28 nov. 2021

Un temps de retrouvailles

Depuis un mois ou plus se passent des retrouvailles surprenantes. Des personnes proches, mais éloignées par le temps et la distance, sont revenues brusquement. C'est là que l'on découvre que les relations, les vraies, ne sont altérées ni par le temps ni par la distance. Elles restent simples, sincères et chaleureuses.

Je n'avais plus parlé avec Christine que nous venons de porter en terre ni avec sa mère depuis plus d'une année. Elle s'est pointée brusquement une semaine avant sa mort. J'ai relaté cette conversation. Mais c'est sa mère qui me dira: "Okundaki Hélène, bongo nga okokunda nga te?" "Zala na kimia. Nakokunda yo, yo ozali maman oyo abokola nga." Kayengo m'a hébergé pendant ma 3e primaire. Je lui suis éternellement reconnaissante, je n'ai jamais eu à me plaindre d'elle. Je lui dois tout. En mythologue, elle m'annoncait la fin prochaine de sa fille. J'ai déjà rappelé un rapport inversé de regressus ad uterum. Ma cousine Christine Matsasu n'était autre que la survivante de ma mère. Cela m'amène à croire que je partage toujours une dernière alerte, un dernier clin d'oeil avec les miens à l'approche de leur mort jusqu'à ce que la mienne propre surviendra. Paix à son âme! J'ai plein d'exemples de ce genre dans mon parcours cosmique. Surtout dans ma lignée maternelle: Maman, Patience, Maman Annie, Kha Hélène, etc. Et autour de moi: Benjamin, Maleno, Mgr Nzala, Papa Kiosi, etc. Et le fameux appel manqué du Père Kasongo Bunda. Des retrouvailles vecues dans la trajectoire de la vie, dans le contour d'une renaissance éternelle. 

La deuxième retrouvaille marquante, c'est avec Jean-Marie Diogène. Les lecteurs de ce blog connaissent cet ami précieux de mon coeur. Mon psycholologue auquel je réfère - un peu moins ce dernier temps -. L'abbé JM Matutu Ndombasi, curé et professeur d'université, appartient à mon cercle fermé d'amis. Nous avons manqué de nous rencontrer ce dernier temps. Il y a une année, nous l'avons appelé depuis Löhr avec l'abbé Ignace Matensi, mais la communication n'est pas passée. Voilà qu'il m'a écrit un email il y a quelques jours. Désormais, nous sommes en contact WhatsApp depuis hier. Toujours égal à lui-même, Diogène revenait d'une défense de Masters tenue par un colonel d'armée. Une recherche sur les conditions de vie du soldat congolais basée sur des constats connus de tous sans véritable approfondissement scientifique. Le sujet étant sensible, impossible de poser certaines questions. Nous avons donc échangé sur la qualité de l'enseignement au pays. Savant chercheur, Maître Diogène prépare un livre "La parole de Dieu sous le regard des sciences psychologiques en contexte africain assoifé de bénédictions". Le titre pourra éventuellement changer, mais comme je lui ai écrit: "Un troisième livre, je ne peux que te féliciter et t'encourager car il faut partager la science aux autres. C'est même une mission sacrée. Ton expérience d'homme, de prêtre et de professeur est une mine de sagesse et d'humanisme dont nous devons tous profiter. Courage Diogène.

Il y a d'autres retrouvailles sur le réseau mais assez significatives pour être mentionnées. Un honorable ancien copain du primaire qui se trouve à Kenge. Ce dernier m'a signalé la mort du colonel Augustin Mbakata, empoisonné par ses pairs au camp Lufungula. Paix à son âme! Je ne l'ai plus revu depuis août 1967. Augustin fut le fils d'un officier de police qu'on appelait Kapalala. Il avait une soeur Scholastique. J'avais revu une fois son frère ainé à Mutoni. Aucune nouvelle depuis. Comme j'en cherche de Tryphon Lundu car on formait un trio ces vacances-là. D'autres retours de contact perdus mais retrouvés grâce au fil de postes sur Facebook. Kha Mwadi, Mama Honorable, Thaikotatil, et d'autres qui ne répondent pas aux alertes. 

Les retrouvailles possèdent une face cachée pour le littéraire. On pense retisser des relations affectées par le temps sans jamais revenir en arrière. Des anciens démons peuvent revenir du néant sans forcément avoir un impact sur le présent. Des vieilles amours peuvent resurgir et briser le présent. Chacun les vit à sa façon. Moi je suis emotif, actif, primaire. Mon psy d'ami sait de quoi je parle. Lui possède des théories plus précises que le littéraire touche superficiellement. Quelles surprises réserve ce temps des retrouvailles? Le proche avenir l'élucidera.

    

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