Jamaïque, décembre 2015. Le séminaire de l'AUF m'a amené à réflechir sur l'acquisition de plusieurs langues. Pendant une réunion avec mes collègues de Mona et St Augustine, nous avions entre autres parlé de l'avantage culturelle qu'il y a d'apprendre plusieurs langues quand on en a l'occasion. Chacun a donné sa version des faits. Nous, Africains, Caribéens ou Latino-Américains, qui utilisons plusieurs registres de langue et plusieurs langues dans notre environnement quotidien, disposons d'un bagage précieux de manoeuvre.
En commençant cette réflexion, j'estimais que le père Ben Overgoor était mon meilleur professeur de grammaire française, parce que dans son cours de latin, outre De Give, nous utilisions abandamment Maurice Grevisse. Erreur. Ce serait minimiser le travail de longue haleine entrepris depuis l'école primaire par mes enseignants - Jean Muzungu, Joseph Bumbangi, Stéphane Mwanza, Séverin Mayamba, Adrienne Ndombi, François Butandu, Donatien Lufwa, Bonaventure Mandeko - . Sans compter l'apport impayable de mon propre père. A Kalonda, j'ai eu tour à tour MM. Pierre Niamadjomi, David Mwanzala, Crispin Manswala, Isaac Mbemba, M. Obula, M. Bolomba, Remy Onsenge, Oscar Makolo et Emmanuel Maviya. Quoique beaucoup soient morts entretemps tandis que d'autres vivent encore, je leur rends à tous un vibrant hommage.
Le latin du Père Ben m'a aidé à manier avec une relative aisance les déclinaisons et les inversions de l'allemand. Et plus tard en théologie à me perfectionner en grec et hébreu, des langues assez indigestes pour certains collègues. Mes congénères et anciens condisciples qui me lisent apprécieront car c'est aussi leur parcours.
Nous sommes, hélas, des humains. La tête ne sait pas tout absorder malgré la bonne résolution de s'y adonner. J'ai ainsi été incapable d'apprendre l'espagnol sous prétexte qu'il se confondait avec l'italien. J'avais opté de retenir l'italien que j'utilisais dans la vie plutôt que d'acquérir une langue qui me propulserait vers l'inconnu. Je ne regrette pas ce choix bien qu'il m'eût peut-être permis de mieux gérer la discipline d'espagnol de mon département actuel. Le jour où j'ai entendu le nonce Mgr Léon Kalenga s'exprimer sans interférence en espagnol, j'ai été littéralement impressionné. Sa carrière diplomatique exigeait sans aucun doute cette maîtrise de l'espagnol. Chapeau, Excellence!
Il est clair que la maîtrise de la langue d'origine porte une influence significative sur celle de la langue acquise. Mon expérience d'enseignant aux Antilles anglaises montre que les étudiants qui sont bons en langue française sont d'abord bons en anglais. L'acquistion d'une .langue étrangère repose indispensablement sur une solide fondation dans sa langue vernaculaire.
En commençant cette réflexion, j'estimais que le père Ben Overgoor était mon meilleur professeur de grammaire française, parce que dans son cours de latin, outre De Give, nous utilisions abandamment Maurice Grevisse. Erreur. Ce serait minimiser le travail de longue haleine entrepris depuis l'école primaire par mes enseignants - Jean Muzungu, Joseph Bumbangi, Stéphane Mwanza, Séverin Mayamba, Adrienne Ndombi, François Butandu, Donatien Lufwa, Bonaventure Mandeko - . Sans compter l'apport impayable de mon propre père. A Kalonda, j'ai eu tour à tour MM. Pierre Niamadjomi, David Mwanzala, Crispin Manswala, Isaac Mbemba, M. Obula, M. Bolomba, Remy Onsenge, Oscar Makolo et Emmanuel Maviya. Quoique beaucoup soient morts entretemps tandis que d'autres vivent encore, je leur rends à tous un vibrant hommage.
Le latin du Père Ben m'a aidé à manier avec une relative aisance les déclinaisons et les inversions de l'allemand. Et plus tard en théologie à me perfectionner en grec et hébreu, des langues assez indigestes pour certains collègues. Mes congénères et anciens condisciples qui me lisent apprécieront car c'est aussi leur parcours.
Nous sommes, hélas, des humains. La tête ne sait pas tout absorder malgré la bonne résolution de s'y adonner. J'ai ainsi été incapable d'apprendre l'espagnol sous prétexte qu'il se confondait avec l'italien. J'avais opté de retenir l'italien que j'utilisais dans la vie plutôt que d'acquérir une langue qui me propulserait vers l'inconnu. Je ne regrette pas ce choix bien qu'il m'eût peut-être permis de mieux gérer la discipline d'espagnol de mon département actuel. Le jour où j'ai entendu le nonce Mgr Léon Kalenga s'exprimer sans interférence en espagnol, j'ai été littéralement impressionné. Sa carrière diplomatique exigeait sans aucun doute cette maîtrise de l'espagnol. Chapeau, Excellence!
Il est clair que la maîtrise de la langue d'origine porte une influence significative sur celle de la langue acquise. Mon expérience d'enseignant aux Antilles anglaises montre que les étudiants qui sont bons en langue française sont d'abord bons en anglais. L'acquistion d'une .langue étrangère repose indispensablement sur une solide fondation dans sa langue vernaculaire.
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