12 juin 2014

Jules Kahombe a tiré sa révérence

12 juin 2014. Alors que la douleur du départ de l'abbé Arsène Muhau est encore très fraiche dans nos coeurs, voilà que meurt une autre figure de Kenge, le préfet Jules Kahombe. Que son âme repose en paix. Je n'ai aucun detail sur sa mort, je viens seulement de lire un message que m'a adressé Serge Madilu.
Comment dire? J'ai connu Jules Kahombe depuis ma tendre enfance. Nos familles entretenaient des liens très forts. Pour le petite histoire, lorsque dans les années 40 ou 50, le vieux Kahombe Tata Kisota arrivait à Kimfingia sur la moto du Père jésuite Boutaye ou Delamine (?), dont il était le factotum, il logeait chez mon grand-père Kahiudi, son parent de la lignée des Manzodi. C'est mon oncle Papa Frédéric Kayolo Bunda Manzodi qui me l'a dit. Je dis des choses que je ne maîtrise pas. De son vivant, Tata Kisota m'a plus d'une fois rappelé cette liaison ancestrale. Pour moi et les miens, Maman Christine, Adolphine et Jules Kahombe - paix à leur âme - pour ne citer que ceux auxquels j'étais lié particulièrement, faisaient partie de ma famille étendue. C'est à ce titre que je les visitais à Mvwamba quand l'occasion s'y prêtait. Ainsi, quand Maman Christine était une fois sérieusement malade en 1985, je n'avais pas hésité, en l'absence de l'évêque et de l'abbé Denys Luhangu, de requisitionner la jeep de la coordination pour la conduire à l'hôpital de Mosango.
Aujourd'hui, c'est son frère le préfet, Jules, qui nous quitte. Je n'oserais le croire. Je reste pantois devant tant de souvenirs. Je me souviens de nos voyages communs sur Kalonda d'où lui continuait pour Bandundu. Je me souviens de mes séjours à Kimbau où il a commencé sa carrière de préfet en passant par Ngi, Kenge. Je me souviens de sa famille, de son épouse, de ses enfants. Je me souviens particulièrement de notre collaboration au CERCA, le centre de construction dont j'étais le directeur en 86-87 et dans lequel il a oeuvré comme professeur de mathématiques. Je me souviens de notre collaboration "litigieuse" pour équiper Mozande en balles, vareuses et bottines de football alors qu'il était président de cette équipe. Ce fut son successeur à Nto-Nkiese, le préfet Jean Bosco Makiadi d'heureuse mémoire qui calma ma deception. Je me souviens de nos rencontres autour d'un tshishamba comme dirait l'abbé Liévin M'Banga. Je me souviens de nos dernières rencontres sociales à Kinshasa en 2003 à la mort de Ya Frédéric et en 2012 aux funérailles de ma mère. Autant de temps et d'occasions passés ensemble et dont les souvenirs ne s'envoleront jamais. Le titre-surnom de "préfet" lui colle à la peau, il meurt avec. Merci, préfet, pour ce que tu as été, pour ce que tu as fait pour ta terre natale!
Quoi dire encore? Il meurt avant le centenaire de la fondation de la M.C. Kimbau, notre berceau commun auquel son père a dédié sa vie. Il n'entendra pas fuser les éloges que Tata Kisota mérite. Je me joins à la douleur de toute la famille biologique, étendue et spirituelle qui pleure "le préfet" en ces jours. Paix à son âme!
A Ya Zidi, wenda mboti. Yindula hana twakadi ye buna twakadiki. Baheka mboti baa boosu kuna wendi. Kuna wendi mpi tuyindulaka betu. Twamonana kilumbu katutela Nzambi.

PS: Pendant que je relis le texte, je découvre que "Kisota", c'est la transposition phonique suku de "Christine". Que c'est genial. Pourquoi alors l'appelait-on Christine Kisota? Aho!  Mboti kuna wenda, mama!

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