4 févr. 2018

Quelques réflexions

De retour du Congo j'ai entrepris quelques réflexions que j'aimerais livrer aux amis et amies de ce blog. Je vais parler de deux ou trois choses avant d'aborder la situation politique.
Une pauvreté sans nom. Les miens, les nôtres, vivent dans une situation de précarité extrême. On dirait qu'ils passent à côté de la vie. Les quelques-uns qui s'en sortent sont sommés de nourrir toute la famille, de subvenir aux soins de santé et d'hygiène des autres, et d'intervenir financièrement dans l'éducation, la santé, l'hébergement de leurs parents. Ainsi donc des tracasseries psychologiques de tout genre entourent ces gens au point qu'ils ne peuvent jouir entièrement de leurs avoirs. Il paraît que la solidarité africaine n'a de sens que dans un sens. Celui qui a donne à celui qui n'a pas. Et cela sans limite ni considération des relations qui les lient. Un frère, un cousin, un neveu, un oncle, tous méritent qu'on s'occupe d'eux au même titre. Une sœur, une cousine, une nièce, une tante méritent une attention spéciale de la part de celui ou celle qui séjourne temporairement au pays. Notre population vit dans une pauvreté qui lui colle à la peau. Cela se sait, se dit, mais demeure sans fin. Comment éradiquer la pauvreté qui constitue notre seconde nature?
Un système de transport qui se développe. Les gens se déplacent aisément sur les routes de l'Ouest du pays. Je ne parle que du tronçon que je connais. Et la route asphaltée semble tenir malgré les menaces constantes d'érosion. Coup de chapeau aux autorités et aux offices chargés d'entretenir ces routes nationales. Tu parles? Rien n'a changé. Ce n'est pas mieux qu'il y a trente ou quarante ans. Allez-y voir. Je n'aime pas ce discours rétrograde. Je ne parle que de ce que je vois. Je suis impressionné par la rigueur de Transco en matière de ponctualité, de sécurité, de respect des voyageurs et de protection des biens. Il y a d'autres compagnies de transport mais qui n'atteignent pas l'excellence de Transco.
Des individus motivés et engagés. De Kenge, je garde un souvenir admirable pour mon frère et ami Freddy Mayamba. Ce monsieur possède une force intérieure époustouflante. Devenu handicapé par un accident attribuable à l'erreur humaine, FMK se débat et continue sa vie avec un courage qui vous coupe le souffle. Enseignant dans des instituts supérieurs de la place, il anime la Croix Rouge, modère l'association des handicapés de la province du Kwango. Et par dessus tout, sa voix vibre à travers les ondes radiophoniques de ... Le nom de la radio m'échappe. Qu'importe! Quand il reviendra, je le mentionnerai. Cette liberté que je m'accorde constitue l'élément fort de ce blog. Peut-être aussi sa faiblesse. Du moins je crois que ce genre d'omissions ne m'empêche nullement de publier mes articles. Coup de chapeau Freddy!



J'ai vu des femmes, des jeunes se débrouiller dans différents secteurs de la vie commerciale. Ils possèdent de petits stands au marché. Chacun a un petit ligablo pour nouer les deux bouts du mois. Ma belle-soeur exerce trois métiers. Enseignante dans une école de la place, vendeuse au marché en face de la procure, et secrétaire à la fonction publique, elle organise sa journée selon ses intérêts et devoirs. Chapeau Maman. Je vous admire et vous soutiens dans cette aventure de survie. Vous vivez dignement. Respect!

Des malicieux imposteurs, il y en a aussi, et beaucoup. Dans la nuit du 15 au 16 janvier autour de 20h, j'avais envoyé mon neveu Le Petit et ses amis me procurer 200 unités Vodacom pour mon cellulaire. Eh bien, l'argent - 3600 FC je crois - a été encaissé; mais les unités n'ont jamais été livrées. Mon erreur a été de ne pas vérifier illico la transaction. Le recours le lendemain n'a rien apporté, l'individu a disparu de la circulation. Et comme je devais voyager ce matin-là, j'ai abandonné le cas.

S'il est une chose qui m'a intrigué pendant mon dernier séjour au pays, c'est l'incertitude du lendemain, c'est la méfiance. Les temps sont durs. Il y a on dirait une sorte de trauma face aux événements socio-politiques. Le fait que le pouvoir en place et l'Opposition ne s'accordent pas sur le calendrier électoral ni sur les principes d'organisation de ces élections, embrase la peur de part et d'autre. La nervosité se sent dans l'air. La tension est au bord de l'explosion. N'étant pas politologue, je réserve aux spécialistes le soin de décoder les signes énigmatiques de ce temps. Ouvrons l'œil, et le bon.    

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