Samedi 7 novembre, on était invité chez Dr. G. A, un compatriote camerounais qui a tenu à nous présenter trois étudiants nigérians venus depuis peu sur l'île. La soirée était très conviviale, le dîner succulent; la conversation a tourné autour de plusieurs sujets d'intérêt commun. La politique s'est naturellement invitée dans nos échanges. On a parlé de tout ce qui nous préoccupe, nous gens de la diaspora qui percevons de loin les réalités de nos pays. A cette occasion, Ekam, un banquier camerounais qui travaille à la Barbade, a attiré mon attention sur une réalité pourtant évidente mais qui ne m'avait jamais frappé outre-mesure. Commentant la prestation de serment du nouveau président tanzanien, il a déclaré:
"De tous les pays africains, les anciennes colonies francophones sont celles qui ont le plus de problème avec la démocratie. Regardez la Côte d'Ivoire, le Burkina, le Togo, la RDC, le Congo, le Cameroun, le Rwanda, etc. pendant que les anglophones dans leur majorité présentent une meilleure figure. En Zambie, au Nigeria, au Ghana, en Tanzanie, les présidents partent sans problèmes à la fin de leurs mandats. Le Zimbabwe et l'Ouganda constituent l'exception qui confirme la règle." Déclaration en partie vraie car les lusophones, arabophones et hispanophones ne font pas mieux.
Je savais que les anglophones, à l'instar du Ghana, du Nigeria ou du Botswana, avançaient mieux sur le plan économique que les francophones encore minés par les ingérances françaises et les diktats de Paris. Je savais que les anglophones jouissaient d'une bien meilleure infrastructure politique et socio-culturelle que les francophones dirigés par des dictateurs à la solde de Paris. Je savais également que les anglophones sont plus libres de leur mouvement et opinion dans le giron du Commonwealth que ne le sont les francophones plus préoccupés de satisfaire la politique coloniale d'assimilation qui les assujettit encore par l'entremise de la Francophonie. Tout cela n'était rien par rapport à l'enlisement du processus démocratique qui a lieu dans certains pays francophones prêts à transgresser les lois fondamentales pour les tailler à la mesure du pouvoir despotique qu'ils se sont forgés ou qu'ils sont en train de sculpter.
Je soutiens toujours, jusqu'à preuve du contraire, que la démocratie, n'est pas faite pour les Africains. Mais mla marche de l'histoire montre de plus en plus qu'elle est possible - en pays anglophones - en dépit des entraves liées au despotisme et aux ambitions de quelques individus vite évincés par les pesanteurs du temps. Si la volonté du peuple est respectée, la démocratie ne pourrait qu'en tirer gain de cause. Autrement, oubliez cela s'il vous plait. Au Congo, l'impunité à vie est désormais étendue à tout président exonérant the "incumbent" de toute poursuite judiciaire. Dixit la nouvelle constitution. Au Rwanda, ite misa est: Paul Kagamé peut se representer pour un troisième mandat selon les nouvelles dispositions constitutionnelles. Au Burkina, on éteint le feu du coup d'état raté, on revient au sankarisme. En RCA, le sang continue de couler entre chrétiens et musulmans. En RDC on va au diaolgue en ordres dispersés tandis que l'Opposition décrie un piège pour le "glissement" tant redouté. Au Cameroun, c'est le silence du Vieux Requin qui taille les lois. Au Gabon, laissez-le tranquille, Ali continue la dynastie paternelle Bongo. Bref les francophones continuent de patauger dans le marasme confusionniste dicté par leurs maîtres.
Le Ghana avance, le Nigeria s'est hissé au sommet économique et a dépassé l'Afrique du Sud. Que dire de la Libye, du Sud-Soudan, de la Somalie, de l'Egypte? Ces non francophones constituent apparemment des cas inclassables mais que l'on mettrait sous la coupe générale de l'Afrique.
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