3 mai 2014

Sur quelques systèmes de football

1. Le système ultra-défensif de José Mourinho. Les équipes de Mourinho prennent en général peu de buts, parce que le jeu se construit depuis la défense. Une fois qu'il a joué avec une équipe offensive, c'était à Barcelona il y a quelques années. Il avait pris le risque d'aligner Eto'o, Pandev et Milito d'entrée de jeu. Le résultat était là. Il est comme une loi que l'équipe qui élimine Barcelone prend la coupe de la Ligue des Champions.
Avantages: Ce système casse le jeu de l'adversaire en rendant stériles leurs attaques. Le catenaggio qui a fait jadis la gloire de l'Italie a encore de beaux jours devant lui. Une maîtrise totale des latéraux adverses peut fortement neutraliser leur capacité de nuisance. Des relances rapides du genre que pratique la Mannschaft.
Désavantages: Le système peut se retourner contre vous si vous n'y prenez garde, vu qu'il offre beaucoup de possibilité de buts à l'adversaire. Un attaquant n'est pas un défenseur. Le penalty concédé par Eto'o n'aurait jamais existé s'il avait été un défenseur. La confusion de rôles peut se révéler nuisible.
2. Le football total de Pep Guardiola. C'est l'école hollandaise de Johan Cruyff et compagnie. Une circulation parfaite du ballon, passes à plusieurs trajectoires, appels de balle constants, mouvements permanents, tout cela fatigue l'adversaire et parfois le conduit à la faute. Lorsqu'il fonctionne bien, le résultat peut être admirable. 
Avantages: Une maîtrise complète du terrain et de tous ses espaces, une suffocation des adversaires poussés à la faute et au doute, l'impression d'un football scolaire dominant à la perfection.
Désavantages: Une multiplication de passes quand bien même il faut tirer au but peut se révéler stérile, monotone et improductive. Un système qui, lorsqu'il est brisé, expose toutes les failles de son fonctionnement. Très difficile à appliquer lorsque l'équipe est menée. Le Real de Madrid a ainsi aisément brisé le mythe Guardiola en battant le Bayern à l'Alleanz Arena de Munich SVP.
3. Le système Sir Alex Fergusson. Manchester United s'est forgé la réputation d'une équipe qui crée des buts à partir de rien grâce à un système basé sur la créativité et la détermination du joueur. Le joeur fonctionne comme un maillon dans une chaîne commune de l'équipe. Circulation rapide du ballon, attaques par les latéraux, appels de balle efficaces dans les vingt mètres du but, titularisations couplées des joueurs, efficacité de relances. Bien que je ne sois pas convaincu par sa ligne défensive - avec un Rio qui panique - United est (était) solide en tous points de vue.
Avantages: Tactiques réalistes et pragmatiques, efficacité extraordinaire, relances rapides, circulation alternées des latéraux défensifs et offensifs, maîtrise du terrain, utilisation raisonnée des capacités des joueurs en faveur de l'équipe donc liberté de jeu, respect de l'autorité de l'entraîneur. La coupe de Champions League gagnée à deux minutes de la fin face au Bayern en 1999 constitue le couronnement international de ce système.
Désavantages: Faiblesse en ligne défensive centrale, faiblesse dans les couloirs intérieurs, replis lents. Le MU de Sir Fergusson a recu quelques claques face à Chelsea sous Vialli et Mourinho, une leçon de foot face à Barcelona en Ligue des Champions. Erreurs tactiques, mais propres au système Fergusson.

Depuis quand es-tu devenu un connaisseur du football? Depuis toujours.
J'aime bien la défense solide de Mourinho, la maîtrise du terrain de Barcellone et le pragmatisme de Fergusson. Tout système vaut ce qu'il vaut. Chacun pratique un jeu suivant qu'il se sent à l'aise avec et qu'il y trouve son compte. Le plus efficace, c'est celui qui porte les meilleurs résultats, en fonction des adversaires. C'est là que la tactique ou technique intervient. C'est à ce tournant qu'on reconnaît un bon entraîneur et une bonne équipe.

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