Je vais essayer de renouer avec mes habitudes. Depuis décembre, j'ai connu une irrégularité très marquée. Je dois avouer que j'ai eu un semestre difficile, peut-être le plus difficile de toute ma carrière professorale à Cave Hill. Et pour cause? Je me suis vu imposer 6 heures de cours que je n'avais pas du tout prévues. 6 heures pour des étudiantes dont les horaires ne suivaient pas le cours normal des enseignements. Là alors, déontologie professionnelle oblige, j'ai dû accepter d'enseigner un cours de langue supplémentaire. Soit. C'est aussi cela la collaboration dans une institution. Et j'étais motivé par le concept de "Student Centred" mis en exergue depuis quelques années par notre institution universitaire. Pendant tout le semestre, j'étais obligé d'enseigner le Français pour débutants mardi, mercredi et jeudi de 3 à 5 heures. Un bel exercice de pédagogie universitaire auquel je me suis dédié sans arrière-pensée. Un exercice exigeant et fatiguant à plusieurs égards.
De deux. Cette année a été sur le plan académique la moins productive. J'entends en termes de publications. Je crois avoir dégainé légèrement. Après plusieurs années d'intenses productions, le corps a fini par réclamer ses droits. On dirait que le blog a remplacé l'écriture d'articles scientifiques. Par contre, j'ai participé à plusieurs colloques et conférences ici comme ailleurs. J'ai pris l'option de prendre part à toutes les rencontres intellectuelles qui ont lieu sur notre campus, dans lesquelles je peux apporter ma contribution. Quoique locales, ces conférences ont l'avantage d'amener sur place des éminents collègues dans différents domaines du savoir. J'ai apprécié le colloque des Panafricains où j'ai parlé de Lumumba; le colloque Island In Between où j'ai donné un état de la question linguistique dans la littérature caribéenne; ou encore le CHIPS (le symposium philosophique de Cave Hill) dont je suis, mis à part les organisateurs, l'un des participants les plus fidèles. Les collègues le mentionnent, attendent que je fasse quelque chose; et j'y vais volontiers. Les conférences ont l'avantage de rassembler spécialistes et non spécialistes autour d'un thème donné ou d'une question d'actualité. L'on est informé des dernières avancées dans différents domaines de recherche. L'on découvre une panoplie d'approches des sujets. L'on donne et l'on reçoit, comme aurait dit Me Senghor. L'on inspire et l'on est inspiré.
De trois. Ce blog est pour moi le lieu d'un épanchement intellectuel et culturel. Je le tiens depuis bientôt dix ans. Je le tiens parce qu'il me donne l'occasion de dire ce que je pense sur n'importe quel sujet. Je le tiens parce qu'il me met en relation avec le monde. Je compte des lecteurs à travers le monde. J'essaie de varier les langues afin de rappeler mes racines suku, yaka, congolaises ou africaines sans négliger mon être-citoyen du monde. Ouverture sur le monde va avec prise de conscience de soi. J'essaie de varier les sujets allant des plus banals aux plus sérieux bien que je me méfie d'étaler un pédantisme sulfureux. L'essentiel pour moi, c'est d'exprimer clairement ma pensée. C'est un exercice à la fois aisé et difficile. Par la force des choses, j'ai appris à écrire sans me préoccuper du "qu'en dira-t-on". Par la force des choses, j'ai appris à dépasser la peur de dire quoique j'évite les sujets polémiques, quoique j'aborde la politique avec un surprenant humour, quoique je revendique sans hésitation mon statut inaltérable de littéraire. Quoique... quoique... Il y a tellement des sujets que je ne saurais par lequel commencer. Je laisse l'univers m'inspirer. Je laisse les vibrations des plages caribéennes qui font face à l'Afrique et aux Amériques le loisir de creuser le tréfonds de mon être.
Enfin, un mot pour ma D: "Nul ne t'arrachera de mon cœur. Lusm!"
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