Tout le monde salue l'intervention française en République Centrafricaine pour sauver des vies et rétablir le calme à Bangui, et dans le pays. Mission humanitaire et pacifique! J'y vois quant à moi ce que je ne cesse d'affirmer depuis des années. On me dira que c'est sous le couvert de l'ONU. Oui. N'empêche que ce soit un relent colonialiste et impérialiste. Pourquoi l'ancienne puissance coloniale, et non pas des pays voisins ni africains? On me dira que les autres pays ne le peuvent à cause d'insuffisants moyens matériels et logistiques. En réalité, on me dit en clair: rien n'a changé avant comme après l'indépendance. La France coloniale reste maître des céans à Bangui. Comme ailleurs d'ailleurs!
Qu'on ne me prête de grâce aucune intention antifrançaise. Les intervention françaises en Libye et au Mali sont encore fraiches dans les mémoires. Je raisonne seulement en observateur africain avec toute la neutralité qu'une telle identité peut justifier ou trahir.
La RCA est un pays aux multiples coups d'état. Elle est même devenue un empire avec le sinistre JB Bokassa, débouté maladroitement par Giscard d'Estaing. Ce pays, comme d'ailleurs toutes les anciennes colonies, est encore en train de se construire comme état après cinquante ans d'indépendance. Et comme je l'ai toujours dit, la faiblesse de l'Afrique, c'est l'instabilité de ses institutions. On ne le dira jamais assez: la France, l'Allemagne, les Etats-Unis tiennent comme nations à cause de la permanence de leurs institutions démocratiques. Un coup d'état est presqu'impossible dans ces pays à cause de la solidité des appareils étatiques. En Afrique, les constitutions se taillent au gré des pouvoirs en place, rien qu'à l'avantage de quelques individus. Alors qu'on sait clairement qu'Obama partira à la fin de son mandat en 2016, rien ne se sait du sort d'Ali Bongo, Faure Nyassimbe, Joseph Kabila, Sassou Nguessou, Allassane Ouattara, Robert Mugabe, Blaise Compaore, à la fin de leurs mandats. Djotodia pose encore ses marques despotiques en RCA. Arrivé au pouvoir à la suite d'un putsch, il instaure un régime islamiste qui tue les chrétiens. Le vague de la succession est entretenu à bon escient, parce que c'est comme ça, l'Afrique. Le pouvoir ne se lâche pas. Demandez à Rawlings, Kerekou, Obasanjo, ou même Wade, Diouf, ils en savent quelque chose.
La RCA est un pays aux multiples coups d'état. Elle est même devenue un empire avec le sinistre JB Bokassa, débouté maladroitement par Giscard d'Estaing. Ce pays, comme d'ailleurs toutes les anciennes colonies, est encore en train de se construire comme état après cinquante ans d'indépendance. Et comme je l'ai toujours dit, la faiblesse de l'Afrique, c'est l'instabilité de ses institutions. On ne le dira jamais assez: la France, l'Allemagne, les Etats-Unis tiennent comme nations à cause de la permanence de leurs institutions démocratiques. Un coup d'état est presqu'impossible dans ces pays à cause de la solidité des appareils étatiques. En Afrique, les constitutions se taillent au gré des pouvoirs en place, rien qu'à l'avantage de quelques individus. Alors qu'on sait clairement qu'Obama partira à la fin de son mandat en 2016, rien ne se sait du sort d'Ali Bongo, Faure Nyassimbe, Joseph Kabila, Sassou Nguessou, Allassane Ouattara, Robert Mugabe, Blaise Compaore, à la fin de leurs mandats. Djotodia pose encore ses marques despotiques en RCA. Arrivé au pouvoir à la suite d'un putsch, il instaure un régime islamiste qui tue les chrétiens. Le vague de la succession est entretenu à bon escient, parce que c'est comme ça, l'Afrique. Le pouvoir ne se lâche pas. Demandez à Rawlings, Kerekou, Obasanjo, ou même Wade, Diouf, ils en savent quelque chose.
Pourquoi les Français iraient-ils en Afrique pour rétablir la paix si les armées ou forces de sécurité africaines protégeaient les populations? C'est justement là la question. M. Hollande est en droit de convoquer à l'Elysée les chefs d'état africain au nom de la Francophonie sans qu'aucun ne bronche. Faute de quoi, on vous fait sauter de votre piédestal. C'est ça la Françafrique. Voilà l'impérialisme déguisé en terrorisme démocratique. La situation en Afrique est telle qu'on aura toujours besoin de la couverture des Français, des Britanniques ou des Américains à l'échelle des négociations internationales. L'ordre politique mondial est tel que nul n'y échappe.
La menace de coups d'état pèse sur chaque président, à tout moment. Ce n'est un secret pour personne. C'est connu. L'Afrique vit comme ça depuis les indépendances. Parlez-moi de démocratie! On est au pouvoir, on protège son pouvoir, on le garde jusqu'à perpétuité si possible. Au Mali comme en Guinée, en Centrafrique comme au Congo, les armées nationales protègent le pouvoir d'abord. Le budget de l'état va à l'armée prétorienne, au détriment de la santé, de l'éducation, de la culture, etc. Ainsi, une rébellion suffit à mettre l'armée nationale en déroute. Et lorsque les rébellions prennent le pouvoir, elles instaurent la même terreur que les régimes auxquels elles succèdent. Cela s'est vu partout. La RCA est dans cet engrenage. Et la France, au nom de ses principes fondateurs, saute sur l'occasion comme les seuls sauveurs crédibles. Les autres Africains, s'ils viennent, vont piller, violer, tuer sans pitié. Qui dit que les Français ne commettent pas ces délits? Les voilà élevés au rang de libérateurs opportunistes d'un peuple jadis colonisé mais incapable de s'assumer politiquement.
J'en viens à croire que c'est un système infernal parfaitement monté. Un système convenu et entretenu. On manipule les rébellions comme des pions qu'on téléguide pour montrer leurs insuffisances et justifier les interventions étrangères. J'aime à renverser les questions. Quand verra-t-on jamais une armée africaine intervenir en France ou en Allemagne pour assurer la paix ou protéger ses ressortissants? Ce temps n'arrivera pas de mon vivant.
Le défi lancé aux dirigeants africains consiste à prouver qu'ils peuvent assurer la sécurité de leurs populations sans aide extérieure. Les clivages ethniques ou tribaux restent l'obstacle majeur à une gestion démocratique de la république. Nord-Sud ou Est-Ouest sont des pivots de luttes intestines. En fait, c'est nous mêmes Africains qui, par notre manque de leadership ou de bonne gouvernance, pérennisons l'impérialisme et le néocolonialisme occidentaux.
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