25 novembre 2015. Aperçu de mon exposé.
Au-delà du débat théorique et
politique que soulève le concept de francophonie, il semble intéressant
d’examiner cela sous un point de vue postcolonial. Quel type de rapport la
francophonie entretient-elle avec le postcolonial ? Ou mieux comment
concevoir la francophonie dans le contexte du postcolonial ? Pour répondre
à ces questions, il importera d’abord de remonter à l’origine de ces notions et
de retrouver les fondements théoriques, idéologiques et culturels qu’elles
comportent. Si la francophonie relève fondamentalement de la matrice française
et pose l’opposition francophone vs français comme un point d’ancrage, le
postcolonial rompt avec l’unicité monolithique française et embrasse volontiers
le pluralisme et la diversité. Par rapport au discours en vigueur sur la
francophonie, par rapport à l’enlisement qui guette la pensée française, le
discours postcolonial semble mieux indiqué pour résoudre le cercle vicieux. Et
c’est ici que le débat tire sa pertinence. Détracteurs et défenseurs de la
francophonie s’affrontent dans une interminable querelle de mots et
d’idéologies. Dans le contexte littéraire, les écrivains non français, donc classés
comme francophones, souffrent d’un complexe de marginalisation. Les activistes
politiques et culturels ne voient dans la francophonie qu’une survivance
post-indépendante du néo-colonialisme, qu’une dissimulation de l’impérialisme
français. Selon eux, la francophonie sert plus les intérêts de la France que
ceux de locuteurs qui se réclament la langue française. Et ces ambiguïtés
délibérément entretenues semblent insurmontables. Dans mon livre, Ecritures en situation postcoloniales :
francophonies périphériques, paru en 2013 aux Publications Universitaires
Européennes, j’ai insisté sur ce malaise que soulève le fait d’écrire en
français et j’ai utilisé l’expression
« francophonies périphériques » dans la suite normale de
littérature-monde forgé M. Le Bris et J. Rouaud, ou de littératures-mondes dont
parle Oana Panaïte, conformation à la notion de tout-monde d’Edouard Glissant.
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