Il y a un drame dans cette guerre de Goliath. La géante RDC déstabililsée depuis des décennies par le petit pays des mille collines. Un pays qui a réussi à maîtriser tous les rouages de fonctionnement de son grand voisin. Non seulement il transforme son or, exporte son coltan et son diamant, il le dirige aussi par ses généraux et ses pions propulsés aux commandes du pouvoir politique et militaire. Un peuple qui a réussi à tirer du génocide de 94 des dividendes g&osr diplomatiques et historiques à travers le monde. Il refuse la langue française mais réussit à hisser sa candidate au sommet de l'Organisation Internationale de la Francophonie avec le soutien de la puissance coloniale dont cette langue est la propriété naturelle. Les innombrables foyers de rébellion aident le Rwanda à infiltrer et injecter sur le sol congolais des Tutsi pour renforcer les Banyamulenge qui se proclament propriétaires autochtones de ce territoire. L'érection controversée du territoire rural de Minembwe est emblématique de cette occupation programmée que les Congolais appellent "balkanisation", sous le regard complice de la communauté internationale. Et cette ethnie compte à elle seule plus de 20 généraux dans le corps de l'armée nationale congolaise. Un document dénonce 29 anciens membres de l'APR dont l'incorporation comme généraux dans l'armée congolaise ne s'explique pas et dépasse toute transparence. Ce qui complique les chances de la RDC un géant Goliath étranglé par le petit David. En fait, les grandes puissances de ce monde - Etats-Unis, Royaume Uni, France - se servent du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi, pour contrôler la RDC et ses immenses richesses. Alors que des voix se sont levées depuis longtemps pour dénoncer cette occupation et recolonisation de la RDC par ses voisins ougandais, burundais et rwandais, les multinationales prédatrices et les responsables politiques ont toujours réussi à étouffer ces voix par une campagne de méprise et de déconsidération. Occupation des terres et exploitation de ses minerais, tels sont les maîtres mots qui justifient l'existence des groupes rebelles qui sèment la mort dans la partie est de la RDC. Comme le Congolais est réputé corruptible, le jeu se joue avec sa complicité. BMW - beer, music, women. C'est cette image que reflète le Congolais; un politicien kenyan a moqueusement proposé d'exporter du lait de vache au Congo. Stéréotype certes, mais ingrédient décisif pour la mise sous tutelle de ce scandale géologique. Pays immensément riche, mais dont la population compte parmi les plus pauvres de la planète. Avec passion et lucidité, Honoré Ngbanda disait dans ses analyses percutantes que le régime de Kinshasa était dirigé depuis Kigali: le fameux Tutsi Power. Le Rwanda est petit, la RDC est trop grande. Normal que le petit regarde du côté du grand. L'Est de la RDC forme une poudrière inflammable que le régime de Kinshasa gère difficilement, surpris par l'ampleur des dégâts et des meurtres perpétrés par les insurgés. C'est ainsi qu'a été proclamé dans cette région l'état de siège avec des gouverneurs militaires. La population dénonce des massacres que le pouvoir de Kinshasa ne voit pas et dont le régime rwandais nie tout implication. Ce qui fait penser aux analystes que Joseph Kabila et son successeur Félix Tshisekedi joueraient le jeu de Kagame. L'infiltration existait déjà du temps de Mobutu avec le puissant Bisengimana, mais la vague militaire actuelle a commencé avec Laurent-Désiré Kabila. Banyamulenge ou Congolais rwandais mais dont le coeur bat pour la mère patrie, le Rwanda. Une alliance souterraine lie les deux pays. C'est justement la rupture apparente de cette alliance qui justifierait les tensions actuelles entre les deux pays. Une véritable guerre de Goliath.
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