8 mars 2018

Journée Internationale de la Femme

8 mars. Les femmes sont en honneur aujourd'hui. Quoiqu'elles le soient tous les jours, elles le sont spécialement aujourd'hui. Je rends d'abord hommage à celle qui m'a donné la vie. Et à travers elles à toutes les mères vivantes ou décédées. Je rends hommage à la femme. Je pense à celle qui vit près comme loin de moi. Je pense à toutes les femmes: grands-mères, mères, tantes, soeurs, belles-soeurs, filles, nièces, amies, associées, collègues ou supérieures, religieuses, quels que soient les titres sous lesquels on les désigne. C'est leur jour aujourd'hui.
Très tôt j'ai été rendu attentif à la question du genre. Le terme émancipation de la femme était porté par les médias, chanté par la musique congolaise. Je ne savais pas trop ce que c'était. Je me souviens de Mme Lihau Kanza, Sophie je crois. Un nom qu'on donnait en exemple à chaque fois. Nommée plusieurs fois ministre des affaires sociales, elle a longtemps incarné pour moi la femme intellectuelle, moderne et accomplie. Je ne l'ai vue que sur photos ou à la télévision. Paix et respect à cette grande dame. Puis il y en a eu plusieurs dans différents ministères, voire dans tous les départements d'état comme on disait à une époque. Puis est sorti des cendres le ministère de la condition féminine. Aujourd'hui on parle de ministère du genre. J'ai ma propre histoire sur cette question. Elevé dans un environnement phallocratique, j'ai éprouvé des réserves à considérer la question femme. Eduqué dans un milieu masculin, j'en garde les séquelles. Je n'ai eu des condisciples filles que les deux premières années d'école primaire, et il n'y en avait pas beaucoup. Un coucou à ma cousine Laurentine Ngondi, que nous appelions affectueusement Kathini. Un lointain coucou posthume à Charlotte Ilenda comme à Louise Kimbuta d'heureuse mémoire. Puis j'ai eu des condisciples dames ou religieuses à l'Urbianana, dans des écoles de langues et à Fribourg où elles étaient majoritaires.
Quand j'arrivais à Fribourg, Mme Philomène Milolo, auteure de La fille du couvent, venait de présenter sa thèse sur l'image de la femme africaine sous la direction de M. Giraud. Je n'étais pas impressionné... jusqu'au jour où je me suis occupé moi-même de ce sujet. Aujourd'hui je compte des grands noms parmi mes amies écrivaines dont Calixthe, Emmelie, Yanick, Frieda, Mariam, Monique, etc. Et même j'ai quelques publications sur les femmes, notamment une analyse de Douceurs du bercail d'Aminata Sow Fall. C'est un parcours atypique pour quelqu'un qui est parti du séminaire à la vie du monde. Respect, honneur et hommage  à toutes les femmes!
A Cave Hill existe un Centre for Gender Studies dont les travaux et les activités sont de grande qualité. Autrefois, j'étais invité par la directrice Eudine Barriteau à introduire et présenter l'activiste féministe sénégalaise Fatou Sow. Mme Barriteau occupe aujourd'hui le poste de recteur de notre université, Campus de Cave Hill. Chapeau Principal!
Hier, Mme Traudl Schmitt m'a étonné par la gravité de son propos lorsqu'elle a évoqué avec insistance l'usure que le temps cause dans la vie de quelqu'un, à fortiori d'une femme. J'ai apprécié avec beaucoup de respect. Ce matin, j'ai reçu un message dans le même sens d'une amie tchèque médecin anesthésiste: "Pierre, you really think, that a woman wants to bring her face after many years to Skype? I am starting to think about it. How to do a new look?" Le temps, le temps, le temps.
Coucou spécial à ma dulcinée qui a fait que je n'oublie pas ce jour. Merci ma U.


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