Le Dictateur est mort, vive le Dictateur! Non autrement présenté par les médias occidentaux, le président de la Corée du Nord est mort il y a deux jours. Héritier de son père président éternel et fondateur de la république de Corée du Nord en 1948, Kim Jong-il lègue les rènes du pouvoir à son plus jeune fils, Kim Jong-un, "le grand héritier de la cause révolutionnaire du Juche et le chef exceptionnel de notre parti, de notre armée et de notre peuple" (Reuters). Inconnu il y a à peine une année, le dauphin a été parachuté "général quatre étoiles" et affecté à la puissante commission de la défense.
Comme il y a des dynasties royales, il y a aussi des dynasties dictatoriales. Point commun: le fils ou la fille succède au père. La méthode de succession diffère. Les circonstances aussi. Ici, il s'agit de républiques, et non de royaumes. De quoi s'interroger à froid? Ce que n'aiment pas du tout les heureux héritiers de la manne du pouvoir. La mort naturelle, le retrait stratégique préparé par un transfert de pouvoirs, l'initiation aux méandres des loges, ou simplement l'assassinat direct. Et l'innocent fils désigné comme héritier s'arrange astucieusement pour parachever militairement, que dis-je démocratiquement, la prise de pouvoir. Les pêcheurs en eaux troubles sont légion. N'osez jamais l'associer au meurtre du père pourtant plausible. Jules César l'avait expérimenté à ses dépens: "Tu quoque, Brute, fili mi". Ce n'est pas de la préhistoire, mais de l'histoire.
Le Grand Héritier va s'asseoir comme dictateur sur sa Corée républicaine. Discret, secret, effacé, énigmatique, réservé, mais extrêmement dangereux et impitoyable, le mystérieux successeur va régner à vie sur un peuple prêt à l'aimer d'un amour affecté, à l'instar de la journaliste pleurnichante qui a annoncé la mort du "Chef dirigeant" à la télévision nationale. Le fils ne reflètera pas forcément la lignée spirituelle du père, du moins à l'intérieur du pays. Les caciques seront éliminés sans pitié par mise à la retraire, résidence surveillée, empoisement, musellement, voire assassinat. Exécutions sommaires, parodies de justice, scénarios de coups manqués, etc. des astuces à conforter l'homme de l'ombre propulsé au devant de la scène nationale. Le fils, tel Bush Jr, ira au bout de ses mandats démocratiques et parachevera les actes inachevés du père, fut-ce une guerre inutile. Qui a dit inutile? Capitaliste et idéologique, comprise seulement par lui-même et ses chasseurs de pétrole. Ainsi, les voisins sud-coréens, japonais, russes ou chinois, se mettent en alerte pour surveiller les tournants des événements dans cette république fantôme, isolée du reste du monde. Les grandes puissances épient... de loin, prêtes à bondir au premier éternuement du jeune promu dictateur.
Le pouvoir a ses dessous. Le dictateur syrien Bashar al Assad a remplacé son père dictateur. Il subit de plein fouet l'ouragan du printemps arabe. S'en sortira-t-il? On peut seulement dire qu'il résiste vaillamment. Les fils Eyadema, Bongo, Kabila sont également sur les traces de leurs pères. Ils y sont pour durer. Initiés aux arcanes du pouvoir, formés dans l'ombre de leurs pères, ils savent manier l'argent, l'armée et la constitution en leur faveur. Eléments essentiels du pouvoir, car le reste n'est que jeu d'enfants. Point commun: ils sont tous allés aux élections démocratiques et les ont gagnées à plates coutures. Comment? Démocratiquemt, libremment, transparemment! Ils y sont pour durer, et même pour très longtemps. On leur attribue des dons exceptionnels, des talents de conducteurs d'hommes au-dessus de leurs géniteurs, des réalisations extraordinaires qui n'ont cependant jamais relevé le niveau de vie de leurs populations. Le peuple plonge durablement dans la misère alors que les nouveaux riches issus de ces establishments se pavanent dans une scandaleuse abondance. Et même encore, ils sont des présidents qui fascinent leurs peuples privés d'eau et d'électricité, de soins de santé et du minimum vital. N'osez pas dire le contraire. D'autres fils-héritiers ont eu peu de chance et vivent dans la galère: j'entends les fils Kadhafi, Moubarak. Ce n'est pas fini: les fils Wade, Biya, Ngouessou, Obiang n'ont pas encore montré leur vraie face. Les ambitions sournoises existent. On peut être roi dans une république... un peu comme l'était le Roi du Zaïre aujourd'hui décrié, mais qui a été adoré de son vivant par sa Prima Curia. Politique, politique... mani pulite!
Longue vie à Kim Jong-un! Il paraît qu'il n'a que vingt-sept ans.
Comme il y a des dynasties royales, il y a aussi des dynasties dictatoriales. Point commun: le fils ou la fille succède au père. La méthode de succession diffère. Les circonstances aussi. Ici, il s'agit de républiques, et non de royaumes. De quoi s'interroger à froid? Ce que n'aiment pas du tout les heureux héritiers de la manne du pouvoir. La mort naturelle, le retrait stratégique préparé par un transfert de pouvoirs, l'initiation aux méandres des loges, ou simplement l'assassinat direct. Et l'innocent fils désigné comme héritier s'arrange astucieusement pour parachever militairement, que dis-je démocratiquement, la prise de pouvoir. Les pêcheurs en eaux troubles sont légion. N'osez jamais l'associer au meurtre du père pourtant plausible. Jules César l'avait expérimenté à ses dépens: "Tu quoque, Brute, fili mi". Ce n'est pas de la préhistoire, mais de l'histoire.
Le Grand Héritier va s'asseoir comme dictateur sur sa Corée républicaine. Discret, secret, effacé, énigmatique, réservé, mais extrêmement dangereux et impitoyable, le mystérieux successeur va régner à vie sur un peuple prêt à l'aimer d'un amour affecté, à l'instar de la journaliste pleurnichante qui a annoncé la mort du "Chef dirigeant" à la télévision nationale. Le fils ne reflètera pas forcément la lignée spirituelle du père, du moins à l'intérieur du pays. Les caciques seront éliminés sans pitié par mise à la retraire, résidence surveillée, empoisement, musellement, voire assassinat. Exécutions sommaires, parodies de justice, scénarios de coups manqués, etc. des astuces à conforter l'homme de l'ombre propulsé au devant de la scène nationale. Le fils, tel Bush Jr, ira au bout de ses mandats démocratiques et parachevera les actes inachevés du père, fut-ce une guerre inutile. Qui a dit inutile? Capitaliste et idéologique, comprise seulement par lui-même et ses chasseurs de pétrole. Ainsi, les voisins sud-coréens, japonais, russes ou chinois, se mettent en alerte pour surveiller les tournants des événements dans cette république fantôme, isolée du reste du monde. Les grandes puissances épient... de loin, prêtes à bondir au premier éternuement du jeune promu dictateur.
Le pouvoir a ses dessous. Le dictateur syrien Bashar al Assad a remplacé son père dictateur. Il subit de plein fouet l'ouragan du printemps arabe. S'en sortira-t-il? On peut seulement dire qu'il résiste vaillamment. Les fils Eyadema, Bongo, Kabila sont également sur les traces de leurs pères. Ils y sont pour durer. Initiés aux arcanes du pouvoir, formés dans l'ombre de leurs pères, ils savent manier l'argent, l'armée et la constitution en leur faveur. Eléments essentiels du pouvoir, car le reste n'est que jeu d'enfants. Point commun: ils sont tous allés aux élections démocratiques et les ont gagnées à plates coutures. Comment? Démocratiquemt, libremment, transparemment! Ils y sont pour durer, et même pour très longtemps. On leur attribue des dons exceptionnels, des talents de conducteurs d'hommes au-dessus de leurs géniteurs, des réalisations extraordinaires qui n'ont cependant jamais relevé le niveau de vie de leurs populations. Le peuple plonge durablement dans la misère alors que les nouveaux riches issus de ces establishments se pavanent dans une scandaleuse abondance. Et même encore, ils sont des présidents qui fascinent leurs peuples privés d'eau et d'électricité, de soins de santé et du minimum vital. N'osez pas dire le contraire. D'autres fils-héritiers ont eu peu de chance et vivent dans la galère: j'entends les fils Kadhafi, Moubarak. Ce n'est pas fini: les fils Wade, Biya, Ngouessou, Obiang n'ont pas encore montré leur vraie face. Les ambitions sournoises existent. On peut être roi dans une république... un peu comme l'était le Roi du Zaïre aujourd'hui décrié, mais qui a été adoré de son vivant par sa Prima Curia. Politique, politique... mani pulite!
Longue vie à Kim Jong-un! Il paraît qu'il n'a que vingt-sept ans.
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