Il est des jours comme celui d'hier qu'il faudrait simplement oublier. J'en ai la conviction. Que dis-je? Je m'efforce de croire qu'il doit être oublié. Ce jour a commencé par un oubli et il a fini par un oubli, jonché ci et là d'oublis intermédiaires. Oubli après oubli on finit par tout oublier. Or justement c'est le contraire de ce que je prétends être. Et ce blog est bâti sur la prétention que je retiens longtemps des choses que le commun des mortels a oubliées. Eh bien ce n'est plus aussi vrai que cela fut il y a quelques berges.
A propos des noms et des dates demandez à mes condisciples de Kalonda le nom du coopérant anglais, invité par le P. Ben, que nous avons vu et reçu à notre cours d'anglais. Je parie que personne ne s'en souviendra. Mr Brownbridge travaillait pour Oxfam à Kikwit. Il est passé par Kalonda en 1973. Quelle mémoire? Que je m'émerveille dans un élan d'autosatisfaction. Mais voilà que hier, je cherchais partout mon trousseau de clés alors qu'il se trouvait dans les poches du pantalon que je portais. Dix minutes perdues à fouiller partout. Lors de deux conversations téléphoniques, j'ai eu deux trous de mémoire. Deux noms pourtant familiers ne me sont pas revenus spontanément. "Alzheimer", s'est écrié mon observateur. J'ai dû expliquer à mon interlocuteur que signant de tas de documents je ne me rends toujours pas compte de certaines omissions. Peut-être faux. Soit. Il est venu le temps de prendre la retraite afin de mettre par écrit le peu d'éléments qui restent dans ma tête avant qu'il ne soit trop tard.
Mon cousin Jean-Jacques est malade à Kenge. Je me souviens de lui non pas d'abord à cause du lien familial qui nous unit, mais peut-être parce que je l'ai assisté à une étape décisive de sa vie. Et pour graver cette aide dans la mémoire collective, il a nommé un de ses fils Claver. Mais personne ne se souvient de ce détail flatteur. Sauf moi, lui et quelques initiés aux secrets de famille. Et mon neveu a eu l'honneur de me rencontrer il y a une année. Trève d'autocélébration! Un peu d'humilité et de discrétion cher littéraire. Jean-Jacques est malade. Prions pour lui et remontons à notre mémoire collective pour justifier notre solidarité et lui envoyer des reiki positifs. J'ai pour ma part pris les contacts utiles avec deux éminents médecins qui me répondront incessamment. N'est-ce pas mon devoir? J'oublierais tout sauf ma famille, mes amours et mes principes de vie. Encore faudra-t'il que mon esprit demeure lucide. "Je m'en fous" aurait dit mon paternel aujourd'hui d'heureuse mémoire.
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