Comme tout le monde, je suis ce qui se passe chez nous avec une attention particulière. Je regarde les nouvelles qui passent dans les chaînes internationales, je lis les réseaux sociaux surtout Facebook, je parcours, quand le temps le permet, les annonces officielles du pays. Des images afreuses circulent sur Internet. Des interviews des uns et des autres montrent l'ampleur de la situation difficile que traverse le pays. Faute de compagnie dans cette lointaine Barbade, il ne m'arrive que rarement de discuter avec des compatriotes. Par contre, avec mon collègue kenyan que je vois de moins en moins depuis que j'ai changé de bureau, on échange de temps en temps sur la situation politique de l'Afrique. En analysant les nouvelles des dernières semaines, j'en arrive à poser quelques réflexions que je juge importantes.
Y aura-t-il élections? Au vu de ce qui se passe, rien ne les présage. Il y a peu de chances que le calendrier soit tenu car les tenants du pouvoir et leur opposition ne semblent pas s'entendre sur les principes fondamentaux. Mais comme impossible n'est pas congolais, laissons-nous surprendre par l'ardeur de nos autorités. On entend qu'il y a beaucoup de poches d'insécurité à l'est comme au centre du pays. Comment organiser des élections libres et transparentes dans des conditions aussi précaires que celles-là?
L'église catholique justifiant sa mission prophétique prend des initiatives relevant de l'opposition politique. Les tenants du régime le perçoivent tellement bien qu'ils ne cessent de la remettre à sa place, de la salir, et de l'attaquer par tous les moyens. Des choses qui n'existaient pas par le passé apparaissent: encerclement d'églises par des éléments de la police, profanations de lieux sacrés, menaces d'intimidation, etc. Que des prêtres soient attaqués dans leurs cures ou dans des églises démontre une dérive dangereuse. Curieux, je me demande jusqu'où elle ira dans ce qu'elle appelle sa quêté de vérité et de libération. Entre-temps, le paysage économique est en train de changer.
Le nouveau code minier est promulgué depuis le 9 mars. Une première certes, mais que dit-il? que se passait-il jusqu'à ce jour? comment a été signé celui de 2002? comment expliquer que l'état congolais a pu accepter de tels désavantages? pourquoi avoir attendu si longtemps? Quelle est la part de responsabilité de nos négociateurs dans ces pourparlers? Les multinationales qui exploitent le gâteau minier congolais et leurs alliés sont-ils vraiment prêts à laisser les Congolais bénéficier, comme tout pays souverain, des biens dont regorge leur sous-sol? Des contrats ont été signés par le passé, qui ne rapportent pas grand chose ni à l'état ni au peuple congolais. Des milliards passent au-dessus de nos têtes, exploités et gagnés par des puissantes entreprises étrangères (Glencore, Ivanohe, etc.) au détriment des propriétaires naturels de ces richesses. Et dire que ce pays est décrit comme un scandale géologique. Le défi des pouvoirs congolais a été de tout temps de bien gérer ce patrimoine commun au profit du pays plutôt que des intérêts particuliers. On ne peut que le regretter sans perdre l'espoir d'un lendemain meilleur. Malheureusement le lobbying occidental et oriental se montre extrêmement cupide pour que ce pieu voeu se transforme en réalité. Mais attendons voir l'issue que réserve le nouveau code.
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