politique = mensonge", "Politique = voler, tuer, terroriser, violer, et en sortir immaculé comme neige blanche:" "Politique = berner les électeurs." Tout est dans l'habileté ou la prestidigitation dont on fait montre.Je pense à Kadhafi, le dictateur, qui a été tué avec l'appui des forces internationales soit disant mandatées par les Nations Unies. Mais en fait, pensez-vous une seule fois que Mr Nicolas Sarkozy y avait engagé la France pour défendre les Libyens? Ce serait naïf que de le croire. La vraie histoire se narre en sourdine, pas au grand jour.
Ce matin, j'ai suivi le discours de Mr. Tambwe Mwamba, ministre rd-congolais de la justice, à propos des élections. Alors là, je suis redevenu littéraire. Un littéraire qui lit le texte et l'interprète. Voilà ce que j'ai lu:
« C’est un défi pour notre pays. Nous sommes majeurs et nous ne voulons
pas de chantage. Nous allons revoir l’ensemble des priorités nationales.
Nous allons bloquer la construction des routes. Nous allons bloquer le
réaménagement des chemins de fer. Nous allons réduire le nombre d’écoles
nouvelles et d’hôpitaux nouveaux. Nous vous annonçons solennellement
que ces élections nous allons les financer. Notez cela. Je l’ai dit à
deux partenaires qui m’ont vu ce matin que nous allons financer ces
élections(…). Vous pouvez le noter : C’est un défi que nous nous sommes
fixés, que le président de la république a fixé à son gouvernement. »
(Source: https://actualite.cd/2016/09/14/thambwe-mwamba-allons-reduire-nombre-dhopitaux-decoles-a-construire-financer-elections-audio/)
Est-ce que vous lisez aussi ce que moi, littéraire, je lis? Entendez-vous les sous-entendus de cette sortie médiatique? Juste une question: "Vous êtes professeur à l'Unikin et à l'UCC. Comment devriez-vous organiser votre grille horaire? Le problème est que les routes entre l'Unikin et les deux campus de l'UCC ne sont pas praticables. En d'autres termes, le ministre nous dit: Attendez les élections pour que vous puissiez vous déplacer aisément entre les deux institutions universitaires." Faites-vous "chargeur" ou "kuluna" pour joindre aisément les deux points d'apprentissage du savoir. Pas de meilleure solution.
Attention: Le ministre engage à la fois le gouvernement central et le dialogue inclusif organisé pour résoudre l'énigme des élections. Mon amie journaliste suisse qui n'est ni littéraire ni encore moins politicienne s'étonne: "Comment peut-on réduire ce qui n'existe pas? Je ne comprends pas comment vous Congolais fonctionnez. Vous ne percevez pas que cette déclaration aurait été intéressante si elle avait été dite deux ou trois années auparavant. Preuve que les élections tombent comme une improvisation alors que le mandat du président touche à son terme. Elles n'ont jamais été une priorité pour le gouvernement."
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