Voilà un écrivain, poète et essayiste congolais qui a énormément contribué à l'éclosion de la littérature congolaise écrite en français. Philippe Masegabio Nzanzu Mabelemadiko est compté parmi les meilleurs poètes de sa génération avec des prix à son actif: Somme première (1968), La cendre demeure (1973), Le jour de l'Eternel: chants et méditations (2009). Critique littéraire, professeur, il a publié en 2017 une étude remarquable sur Tchicaya: Tchikaya u Tam'si: le feu et le chant, une poétique de la dérision (2017). En effet, ma seule rencontre avec l'érudit congolais relève de l'intérêt commun que nous avons cultivé tous les deux pour Tchicaya U Tam'si. Je présume que, me connaissant lecteur de Tchicaya, il a lu ou cité mon essai dans son ouvrage. Ce sera à vérifier à la lecture de son livre que j'ai commandé chez L'Harmattan.
Masegabio a eu plusieurs casquette en dehors de la littérature. Homme de culture, il a aussi été un homme politique à l'époque de Mobutu. Plusieurs fois ministre ou commissaire d'état à la culture, il a apporté une contribution considérable à l'édification de la nation congolaise (zaïroise). Sachant faire la part des choses, le politique n'a jamais empiété sur l'homme de culture qu'il a été, et est resté. J'ai déjà évoqué son intervention au colloque Tchicaya U Tam'si de Brazzaville en 2008, à la célébration du 20e anniversaire de la mort du poète du Mauvais Sang.
Va, repose en paix, poète des temps nouveaux. Honneur et respect à ta mémoire.
A sa famille biologique, intellectuelle et spirituelle, j'adresse mes sincères condoléances pour la perte de cet éminent gratteur de papier ou écrivoyeur sans évoquées les rimes équivoquées de Marot. Masegabio était un artiste de la parole. Et un artiste ne meurt jamais tout entier, disait Horace. Ad aeternitatem magister!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire