23 nov. 2021

A propos de "coutume ou rançon"

"Cher Claver, 

Je ne suis pas surpris par ce que tu relates dans tes articles  précédents. Tu touches là un maillon faible de notre structure familiale kongo ou africaine. La pesanteur traditionnelle varie selon les ethnies et les familles. Tiens pour dit que dans chaque famille il y a des profiteurs, des parasites mais aussi des gens honnêtes. On a vu pire que cela. Des familles dépouillées de tous leurs biens à la mort du père. Des femmes et des enfants chassés de leur domicile familial. Tu te souviendras de notre défunt ami dont les parents se sont accaparés etbdistribué ses maisons avant même qu'il soit mort. Il a pu ainsi se rendre de ses propres yeux compte des dégâts infligés à sa femme et ses enfants. Ce qui lui permit de régler son testament en bonne et due forme. La succession a toujours été un problème partout. Les conflits judiciaires opposant frères et soeurs sont fréquents autour des fonds ou biens hérités. On dirait que l'état de précarité dans laquelle on vit ajoute à l'avidité des malfrats. Fils et filles attendent impatiemment, voire souhaitent la mort de leurs parents pour se distribuer l'héritage. Cela tourne souvent au drame. On mise sur des biens ou de l'argent des parents qui vivent longtemps. L'héritier dilapide en un tour de bras  des richesses accumulées pendant des décennies par son père. Ce dernier devient aveugle, refusant d'assister à la ruine de son entreprise. Le gain facile est souvent l'apanage des ingrats. Quand un papa décide de vendre sa propriété, on le trouve mauvais. Qu'on courre vers les biens et richesses que laisse la personne décédée n'est qu'un reflexe social normal. On pleure certes le défunt, mais au fond du coeur on pense plus aux avoirs que ce dernier laisse. Cette logique fonctionne.

Lutter contre une tradition, c'est comme buter contre un mur. Ce n'est pas possible dans notre monde de superstitieux où la parole du vieux est respectée scrupuleusement. Tu as raison, il faut faire quelque chose pour améliorer les relations familiales et arrêter les abus. Est-ce possible dans ce monde où les valeursnsont inversées au profit du plus fort?Courage et bonne chance!"



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire