Hier j'étais surpris de voir un vin rouge "Pierre Marcel". Ce n'était pourtant pas la première fois que j'ai vu ce vin mais hier, comme frappé par un puissant souvenir, j'ai tiqué brusquement. M'est remontée à la mémoire une vieille histoire d'identité. En effet il y a quelque quarante ans, le régime au pouvoir nous avait imposé d'opter pour des noms dits authentiques. J'avais inscrit à mon identité mon postnom Kahiudi, Kayudi, Kahyudi ou encore Kahiudy. Je suis passé par tous ces orthographes. Ma signature porte les empreintes de mon père et du père Charles Schwertz. Ma crise identitaire était réelle, longue et profonde. J'ai toujours été en faux face aux mouvances populaires, même encore aujourd'hui. Je m'affirmais et me cherchais constamment. A coté des sobriquets qui se collaient à moi, dont certains etaient sarcastiques - je n'oserais les reprendre ici - je m'en suis aussi attribué moi-même. Par souci d'originalité j'avais inversé mon prénom catholique et ajouté Marcel, voire Rinet, Gauthier. Un bon sujet d'analyse pour Padre Diogène ou Son Excellence Nana. Je choisis mes psychologues moi-même, pas de droit à l'erreur. C'est ainsi que je nommerai un filleul Gauthier en 1986-87. C'est le premier fils de Nico, ancien chauffeur des soeurs diocésaines de Kenge. Il vit à Masina. Par contre, je me fais encore appeler Pierre ou Peter. Bref j'ai tiqué hier, parce que Pierre Marcel, c'était moi il y a une quarantaine d'années. Rinet fut mon pseudonyme d'écriture poétique. En effet, je fus poète à une époque. Plusieurs noms donc. Et chacun de mes noms possède une histoire, une raison et des motivations profondes.
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