9 décembre 2011. C'est confirmé finalement, Joseph Kabila a été élu avec 48,95% pour un nouveau mandat de 5 ans. Une proclamation sous haute tension, Etienne Tshisekedi ayant contesté les résultats. Comme disait un ami dans son email: "On ne sait pas sur quelle ville nous nous réveillerons demain".
Je répète mon leitmotiv: le tendon d'Achille de l'Afrique réside dans la faiblesse de ses institutions. Déjà au départ, on a changé la constitution pour des élections en un tour. Cela s'était vu en 2006 avec l'âge du candidat-président. Voilà aujourd'hui un président élu à moins de 50% sans que cela puisse faire réfléchir. Vu de loin, tout cela étonne. La CENI, elle-même, est contestée par le peuple qui y voit une caisse de résonnance du pouvoir en place. Pourquoi la RTNC n'a-t-elle pas accordé autant de temps d'antenne à tous les candidats comme cela se fait dans d'autres pays? Pourquoi a-t-on suspendu les SMS sur le territoire congolais pendant le décompte des voix? Une grave atteinte à la liberté d'expression dans un état de droit. Je n'ai pas de problème que Kabila soit réélu mais qu'on prouve de façon tangible et sans ambiguïté qu'il a effectivement été élu. C'est simplement un problème de crédibilité. J'apprécie certes la franchise de Tshisekedi qui nous a permis de démythifier Mobutu, mais je n'aime pas son intransigeance ni ses écarts de langage. A-t-il été élu comme il le clame? J'en doute. Il aurait assurément gagné si toute l'opposition s'était rangée autour de lui. Là encore, des chiffres fournis par une institution indépendante auraient pertinemment éclairci le doute. L'église catholique a démissionné, préférant s'affirmer apolitique et abandonnant ses ouailles à leur triste sort. A quoi lui a-t-il servi d'envoyer des milliers d'observateurs sur le terrain électoral? J'en reste à m'interroger.
La démocratie a encore un long chemin à traverser chez nous. Allez me dire qu'elle est faite pour les Africains? Oui, pour quelques-uns. Mais pas tous. N'oubliez surtout pas que notre pays a toujours été démocratique! Pour l'instant, contentons-nous de féliciter notre président réélu.
En principe, c'est son dernier mandat selon la constitution. A l'allure où vont les choses, je ne m'étonnerai pas que la constitution soit de nouveau modifiée et le mandat rallongé à sept ans pour accommoder le Rais. Qu'y a-t-il d'inconstitutionnel dans un geste censé assurer la paix, la justice, le travail, le développement aux Congolais? Du déjà vu!
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