3. Dimanche matin, à mon réveil, j'ai reçu un message audio de Grâce. La palabre post-funéraire venait de finir. Voici ce que j'ai répondu à Donat qui n'avait plus de contact avec eux: "Bjr, moi j'ai parlé avec Grâce et Mama na Willy. Votre délégation a commis plus de dégâts que de bien. Adelin était intransigeant, imposant des amendes, exigeant les documents parcellaires avec menace de causer du malheur. N'ayant contribué en rien, il revient avec une cagnotte d'au moins 200 US$ qu'il mettra dans une agence avant la traversée et des biens (habits) de la défunte. C'est ça la coutume ou bien c'est de la rançon? Je me pose beaucoup de questions sur la pertinence de ce genre de traditions." (Message Messenger de ce 21 novembre 2021). Selon la tradition, le mari qui l'a conduite à Pointe-Noire doit rendre le corps de la défunte au lieu où elle a été épousée: amende 150.000 CFA. On lui a remis 100.000 CFA. Selon la tradition, le mari doit payer pour n'avoir pas alerté le père de la défunte: amende 50.000 CFA. Selon la tradition, pour je ne sais plus quelle raison: amende 50.000 CFA. En plus, les filles de Christine devraient leur confier les documents des parcelles de Kinshasa et de Pointe-Noire. Tout cela soit disant pour assurer qu'elles soient heureuses et protégées dans la vie. En termes clairs: "si vous n'obéissez pas, malheur!" Adelin a été mandaté par son père, le Lemba de la famille, afin de réclamer tous ces paiements. Tradition, semble-t-il. Un grand-oncle que les enfants n'ont jamais vu du vivant de leur mère, qui ne leur a jamais rendu visite ni les a jamais assistées en quoi que ce soit. Hier on leur a ouvert la chambre de la défunte, et ils ont pris tous les biens qui les intéressaient. Tradition, semble-t-il. Partis aux funérailles mains et poches vides, ils en retournent mains et poches pleines. Telle était, hélas, la visée ultime de leur déplacement. Quelle honte! Sans pitié, sans compassion. Ils sont tellement obnubilés par le gain qu'ils ne sauraient pas percevoir l'immensité de leur ignominie et scélératesse.
4. Tradition, parlons-en. Du côté des Etats-Unis, Kathy et Ashley Randele n'ont découvert que peu de temps avant sa mort que leur mari et père millionnaire Thomas Randele s'appelait en fait Theodor Conrad, et qu'il avait braqué une banque et détourné 215 000 US$ en 1969, presque soixante ans plus tôt. J'en parle parce que le statut social actuel d'un individu élude souvent son passé. On voit une personne riche, mais on ne sait jamais comment elle l'est devenue. Des parents ont souvent encouragé leurs progénitures à voler ou à se prostituer pour s'enrichir contrairement à Conrad qui a effacé tout de Conrad pour se refaire peau neuve et se recycler métamorphosé en Randele. Le puissant Lemba possède les traits d'un braqueur expérimenté sous les traits d'un bienfaiteur de la famille dont Dieu seul sait qui en a bénéficié. Son très rusé fils est à son école, sa photocopie conforme. Il semblerait qu'il le prépare à devenir notre lemba. Et mon neveu Jude de s'interroger: "Personnellement je me demande si le kilemba s'applique seulement en cas de décès et de mariage coutumier. Ça doit cesser. C'est nous utiliser comme des vaches à lait." C'est une forme d'esclavage. Le cas que je viens de vivre et décrire me pousse à me demander si sous la coutume ne se cache pas une sordide rançon? Je respecte les us et coutumes de chez nous, mais je m'insurge contre cette tradition qui reçoit tout sans jamais rien donner en retour. Je condamne l'abus dans le recours à la tradition. Les décès et mariages coutumiers constituent des fonds de caisse pour ces impitoyables sangsues et croques-morts. Il est temps que ces escroqueries cessent, et elles vont cesser à n'importe quel prix.
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