Le plagiat est devenu un sujet d'actualité dans les milieux universitaires. En fait il en a toujours été question, mais avec le développement des infrastructures de l'information ont surgi de situations complexes qui en ont fait une préoccupation pour la rigueur et l'intégrité de la formation universitaire. La valeur même des diplômes a été remise en question, provoquant des mesures drastiques à suivre. En ma qualité de directeur des études postgraduées au sein de notre campus, j'affronte cette question au quotidien étant donné qu'il me revient de donner le dernier Ok pour légitimer l'obtention d'un diplôme. A ce titre je vais développer ma pensée librement.
1.Le plagiat, c'est quoi? C'est une pratique répandue qui consiste à utiliser des écrits d'autres sans les citer conformément aux règles de référence. En fait, on présente comme sien quelque chose qu'on n'a pas écrit soi-même. On a copié-collé des sources livresques ou d'internet sans référer à la source, le but étant d'en tirer intégralement bénéfice. C'est une tricherie en bonne et due forme. On enfreint aux règles de l'éthique en se présentant comme le propriétaire, l'auteur d'un travail qu'on a emprunté ou recopié d'une autre source. Dans les arts sonores, documentaires et scriptuaires, les nombreux procès opposant différentes parties sont connus. C'est pourquoi il y a ce qu'on appelle le droit d'auteur, le copyright. Pour revenir à l'essentiel, l'étudiant est informé du plagiat dès le début de sa formation... je me rends compte que même Ibangu et Mukawa, 14 ans, en parlent déjà. A l'âge de l'informatique, c'est normal. Lorsqu'on nous donnait autrefois des compositions, on nous demandait de les rédiger avec nos propres mots et phrases. Cette disposition ou imposition pédagogique s'institutionalise dans le concept de plagiat.
2. Type de plagiats. Il y a plusieurs formes ou niveaux de plagiats. Certains rétorquent que tout plagiat est plagiat, donc passible de pénalité quelle que soit la forme. Le niveau 1 est un plagiat léger: courte citation tiréé d'une source non identifiée, reprise involontaire de textes ou oeuvres sans les mentionner, omission de nom ou maladresse de citations. Le niveau 2 de plagiat est plus grave: reprise intensive de longs extraits ou chapitres entiers sans mention de la source ni de l'auteur; appropriation intentionnelle d'idées, savoirs et oeuvres d'autres auteurs ou sources sans mention d'aucune référence. Les universités soucieuses de leur réputation contrôlent sérieusement la qualité des travaux soumis pour les diplômes et certificats qu'elles octroient. Ainsi, les travaux sont soumis à des tests de plagiat, un des moyens fiables étant le logiciel Turnitin. Encore faudrait-il savoir l'interpréter, car le taux de similarité peut parfois ne pas correspondre à la réalité des bases de données. Le taux de similarité acceptable varie entre 20 et 25%, mais cela dépend de la rigueur que s'impose l'université en cette matière. Les sanctions peuvent aller jusqu'à l'exclusion des étudiant(e)s jugé(e)s coupables d'une telle imposture. Il est conseillé ou recommandé aux étudiants de soumettre leurs travaux au logiciel Turnitin avant de les déposer à l'office autorisé. Et le rapport du test Turnitin est exigé avant toute décision concernant la suite du procès.
3. Plagiat, un fléau. Oui le recours au plagiat est plus répandu qu'on ne le croit. Les révélations au sujet des ministres allemands dont les thèses de doctorat ont été plagiées montrent l'ampleur du phénomène. Ils ont non seulement été déchus de leurs titres, mais aussi forcés de démissionner de leurs positions politiques. Tout réside dans l'intention de tromper la vigilance de l'institution. S'accaparer du travail d'un autre et le présenter au public ou à l'institution comme le produit de son propre effort constitue une grave transgression du code éthique. Une simple traduction à partir d'une autre langue est un moyen habile pour camoufler la source du travail ou texte copié, si on ne prend garde de le signaler. Souvent par manque de temps ou de peur de rater les dates-limites de dépôt des travaux (mémoires, thèses), certains "taillent" dans des sources déjà existantes ou disponibles. Ils copient des larges passages de ces sources sans les citer en bas de page ni en fin du travail. Certains vont jusqu'à remplacer le nom de l'auteur par le leur tout en gardant la totalité du travail copié-collé. Les sanctions dépendent de la gravité du fléau: resubmission du travail, réduction des points, exclusion de l'institutition avec ou sans possibilité de re-inscription.
Le plagiat est une réalité vécue. Il peut détruire la réputation de l'institution universitaire comme celle de l'individu fautif. La qualité de base pour l'éviter est juste l'honnêteté ou la probité morale.
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