Cette année 2013, j'ai effectué deux séjours relativement longs hors de la Barbade. Les deux séjours à l'étranger ont en commun qu'ils ont eu lieu en Europe et ont été motivés par une participation à des colloques. Le premier m'a amené à Perugia en juillet, le second m'a conduit en novembre-décembre à Paris-Créteil. Mes contributions à ces conférences portaient sur des sujets relatifs à la francophonie et à la littérature africaine et diasporique d'expression française. Le premier voyage était une sorte de retour aux sources, aux souvenirs; alors que le deuxième voyage était plutôt orienté vers l'inconnu et l'inédit. Je m'explique. C'est la première fois, cela paraîtra curieux, que je participais à un colloque à Paris. C'est la première que je séjournais à Groningue où j'ai découvert un autre monde mondialisé et globalisé.
A la conférence de Perugia, j'ai défendu ma position actuelle vis-à-vis de la francophonie institutionnelle. Une position très critique et sans complaisance. A Paris, je me suis intéressé à un thème qui relativise les différences culturelles et expose les poétiques dites hybrides telles qu'elles sont pratiquées aujourd'hui par les écrivains non français mais francophone. Des thèmes qui se complètent, mais qui méritent qu'on décolle des sentiers battus afin de cerner avec lucidité les notions de culture diasporique, identité, l'entre-deux intersticiel, l'incertitude poétique, etc. A Groningue, grâce à Dr Jeanette Den Toonder, je me sui approché de la littératuse acadienne. J'ai découvert par Dr Dagmar Reichardt la notion de transculturalité. Des projets concrets de collaboration ont vu le jour à Groningue.
La différence majeure entre les deux voyages est que le premier était entaché d'un esprit de tourisme et de retrouvailles. Cet aspect n'a été réalisé que par ricochet au cours du deuxième voyage. Le premier était culturel, personnel et libre. Le deuxième était encadré par une lourde machine bureaucratique: Angle/Erasmus Mundus. L'Union Européenne en chair et en os. J'ai apprécié le professionnalisme et l'esprit administratif de cette organisation. C'est la première fois que je bénéficiais d'une telle aubaine. Pas si vrai que ça. En 1980, j'avais obtenu de l'ambassade de la RFA au Saint-Siège une bourse d'études de langue allemande qui m'a amené à séjourner à Staufen im Breisgau, près de Freiburg. Le cadre était différent. La bourse d'Angle est plus ciblée vers des objectifs spécifiques et détaillés.
Qu'ai-je fait en un mois de travail à Groningue? Pas grand chose, mais quand même quelque chose. Travailler à la bibliothèque comme du temps de mes études à Fribourg demande de la rigueur et de l'attention que j'ai perdues au fil des années. L'âge y est sans doute pour quelque chose. J'ai profité de l'environnement et des instruments de travail de Groningue pour me perfectionner dans la philosophie de la transculturalité et m'imprégner d'un sens plus aigu de la chose "francophonie". Les poétiques hybrides ont un rapport direct avec la francophonie qui cherche à les tuer dans l'embryon.
Mon travail est encore au niveau du déblayage de l'argument. Le séjour à Groningue a permis d'y voir un peu plus clair. Au travail donc!
Mon travail est encore au niveau du déblayage de l'argument. Le séjour à Groningue a permis d'y voir un peu plus clair. Au travail donc!
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