Un scandale d'une ampleur gigantesque. Cela fait réfléchir. Des individus s'arrogent le droit de brader les richesses minières et de détourner l'argent du pays pour leur propre compte sans penser à la majorité de la population qui croupit dans la misère. Le Congolais vit avec moins de 1 dollars par jour alors que 138 millions de dollars se volatilisent dans la cagnotte familiale de l'ancien président. Qu'on me dise que ce n'est pas vrai car l'énormité de la somme dépasse mon entendement, à moi qui sue nuit et jour pour un salaire de misère. Qu'on me dise que ce n'est pas vrai pour tranquiliser ma conscience d'honnête citoyen, à moi qui rends à ma communauté ce que je peux faire le mieux: enseigner. Qu'on me dise que ce n'est pas vrai, à moi qui ait choisi de vivre ailleurs non pas par choix, mais parce que retourner définitivenent au pays ressemblerait selin certains, simplement à un suicide. Le littéraire mythologue perçoit la pesanteur létale du retour au pays. L'émigration a ses revers. La pauvreté est extrême dans ce pays qui fonctionne, on dirait, sans vrais repères institutionnels de contrôle. Les pillages sont dénoncés, mais les malfrats sont intouchables, protégés par des immunités inamovibles de sénateur à vie ou d'ancien président ou d'ancien premier ministre. La pauvreté est sérieuse dans ce pays où l'on camoufle l'indigence sous la couverture de la sape et de la musique. Nous sommes pauvres mais nous nous habillons très cher et nous aimons l'ambiance. Superficialité légendaire, immaturité viscérale. Cela se dit, cela s'entend, cela se vit. Nos proches en sont la preuve tangible. On se pavane dans les rues pour étaler ses avoirs meubles et immobiliers, pour menacer le commun des mortels par une armada privée prête à vous éliminer sans pitié sans qu'elle soit inquiétée. Insécurité totale. On parle de plus de 20 millions de personnes menacées par la pénurie alimentaire au moment où des millions des dollars sont dilapidés dans des poches privées. J'ai lu et entendu beaucoup de rapports, commentaires autour du pillage systématique des ressources de la RDC. Pillé et convoîté par les voisins, ratiboisé par ses propres filles et fils, saigné à blanc par son élite politique, notre pays donne tous les signes d'un non-état. Que ce soit dans le Rapport Mapping, que ce soit dans les Panama Papers ou dans ce recent Congo Hold-Up, les mêmes têtes apparaissent, circulent sans qu'aucun doigt ne soit levé sur eux. Il est temps que notre pays soit géré dans la justice et la distribution équitable de nos richesses. Utopie, oui mais il faut y croire avant d'entamer toute action.
Merci à Mme Schmitt de m'avoir relayé cet article du SPIEGEL qui donne un point de vue différent de ce que nous avons déjà lu et entendu. Etat de droit, il est temps de passer du slogan à l'action.
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