26 déc. 2013

Parenthèses belges

Mes passages en Belgique ont été marquées par des retrouvailles et des rencontres. J'y suis d'abord passé le 24 novembre 2013. Parti assez tôt de Chessy sur Marne, j'étais déjà autour de 11h à Bruxelles Midi. L'abbé Jean Robert Mifuku étant en ministère, j'avais compté sur Bernardin pour me rejoindre là et passé le temps avant que le prélat se libère. Mais, le calcul n'a pas été le bon. J'ai donc résolu de retravailler mon texte du colloque de Créteil pour sa publication dans les actes à venir. J'ai profité de quelques répits pour joindre tous les Belgicains dont j'avais les numéros. L'arrivée tardive de Jean Robert m'a permis de revoir d'autres textes. Bref, je me suis occupé au point de ne pas sentir le temps passer. La nuit à Jette était courte, car on avait à se dire avec Mif; mais je devais partir très tôt soit à 6h15 pour mon nouveau poste d'attache, Groningue au nord de la Hollande. J'y suis arrivé dans l'avant-midi. Le temps de chercher un hôtel jusqu'au 30 novembre car je ne devais occuper la chambre me réservée que le 1er décembre. J'ai finalement dépensé autant d'euro pour ces chambres d'hôtel - car à cause du mauvais chauffage du premier hôtel, j'ai pris une chambre au Guest House de l'université - que pour un mois de location au Diaconessenhouse.
Je suis retourné en Belgique le 13 décembre 2013. Un voyage qui a changé le reste de mon séjour européen car j'ai perdu mon sac de voyage avec passeport et argent. Jean-Robert m'a reconduit à Malines. Cette nuit-là, malgré mon courage légendaire, a été blanche pour moi. Le lendemain, j'ai été rejoint par mes cousines Adrienne et Angélique Kayolo avec lesquelles on est allés chez l'abbé Charles Ndandu, puis à Mons chez notre Tante Marie Mayengo et notre cousine Betty Mashamba. On a fini tard dans la nuit près de Louvain-la-Neuve, chez notre aimable conducteur, l'abbé Didier Kabutuka du diocèse de Kenge. Un jeune homme extraordinairement généreux. Là nous avons été rejoints par l'abbé Faustin Kwakwa. J'avais besoin de ses contacts à l'ambassade pour résoudre mon problème de passeport, car je tenais à retourner à la Barbade le 23 novembre. Adrienne, Sr Angélique et moi n'avons pu nous entretenir que très tard dans la nuit, jusqu'à ce que le sommeil a pris le dessus.
Le dimanche, Adrienne a fait un pèlerinage à Banneux, alors que j'ai repris la route de Bruxelles, conduit par l'abbé Jean-Pierre Bakadi. Un de mes anciens élèves de Katende, aujourd'hui Dr en théologie morale, qui m'a révélé que je lui avais le goût pour l'anglais. Il a retenu qu'à l'époque je faisais le cours entièrement en anglais, forçant les élèves à parler anglais tant bien que mal.
Le lundi, je suis allé à l'ambassade de la RDC, muni de mon attestation de perte de pièces de la Police Belge. Grâce à un contact de l'abbé Faustin, j'ai pu trouver une solution réaliste. J'ai donc rempli les formalités pour un nouveau passeport, tout en laissant ouverte la possibilité d'obtenir un tenant lieu de passeport en cas de dysfonctionnement de la machine. Car il était possible que je l'obtienne dans les trois jours depuis Kinshasa. Question de bouger les relations ou de forcer les choses! C'est le jeudi que j'ai finalement obtenu le tenant lieu.
Je suis donc retourné à Groningue pour finaliser mon départ car il restait trois jours au programme. J'ai rendu les livres de la bibliothèque, l'ID temporaire et la clé de mon bureau. J'ai pris congé de ma personne de contact, Dr Jeanette Den Toonder. Le bureau Angle/Erasmus était fermé. Soit. Je tenais à me donner le temps de résoudre le problème du tenant lieu. L'ambassade de la Barbade a été très sympathique et m'a donné l'attestation de résidence pour passer les frontières. J'étais cette fois logé chez Charles Ndandu à Auderghem. Le vendredi, parti suivre pour un cours, Charles a demandé à Marie Hatika pour qu'elle vienne s'occuper de la cuisine. J'ai découvert une jeune dame, que j'avais connue enfant et qui s'est montrée serviable, ouverte. Son père, Papa Vincent, que j'ai connu du temps de mon enfance, a été le tout premier Congolais que j'ai vais entendu parler allemand. On mangeait lorsque l'abbé Kwakwa est venu pour m'aider à faire des courses.
Dans la soirée, nous sommes allés voir l'abbé Henri Tamuzi à Celle. Malgré le mauvais temps, on est arrivés sans problème après nous être un peu égarés. Retrouvailles sensationnelles avec Enrico, comme toujours très affecté par mes visites chez lui. En effet, je lui avais dans le temps rendu visite de la Suisse. Et on s'est encore retrouvé à Arlons. Il m'a remercié de l'effort que je fais pour le voir quand cela se peut. Eh bien, j'ai ramené avec moi du poisson de Bandundu.
J'ai donc échangé avec tous les amis prêtres. Avec René Ngambele, on a échangé des emails courtois, sans plus. C'est dommage car on pourrait collaborer à des projets. J'ai manqué de rencontrer Pivari, mais on s'est longuement parlé sur Skype. L'abbé Evariste Pini-Pini a un problème, très médiatisé: il a été remercié par le diocèse de Namur, son employeur, sans aucun motif valable. La cause serait son livre - La mission civilisatrice au Congo: Réduire des espaces de vie en prison et en enfer -. Un livre qui remet en question le bien-fondé de l'évangélisation et de la colonisation belges. Une lecture en filigrane révèle que l'auteur dresse une filiation directe d'oppression avec la colonisation et l'évangélisation belges et les souffrances dont souffre la RDC depuis son indépendance. D'aucuns y vont jusqu'à le traiter de raciste. Evariste est un battant qui va jusqu'au bout de ses convictions, des fois jusqu'à friser la polémique. Cette fermeté constitue à la fois son point fort et faible, car mon ancien condisciple peut parfois afficher des opinions difficilement soutenables, maladroites. Il a au moins le courage de dire haut ce que d'autres tairaient. Tel est le risque de la réécriture de l'histoire. Je souhaite qu'il s'en sorte sans trop de bavures.
Le samedi 21.22, j'ai retrouvé Didier en compagnie l'abbé Patrick Kipasa éprouvé par la mort de son père. Paix à son âme! L'abbé se préparait à partir au pays pour l'enterrement. Notre conversation était plutôt sympathique. Courage Patrick, et condoléances à toute la famille!
Dans l'après-midi, j'avais rendez-vous avec Mama Rose Lefuni Lendiba, avec David Bwangi mon neveu et fils de Solange Mosimi, et Bernardin Iwongi Mbuku mon cousin. Lieu: Rue Neuve. Dans la soirée, je suis retourné chez Jean Robert où m'attendaient Maman Mifuku et Amélie. Vers 21 heures est venu me chercher Dr Willy Musitu. Comment dire? J'ai vécu avec Willy à Berlin alors qu'il finissait sa thèse en sociologie rurale à l'université Humboldt. Il tenait à ce que je vois Anto et les enfants. On est arrivés vers 22 heures à Anvers. Les enfants dormaient déjà; on a révéillé Willine. Retrouvailles chaleureuses! Retour à Bruxelles vers 3 heures du matin. J'aurais bien voulu pendant ce séjour rencontrer Mr Marc Van Renterghem, co-fondateur avec Ben Van den Boom des Petits Chanteurs et Danseurs de Kengem mais le temps ne l'a pas permis. Qu'il m'excuse!
Le dimanche 22.12 fin après-midi, je suis reparti vers Amsterdam-Schiphol Airport où j'ai réservé une chambre à l'Ibis Hotel. 23.12.2013 à 7h15 vol Lufthansa pour Frankfurt. Correspondance Condor à 11h40 pour arriver à la Barbade à 18h30 via Tobago.

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