17 janv. 2016

MULTOS ANNOS SERAPHIN

Voilà une journée qui s'annonce mémorable pour le Père Séraphin Kiosi Kamvinda Vwanga S.D. C'est son anniversaire. Et c'est un milestone comme disent les Anglais. Il se trouve à Lugudunum, en train de siroter du pastis, je ne l'envie pas du tout.
Lorsque j'avais fêté mon vingtième anniversaire il y a bientôt quarante ans, on était au grand séminaire de Mayidi, Séraphin m'avait dédié un poème intitulé "Naja Dekunda!" Depuis, moi qui me prétendais poète, ai cherché à lui rendre la pareille sans jamais trouver l'inspiration. Et cette fois, je croyais que ce sera la bonne; peine perdue, rien n'y fait. Les muses m'ont abandonné définitivement. Que j'en suis malheureux! Comment lui rendre la pareille, c'est-à-dire vers pour vers, oeil pour oeil, dent pour dent? Voilà donc quarante ans que j'ai laissé mon ami, que je prétends mon meilleur, dans l'expectative d'une réciproque poétique. Puis, au cours d'une méditation philosophique ou poétique, appelez cela comme vous voulez, j'ai reçu une révélation épiphanique. Ayant senti mon désarroi, le maître des céans m'a demandé à trois reprises:  Pourquoi te tracasses-tu à composer des vers alors que votre amitié est déjà un poème qui n'a besoin ni de parole ni de temoignage? Pourquoi te fends-tu la tête avec des pensées venues d'ailleurs alors que la forêt de ton pays natal dessine un fleuve qui coule des monts vers l'aval des âges? Pourquoi, enfin, chercher à rendre la pareille à ton ami alors même que tu sais que rien n'est jamais pareil? Ce jour-là, j'ai trouvé les phrases de mon poème, c'est-à-dire rien. Le néant. Le né en l'an S.D. de l'acrostiche:
Sois heureux en ce jour et remercie 
Dieu qui t'a tant donné! Et qu'il te patafiole!

Kilumbu yango
Imbwa kudiaka maki
Olala kufwaka mpakasa
Satou kuvandaka ve
Ibuna mono yindulaka Sam.


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