6 janvier 2021. Alors que le monde entier attendait la certification de l'élection de Mr Joseph Biden comme président élu des Etats-Unis, la surprise était grande de voir le Capitole assiégé par les partisans de Mr Donald Trump. Tous les qualificatifs ont été évoqués pour décrire cet incroyable, honteux, "disgraceful", horrible, scandaleux et ignoble événement. J'ai tour à tour pensé à la prise de la Bastille, à la mort de Samuel Doe, au vandalisme, aux révolutions populaires, voire aux pillages systématiques qui caractérisent l'histoire de certains pays. On se serait cru dans un pays du Tiers-Monde, alors que l'on se trouvait dans le temple de l'une des démocraties les mieux établies au monde. Du moins c'est ce que j'ai toujours cru jusqu'à ce que les dernières élections américaines nous montrent la face cachée de leur vrai visage. Les contestations sont devenues de plus en plus multiples; et ce n'est pas Mr Trump qui croit qu'on lui a volé la victoire - sans preuve selon les Américains eux-mêmes - qui redresserait la pente. Le Capitole, c'est le sanctuaire de la démocratie américaine. Congrès et Sénat s'y réunissent pour décider de la vie politique américaine. Voilà que des manifestants acquis à la cause de Mr Trump ont pris d'assaut ce palais sans que les puissants services d'intelligence et de sécurité américains n'aient prévenu ces incidents. Ils ont tous été pris de court, même le Président en exercice qui a été sommé d'appeler, comme il l'a dit dans sa vidéo, la Garde Nationale. Personne n'a prédit l'ampleur de cette démonstration contestataire de force alors qu'en pareille circonstance l'immeuble dans laquelle se confirmaient les résultats des élections aurait dû être sécurisé sous haute alerte. Erreur humaine. Vraiment? Je n'ose pas pas pousser ma réflexion plus loin.
Nous avons tous perçu au cœur de Washington DC la fragilité de la démocratie américaine. De tout ceci je tire la leçon que la démocratie, comme je le déclarais à Séraphin, n'est finalement qu'un processus en cours d'accomplissement. Elle n'est pas donnée ni garantie; elle n'est jamais achevée. Elle peut chavirer à n'importe quel moment si on n'y prête pas attention. Il parait que même au Ghana, pays réputé être le plus avancé en matière de démocratie en Afrique, il y a eu des scènes de bagarres au sein de leur parlement à l'issue de la réélection de Mr Nana Akufo-Addo. C'est mon interlocuteur qui m'a filé l'info. La démocratie, j'ai toujours soutenu, appartient aux Occidentaux: laissons-la leur. Voilà que le pays le plus puissant du monde nous offre des scènes meurtrières inédites et dangereuses de sa gestion. Tout cela à cause de l’intransigeance de son président qui clame gratuitement à qui veut l'entendre que l'élection présidentielle de 2020 a été entachée de fraudes massives. Une douche froide sur le système de passation de pouvoir aux Etats-Unis par celui-là même qui est censé en garantir l'intégrité. L'opprobre est jeté sur l'histoire glorieuse du "Land of the Braves" par un leader schizophrène déçu et déchu à la suite d'un processus électoral qui ne l'a pas porté à un second mandat. Allez-y voir. Beaucoup de questions sans réponses.
A présent des voix s'élèvent pour destituer le président perturbateur de l'ordre public et causeur des troubles au Capitole. Ce rôle revient soit au Vice-Président et au cabinet soit au Sénat en vertu de l'article 25. Cet assaut criminel a coûté la vie à quatre citoyens américains, dont une femme qui a reçu une balle à l'épaule. Difficile de juger. Quelle est la responsabilité du président sortant dans cette sombre et cruelle tragédie? Pourquoi le président s'entête-t-il à dénoncer l'élection au point d'exposer la capitale fédérale de son pays au vandalisme de ses partisans? Toujours est-il que s'il n'avait pas appelé à cette marche de contestation des résultats, il n'y aurait pas eu tous ces morts. Le voilà aujourd'hui pyromane alors qu'il a allumé passionnément le feu qui a embrasé l'édifice qui a séculairement cimenté l'union démocratique des Etats-Unis d'Amérique. Il faut reconnaître que le pouvoir avilit l'homme surtout s'il est guidé par un nombrilisme aveugle. Ce que le monde entier a vu dépasse tout entendement, et pousse tout être pensant à s'interroger sur les motivations profondes qui conduisent à un tel agir. Qui gagne dans cet imbroglio? Sûrement pas le peuple américain. On sait du moins de quelle appartenance politique sont issus les manifestants. L'histoire se serait écrite en indélébiles lettres de sang si les manifestants avaient été de couleur. Autant de questions... sans réponses! Que dis-je? Dont les réponses sautent aux yeux, mais pour lesquelles il faudrait se retenir ou tenir un profil politiquement correct. Vous avez compris.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire