3 sept. 2016

La démocratie en Afrique, un jeu de dupes?

A voir les scènes qui se passent au Gabon, je confirme ce que j'ai toujours soutenu à propos de l'Afrique. Il y a des exceptions certes, mais qui comme on dit confirment la règle. La démocratie n'est pas faite pour les Africains. Ce que nous appelons "démocratie" est souvent une mascarade qui voile mal les soubassements des puissances souterraines. Je me suis fait apostropheur hier, mais c'était pour mieux canaliser mes idées sur ce thème o combien vital. Démocratie et Afrique ne riment pas ensemble, c'est inscrit dans le code génétique de ces entités. Les cas de figure qu'on voit partout pour contourner la pratique démocratique, ne cessent de m'interpeler non seulement sur la bonne volonté de nos dirigeants, mais aussi sur la réalité même du pouvoir dans nos pays.
Les leaders politiques africains ne cessent de surprendre par la tournure qu'ils imposent aux événements, par l'interprétation qu'ils assignent aux textes, par les scénarios qu'ils montent pour piéger ce qui pourrait être appelé démocratie. Un jeu de dupes ou d'initiés, appelez cela comme il vous plait. Le peuple, comme pris en otage, se situe en dehors des intrigues manipulatrices, mais subit les conséquences des aventures des dirigeants. Tout est défendable pourvu qu'on garde le pouvoir. Hier, j'ai épinglé la structure même organisatrice des élections au Gabon. Les déclarations de M. Jean Ping ont presque répété mot à mot ce que j'ai écrit sur mon blog. L'immeuble de l'Assemblée nationale est incendiée, la radio nationale assiégée, et le QG de l'opposition pris d'assaut. Tel est la suite immédiate de la proclamation des résultats des éléctions présidentielles tenues dimanche dernier. Il y a des morts, des blessés. Il y a pillage, violents affrotnements dans la rue entre les partisans de l'opposition et ceux du pouvoir. Et chaque camp a raison, du moins prétend avoir raison. Bref, c'est pas fait pour les Africains la démocratie. Rendez-là à ceux qui l'ont conçue et qui l'ont développée à travers les siècles. Il n'y a pas de honte à cela. Créons pour l'Afrique non pas une démocratie mais quelque chose de plus adéquat et de plus approprié pour nous car le schéma occidental de la démocratie nous demeure totalement étranger.
Aujourd'hui, Jean Ping se proclame président élu du Gabon oubliant que le vrai pouvoir s'obtient et se conserve armes à la main. Condition sine qua non dans la "Jungle" des hommes. Du déjà vu en RDC lorsque Tshisekedi s'était proclamé président en 2011. La réalité est que M. Ali Bongo garde les rènes du pouvoir à savoir le contrôle de l'armée, de la police, de la sécurité et de l'intelligence. En fait, le vrai pouvoir qui se passe de ce "jeu de dupes" qu'on appelle démocratie, vecteur de violence et d'insécurité. La preuve est que M. Bongo est encore là, inamovible et serein. Qui a dit que la voie des urnes donnait accès au pouvoir en Afrique? Si ce n'était que cela, pourquoi l'alternative tant souhaitée par les tenants des mouvements acquis au changement a du mal à devenir réalité? Au fil du temps, au fil des élections, l'Afrique nous livre de surprenants et fascinants scénarios de la pratique démocratique. Ouvrons le troisième oeil! Je soutiens depuis des années que la faiblesse de l'Afrique réside dans l'inconsistance de ses institutions. Toutes les manoeuvres qui se trament un peu partout en Afrique démontrent cette cruelle et objective vérité. Je dois arrêter ma réflexion là.

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