Vous vous souviendrez de mon article du 16 octobre 2016. Si non, relisez-le. Il s'agit du même voisin X. Après être parti de son toit conjugal, ne pouvant plus supporter son épouse qui aurait pu être sa petite-fille, il est revenu. Après plusieurs mois d'absence, je ne saurais dire combien. Toujours est-il que c'était au courant de la deuxième moitié de 2017. Il a été rappelé à la rescousse pour assurer la permanence à la maison et protéger les deux enfants mineurs de son épouse. Dame X devait effectuer un voyage d'affaires aux US ou aux Virgin Islands. Entre-temps est né un second enfant, leur second enfant commun. Je ne saurais dire si c'est une fille ou un fils. Je crois toutefois que c'est une fille. Qu'importe.
Je l'ai abordé peu avant mon dernier départ pour le Congo. Il était tout jovial, tout luisant, satisfait de ses deux progénitures et clamant sa paternité comme une emblème nationale. Pourquoi pas? C'est son droit. A ma question de savoir si les choses allaient mieux, il a répondu laconiquement: "We are trying." En fait une réponse mi-mandarine mi-pomme tropicale. Je me suis alors demandé combien de temps la seconde tentative allait durer car je ne leur accordais aucune chance de vie commune.
Pendant que nous on construisait notre bicoque, lui a investi pour une extension de leur maison, soit une prolongation incluant une chambre et un salon. Ce qui a sensiblement accru la valeur de la propriété. Mais il s'est plaint d'avoir mis beaucoup d'argent dans l'affaire.
Il y a deux semaines s'est passé un scandale. Madame aurait frappé son homme à l'aide d'une chaise, déclenchant une terrible hémorragie interne. Tout le quartier a été témoin, semble-t-il. Non seulement elle s'est servie d'une chaise, elle aurait poussé sa cruauté jusqu'à lui fracasser le crâne. Elle l'aurait sans aucun doute tué si des hommes ne s'étaient pas interposés pour protéger la victime. La police, alertée par le voisinage, serait venue apaiser les deux belliqueux. Lorsque nous nous sommes rendus dans le quartier dimanche dernier, on nous a relaté les faits et déconseillés de le rencontrer tellement son visage a été défiguré.
Avant-hier, le hasard de circonstances a fait que je le revois à travers la clôture; il était totalement hors de lui, dépité, affamé, découragé, abandonné. Voici ce qu'il m'a raconté:
"Cher ami, je ne comprends pas pourquoi ma vie est une répétition de malheurs. Je ne m'entends pas avec mes deux enfants qui ont pris le parti de leur mère. Or celle-là, après avoir volé de l'argent de la compagnie où elle travaillait, a vidé tous mes comptes et toutes mes économies avant de me quitter. Les enfants ont estimé que je n'avais pas le droit de me plaindre qu'elle ait remboursé ses dettes avec mon argent. Une fortune accumulée après près de quarante ans de travail dans une société d'assurances. Quant à celle-ci que j'ai ramassée sans abri, vagabondant dans la rue, elle me rejette sur le pavé, après m'avoir pris plus de trois-cent milles dollars engagés pour l'amélioration de cette maison et de cette propriété. Me voilà aujourd'hui complètement ruiné! Je ne dispose d'aucune aucune ressource en dehors de ma pension pour vivre.
Je n'ai plus le droit de voir mes enfants. Sa fille aînée qui est le nœud du problème prétend que j'abuse d'elle parce que je ne suis pas son père. Le matin, elle part avec les trois enfants, referme la porte de la maison, et m'abandonne ici dehors sans rien à manger. A leur retour vers 21 heures, elle les enferme dans une chambre afin de m'empêcher de les voir. Une fois, j'ai demandé à mon fils de me rendre mon chargeur de portable, elle s'est précipitée dessus et me l'a rejeté sans sentiment: "Take it dog." Voilà comment je suis remercié par celle dont j'ai sauvé la vie et à qui j'ai offert une dignité sociale. Je n'ai rien mangé depuis hier à 21 heures. Or un diabétique comme moi ne peut pas sauter les repas. Et je n'ai même pas de quoi m'acheter ne fut-ce qu'un jus.
Les gens du quartiers disent qu'elle a cherché à avoir un second enfant avec moi afin de me chasser de ma maison dont par ailleurs elle a usurpé la propriété au nom de la garde des enfants. C'est du moins ce qu'elle raconte à tout venant."
Vous avez dit: "Secret-famille".